En plus d'aller jeter un coup d'oeil au barrage de La Galaube, j'ai également été marcher le long de l'Alzeau (ou Rougeanne), la rivière frontière naturelle entre l'Aude et le Tarn. Et forcément, quelques minutes après le début de ma balade, je suis tombée sur la prise d'Alzeau. Le nom peut faire peur mais rassurez vous, rien à voir avec une quelconque prise de sport de combat. Il s'agit en fait de l'endroit où Pierre Paul Riquet a décidé de creuser une rigole pour alimenter son Canal du Midi. D'ailleurs, la petite histoire devrait vous plaire. On raconte que pour rendre visite à sa fiancée à Saint Félix de Lauragais depuis Béziers, Pierre Paul Riquet traversait la Montagne Noire à cheval. C'est ainsi qu'il a pris conscicence de l'abondance en eau dans ce secteur et qu'il a décidé d'y construire un ingénieux système de canaux dont la Prise d'Alzeau en est la clé de voûte.

L'Alzeau bénéficie d'une pluviométrie abondante et régulière tout au long de l'année. C'était donc le cours d'eau idéal pour alimenter de manière constante le Canal du Midi. C'est sur la commune de Lacombe, à 680 mètres d'altitude que son eau est captée et déviée. Aujourd'hui, ça ne parait pas comme ça mais à l'époque, ce fut un vrai dilemme pour Riquet car peu croyaient possible que l'Alzeau ait un débit suffisant pour alimenter le Canal du Midi. D'ailleurs, il ne reçut aucune aide pour creuser la "rigole d'essai". Tout c'est fait à ses frais - et heureusement, ce fut un succès ! Après de long mois à réfléchir et faire mûrir le projet, le Roi (Louis XIV) autorise finalement Pierre Paul Riquet à creuser la Rigole de la Montagne Noire qui alimentera le Canal du Midi. Les travaux de la Prise d'Alzeau ont officiellement débuté au début de l'année 1667, après deux ans d'essais.

Depuis, l'Alzeau n'est ni plus ni moins que la source du Canal du Midi. Cette prouesse technique est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO avec le Canal du Midi.

Auhourd'hui, direction le Tarn... ou plutôt la fin de l'Aude. En route pour La Galaube situé sur la commune de Lacombe. Quoi de particulier à cet endroit ? Pas grand chose si ce n'est le calme et la sérénité que peuvent offrir la montagne et la nature en général. Sans oublier le petit air frais qui commence à nous manquer en plaine ! Ah et j'allais presqu'oublier : le barrage de La Galaube. Une retenue d'eau mastodonte (si ça ne se dit pas, au moins vous avez l'idée). Contruit en 1999 pour assurer une réserve d'eau à la fois pour le canal du midi et pour la distribution d'eau de 150 000 communes, le barrage ne retient pas moins de 29 millions de mètre cube d'eau. Pas mal, hein ?! Autre particularité du barrage, il se situe à cheval sur deux département : l'Aude et le Tarn. Du coup, je vous mets des photos du Tarn prises depuis les rives de l'Aude ! Et j'ajoute celles du hameau de La Galaube et de l'Alzeau

La joie de retrouver ses coins de balades préférés !! Enfin de retour dans la forêt de Conques sur Orbiel sauf qu'aujourd'hui, je n'ai pas suivi le même chemin que d'habitude. Sept mois après l'incendie qui a ravagé 150 hectares de forêt, j'ai décidé de m'enfoncer un peu plus dans celle-ci pour voir comment se portait la nature... Elle reprend ses droits. Les arbres nous montrent leurs terribles cicatrices et en même temps, pour certains, le début de leurs plus belles feuilles (notament les chênes).... A leurs pieds, l'herbe bien verte et les jolies fleurs des champs leur donnent un peu de courage. D'ailleurs, si on tend bien l'oreille, on peut les entendre murmurer que tout est encore possible...

Il pleut, il pleut, il pleut. L'eau monte, l'eau monte, l'eau monte. On attend que ça passe, on attend que ça passe, on attend que ça passe. On éponge, on éponge, on éponge.  Le scénario se répète inlassablement... Une fois l'épisode terminé, retour sur les hauteurs où les ruisseaux se déchainent et où des réserves d'eau se sont créées.