Puisque le fleuve n’est pas à Toronto, c’est au bord du lac que je vais prendre l’air par ce beau matin ensoleillé. Oui ! Du soleil ! Du vrai ! Le genre de soleil qui vous fait rougir de partout et vous aide à faire le plein de vitamines ! Les bateaux sont de sortie, tout comme les kayaks et les goose !

Pour ce qui est des ferrys se rendant sur l’île, n’en cherchez pas trop. Si vous ne l’avez pas remarqué sur les photos du canard en plastique, sachez que le niveau du lac a fortement augmenté du fait des superbes pluies de ce printemps. On a même pensé devoir évacuer les habitants de l’île pendant un temps… Il faut dire que le lac Ontario n’a jamais été aussi haut depuis le début des années 1990. C’est assez impressionnant à voir…

Et qu’est-ce que c’est ce soir ? Le troisième jour de feu d’artifice à Toronto. Et là  que je vous raconte mon expérience de « fashion music ». J’arrive tranquillement à Nathan Phillips Square où des concerts ont eu lieu toute la journée et où un nouveau feu d’artifice aura lieu ce soir. Je me trouve un bon spot au bord de l’eau pour voir le feu d’artifice qui sera tiré de la mairie de Toronto. Je suis pile en face du bâtiment, devant le signe de la ville et entourée de grands écrans. Impossible de louper les shows de ce soir. Les trois heures passent rapidement entre musique et papotage. Quand tout d’un coup, la foule se met à hurler et tous les iPhones, caméras, appareils photos sont dirigés vers la scène. Ne pouvant plus discuter avec mon voisin, je m’en vais pour imiter la foule. Problème, je ne reconnais pas le gars… ni sa chanson que la foule se met à changer par cœur. Okaaaaaaay… Et juste au moment où j’allais essayer de demander ce qui se passait, une ado hystérique se met à hurler dans mon oreille « Draaaaaaaaaaaaaaake »… Je lui aurai bien dit qu’elle avait plus de chance de me bousiller les tympans que de se faire entendre par le gars sur la scène mais en ces jours de fêtes nationales, je n’ai pas voulu lui gâcher son plaisir. Mais petit arrêt sur ce gars qui agite tant la foule ce soir. Pour ceux qui ne suivent pas toutes chansons que l’on peut ironiquement décrire comme étant entrainantes, parlantes, profondes et simplement magnifiques, je vous présente Drake, l’enfant du pays, de la province et tant qu’à faire de la ville ! Rappeur, chanteur et acteur, Drake nous a fait un petit concert surprise ce soir. Vous ne connaissez pas ? Pas de soucis, vous ne loupez pas grand-chose. Sachez juste que ce soir, en le voyant, les plus jeunes se sont écriés : « haaaaaaaaaaaaaaa ». Les imperturbables ont dit : « ‘pis ? ». Les amateurs de grands artistes se sont offusqués : « mais kessé ça encore ?». Et on a entendu les plus vieux venus voir le feu d’artifice râler : « c’est quand que ça finit tout se raffut, le feu a déjà trois minutes de retard… ». Bref, il en faut pour tous les gouts et à la fin de la soirée, tout le monde est reparti dans la joie et la bonne humeur !  Et voilà un petit aperçu de la soirée :

(Nathan Phillips Square aux couleurs de Toronto)

(Nathan Phillips Square aux couleurs du Canada)

Parfois, il suffit de vivre la tête en bas et le cœur en l’air, les pieds dans les rêves et les yeux pour les entreprendre pour se sentir bien ! C’est ce qui s’appelle avoir la tête dans les nuages et les pieds sur terre !

Et voilà quelques photos prises en vrac en centre-ville. Vous me direz que c’est du déjà vu, que c’est toujours la même chose… Et bien non de non ! Regardez de plus près : les immeubles qui étaient en construction lors de mon départ sont désormais terminés. Les grues ne se sont pas retrouvées au chômage pour autant. Les gratte-ciels continuent de s’élever un peu partout dans la ville. Vous me direz que ce n’est pas possible, que pour construire encore et toujours il faut de la place, qu’à force de bâtir au même endroit, on manque de place… Et c’est là qu’interviennent des personnes au boulot extraordinaire : les as du Tétris ! On emboite, on pivote. Tous les moyens sont bons pour boucher les trous. Et ça marche. La différence avec les jeux des petits cubes colorés, c’est qu’on ne fait pas disparaitre la base. Toujours plus grand, toujours plus haut. Ça pourrait être la nouvelle devise de la ville (l’officielle étant « Diversity : our strenght »).

Dans la vie, il y a les records qui valent la peine d’exister... pis y’a les autres… Cette année, pour le 150^e anniversaire du Canada, le gouvernement de l’Ontario a décidé de débourser 200 000$ pour exposer… et là, tenez-vous bien… un immense canard en plastique. Mais attention ! A ce prix, ce n’est pas n’importe quel immense canard en plastique. Egalant un immeuble de six étages et avec ses 13 600kg, il s’agit du plus grand canard en plastique du monde ! Eh ouais les mecs ! Y’en faut pas plus que ça pour battre un record ! Le lien entre le canard de baignoire géant et les 150 ans du Canada ? Si vous avez la réponse, libre à vous de nous la dire ! Ici, tout le monde se pose encore la question… Ça attire les curieux… C’est aussi inattendu que surprenant… Après… C’est un canard en plastique quoi…!

Mais ce soir, je peux m’endormir l’esprit tranquille en me disant que j’ai vu le plus grand canard en plastique du monde !!

Pour tous ceux qui seraient passés à côté de l’information et/ou ceux qui renient l’histoire amérindienne comme partie intégrante de l’histoire canadienne, sachez qu’aujourd’hui le Canada fête ses 150 ans ! Eh oui ! Le 1^er juillet 1867, la Confédération du Canada voit le jour. Lorsque la Constitution du Canada entre en vigueur, les colonies britanniques et autonomes deviennent les provinces du Dominion du Canada. Le Canada est alors constitué de quatre provinces : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse, l’Ontario et le Québec.

1867… Vieux et pourtant si jeune. Avec une histoire et une identité toujours assez problématique. Prenez le Québec par exemple, le 1^er juillet n’a de sens que pour ceux qui déménagent. Et si on compare le Québec à l’Ontario, je ne suis pas vraiment sure que la Belle Province sait qu’elle fête ses 150 ans… En même temps, j’entends encore et toujours des Québécois me dire qu’ils partent en vacances au Canada … Le Québec a son histoire et ses raisons d’en vouloir au Canada, mais il doit quand même être possible de s’affirmer intelligemment et de développer une identité sans pourtant vivre en semi-autarcie…

Mais ce n’est pas le seul problème. Prenez le cas des amérindiens : en fêtant les 150 ans du Canada, on continue d’effacer leur histoire de la mémoire collective. C’est bien beau de s’excuser tous les mois auprès des populations autochtones… mais les actions restent les mêmes. Certains me diront « oui mais le 1^er juillet, c’est la naissance officielle de l’histoire du Canada en tant que pays indépendant ». So what ? Vous voulez parler « naissance officielle », retour sur le Vieux-continent. Sachez qu’on ne parle de France que depuis le début du 12^ème siècle lorsque, de mémoire, Philippe Auguste et compagnie décide d’unifier le Royaume des Francs (et non des Français…). Ce qui signifierait que tout ce qui est avant papy Auguste ne compte pas dans l’Histoire de France ? Vercingétorix, Astérix, Clovis, Charlemagne, Pépin Trois Pommes… On les bannit tous de notre histoire ??? Prochaine étape de l’aménagement des programmes scolaires ?! La différence, c’est que nous, ces gars-là sont bien morts et enterrés. Au Canada, les Autochtones sont toujours présents et réclament des gestes concrets pour améliorer leur quotidien. D’ailleurs, le 1^er juillet, une centaine de personne a manifesté à Toronto pour dénoncer une « célébration du colonialisme » et pour déplorer le fait que le fédéral ait déboursé 500 millions de dollars pour les célébrations entourant Canada 150 alors que beaucoup d'Autochtones font face à de nombreux problèmes. Certains sont venus du Labrador pour dénoncer leur droit d’exister et d’être reconnus…

Bref, vous l’aurez compris, les 150 ans du Canada sont boudés par une minorité et fêtés par la majorité. Et quand ils sont fêtés, ils sont fêtés pour de vrai !! Toutes les pièces de monnaie et billets ont été réimprimés (et même que la pièce de 2$ brille dans le noir !), les spectacles en tout genre ne se comptent plus et je ne parle même pas des records avec le chiffre 150 ! A Ottawa, ils ont même désigné une espèce de tulipe comme étant la tulipe officielle de Canada 150 (une blanche et rouge évidemment) ! A Winnipeg ils ont rassemblé un maximum de gens pour créer une « living maple leaf ». Et dans les plus grandes villes, on a non pas un mais entre trois et quatre jours de festivités avec feux d’artifice tous les soirs.

Canada Day 150 - CN Tower Fireworks

Après 1h45 de vol et pas moins de quatre zones de turbulences (dont une un peu plus forte que celle qu’on avait eu en survolant le Golfe du Saint-Laurent lorsqu’on était allé à St John’s), les nuages se dispersent pour laisser apparaitre les abords du lac Ontario…. Les nuages se dispersent… mais pour mieux se retrouver au-dessus de la ville de Toronto ! Cela ne m’empêche pas de reconnaitre Scarborough bluffs, le secteur des Beaches, Yonge Street, la cathédrale St-Michael, Sugar beach (avec un gros bateau militaire juste devant), le Rogers Centre, la Tour CN et, tout nouveau et temporaire, le plus gros canard en plastique du monde ! Bref, je suis de retour à Toronto !

Ce matin, je décide de réveiller mon réveil pour qu’il m’aide à finir de préparer mes valises. Valises à la main, billet bien en poche, j’attends maintenant mon chauffeur. Direction l’aéroport Jean Lesage de Québec. Les hôtesses ne sont pas très matinales mais pas mal un peu bougonnes. Qu’importe ! Ce n’est pas avec elles que je fais le trajet. Rien de suspect dans mes bagages, je passe la sécurité. De l’autre côté, mon vol est à l’heure et pour le prouver, l’avion est déjà en train de m’attendre. Ma valise ne tarde pas à faire son entrée. Vous me demandez quelle espèce de nouille prend en photo sa valise en train d’être chargée dans l’avion ? A quoi, je vous répondrai : moi ! J’avais quand même une bonne raison : non seulement elle est entrée en première mais en plus, c’est bien la première fois que je m’apprête à décoller en étant sure à 300% que toutes mes affaires sont dans l’avion. Faut se l’avouer, d’ordinaire, une fois la valise déposée, on fait aveuglément confiance aux « chargeurs de valise » de l’aéroport qu’on ne connait pas ! Bref. Tout est dans l’avion. Moi aussi ! Je m’installe prêt du hublot et dit au-revoir à la pluie québécoise. Je prends de la hauteur et en traversant les quatre couches épaisses de nuages, je me rends compte qu’à ce rythme-là, l’hiver va finir par arriver avant l’été à Québec !

Qui n’a jamais touché un lego de sa vie ? Si comme moi, vous avez aimé (et peut-être aimez toujours) les blocs, voilà une exposition qui devrait vous plaire : l’exposition MEGA WORLD. L’espace n’est pas très grand, mais le local rassemble environ 80 structures construites à partir de briques Mega Bloks (le frère jumeau de LEGO). Les maquettes représentent des cités, ponts et monuments incroyables de cette planète : la tour Eiffel, la Sagrada Familia, la Maison-Blanche, la tour CN, la tour de Pise, le Parlement de Budapest, le château Frontenac, la Cité interdite, le palais de Westminster, l’Empire State Building et plusieurs autres. Le tout est réellement impressionnant surtout lorsqu’on apprend que plus de 2.5 millions de briques ont été nécessaires à la construction des pièces exposées. De quoi en prendre plein les yeux et de se souvenir qu’on avait du mal à construire une simple petite maison lorsqu'on était petit !

Envie de prendre l’air ? De partir à la conquête d’une vallée encore inconnue de nous ? Allé, embarquez, je vous emmène au nord-est de Québec, dans la Vallée Bras-du-Nord où se trouve l’un des plus vastes réseaux de sentiers pédestres au Québec. Rien que ça ! 80km de sentiers pédestres, autant de sentiers de vélo de montagne, de quoi faire du canot… Pas question de s’ennuyer là-bas ! Le décor est réellement magnifique. Des wow à chaque troncs d’arbre !! Aujourd’hui, je choisis un petit sentier de 13km aller-retour avec un passage au pied de la spectaculaire chute Delaney et la vue incroyable de la yourte Delaney. Et je vous assure que j’en ai bavé pour monter… et encore plus pour descendre ! Non pas parce que le sentier était difficile mais parce qu’avec la pluie de ces derniers jours, c’était plus que boueux ! Si je ne glissais pas, je m’enfonçais !! Une vraie aventure et encore un défi de relever pour le plus grand plaisir de mes yeux qui se sont encore une fois bien régalés !