En Languedoc-Roussillon (nouvellement Occitanie), ce ne sont pas les villages circulaires qui manquent. Vous l'aurez deviné, si je vous dis ça, c'est parce que Bram ne fait pas exception à la règle. C'est même, à mon goût, un très bel exemple de circulade médiévale. Avant le Moyen-Age, la cité se trouvait au carrefour de deux routes antiques et constituait un important centre de commerce régional grâce à la production céramique et métallurgique. Et puis le temps a passé. Une église a été construite et c'est à partir de ce nouvel édifice que le centre du village a été construit en parfaits cercles concentriques. Du coup, il ne faut pas avoir peur de se perdre pour aller jeter un petit coup d'oeil à l'église gothique et ses petits trésors. Il suffit de parler pour, hop ! Louper une ruelle et repartir pour un tour de village ! Mouais, ça sent le vécu tout ça ! Les joies de tourner en rond quand on ne sait pas vraiment où l'on va.

En voilà encore un drôle de nom ! Ne m'en voulait pas. Il s'agit du premier nom connu de la ville de Bram. Du coup, il y a une certaine logique d'appeler Eburomagus le musée archéologique de Bram. Le musée est assez petit mais reste très intéressant pour les passionnés d'Histoire. Il propose une découverte archéologique de tout l'ouest audois : des traces des hommes de la Préhistoire aux villages circulaires du Moyen-Age, en passant par l'espace rural et les villae de la période romaine. C'est pour dire ! Beaucoup d'objets de la vie quotidienne, de photographies aériennes et de vocabulaire technique. Petit, densément condensé, mais instructif quand même.

Alors non, je ne jouerai pas les URBEX mais il y a des châteaux abandonnés qui, même dévastés par le temps et en état de ruine, arrivent à nous émerveiller. Une sorte de splendeur résistante aux calvaires accumulés au fil des années. Abandonné, pillé, brûlé mais toujours debout, le château de Valgros reste là, fier d'exhiber cette luxuriante façade. Mais derrière cette belle façade se cache le désarroi. C'est une coquille vide. Le dernier incendie en date (octobre 2005) a condamné définitivement le château. Il paraît même, et vu ce que j'ai vu, ça ne m'étonnerait pas, que le budget pour réhabiliter le château de Valgros est tellement colossal qu'il ferait fuit un prince saoudien doutant de sa finance...

Rendons lui homage quand même. Ce château, datant de la fin du 19e siècle, est situé dans la commune de Bram, a une vingtaine de kilomètres de Carcassonne. Comme je vous le disais, il a été détruit pat un incendie en octobre 2005. Propriété de la famille Piquet jusqu'en 1987, il a été revendu à une société hollandaise qui ambitionnait d'y aménager des appartements de luxe avec golf, tennis, piscine, mais elle n'a jamais donné suite au projet, laissant le lieu à l'abandon... Comme quoi, y'en a qui ont vraiment de l'argent à jeter par la fenêtre... Ou des idées derrière la tête... A date, un procès a lieu (et dure toujours) pour incendie volontaire, conflit d'intérêt et blanchiement d'argent... Je ne sais pas où ça en est aujourd'hui mais en mars 2017, le parc, de plusieurs hectares, a été vendu en trois lots. En revanche, le château ne pourra être vendu tant qu'il y aura une affaire judiciaire en cours....

Sur place, malgré l'aspect extérieur, on entre dans le château par le sous sol. Les poutres calcinées menaçant de s'écrouler et des bruits assez étranges et effrayants me poussent à ne pas aller plus loin. De toute façon, on ne peut pas accéder aux étages car il n'y a plus de sol, de plafond, rien à part quelques escaliers rouillés à moitié suspendus dans le vide. Petite consolation, si vous voulez revivre quelques instants des heures de gloire du château, n'hésitez pas à lire quelques ouvrages de José Cabanis, grand écrivain toulousain notamment « Les années profondes, journal des années 1939/1945 ». Cabanis y écrit que «Valgros était pour [lui] les vacances, une maison où les pièces étaient si vaste, et fraiches en été, où il y avait des bahuts sculptés, des statues, de grands salons, des livres, des domestiques et toute cette campagne autour, cette opulence, des chevaux de course derrière des barrières blanches... Un enfant naissait presque chaque année dans cette maison, et il y en avait donc pour tous les âges, courant dans les couloirs ou jouant sur un tapis... Grace à eux, les matins, les après-midi où on sortait tout le monde dans le parc, avaient cette gaité de la vie qui commence... »

Entre moulin à papier et pleine nature ! Juste pour le plaisir d'être au calme.

Vous vous souvenez du Gouffre de Cabrespine ? La Grotte de Limousis, c'est la même chose en moins grand mais en plus long ! Imaginez-vous déambuler dans les entrailles de la terre sur plus d'un kilomètre. Sept salles magnifiques. En enrtant dans la première pièce, n'oubliez pas que vous frollez le même sol (à quelques couches près) que votre ancètre des cavernes. Eh oui ! Pour ce qui est des six autres salles, c'est différent. Sans électricité difficile d'y voir quelque chose alors aux temps préhistoriques, on ne s'y aventure pas vraiment. Mais petite consolation, si vous ne marchez plus sur les pas de votre quintuple millénaire arrière-grand-père, vous verrez ce qu'il n'a jamais vu : des lacs aux reflets magnifiques. Vous traverserez même la salle de bal de vos ancêtres du 19e siècle. Et je ne me moque pas plus de vous que je ne vous mens ! Vous verrez, l'accoustique y est incroyable !!

Je pourrez vous parler du classement à L'UNESCO de la grotte et de son lustre d'aragonite qui fait le succès de la grotte. Au lieu de ça, je m'arrête sur une petite anecdote. Dès 1825, la grotte est ouverte à la visite, sous la responsabilité d'un guide muni d'une simple lampe torche ! Le niveau de sécurité n'est pas idéal mais pour les aventuriers curieux de l'époque, c'est un luxe !! De plus, le droit d'entrée est alors, sur décision municipale, reversé aux pauvres de la commune.Eh ! Oui ! Il y avait de bons penseurs à cette époque. Vous savez, ce genre de penseurs qui ne cherchent pas à s'enrichir sur le dos des uns aux détriments des autres... Il faudra attendre 1935 pour que la visite se déroule à la lumière electrique ce qui augmentera le nombre de visites jusqu'à la découverte du gouffre de Cabrespine qui volera la vedette à la grotte de Limousis. Autant vous dire qu'à cette époque, les entrées ne sont plus reversées aux pauvres du village. En même temps, ça se comprend. A 11 euros l'entrée et plus de 30 000 visiteurs par an, il ne serait pas resté beaucoup de pauvres dans le coin ....

Votre enfance a été marquée par Jurassic park . Vous ne croyez pas qu'un dinosaure puisse avoir des plumes ? Une seule chose à faire : un arrêt au musée d'Esperaza ! Il s'agit du premier musée français consacré aux dinosaures. Difficile à imaginer mais il y a 70 millions d'années, les Pyrénées n'existaient pas. La mer arrivait jusqu'à Toulouse et de drôles d'animaux rodaient de la Provence au Pays basque espagnol dans un climat tropical.

Les premières découvertes d'ossements de dinosaures dans la Haute-Vallée datent de la fin du 19e siècle lorsqu'un géologue trouve quelques vertèbres fossilisées à Esperaza. Pour autant, la chasse aux dinosaures audois ne débute réellement que dans les années 1980 avec la découverte du site de Bellevue (à 3km d'Esperaza) – le plus grand gisement de dinosaures de France. Rien que ça !! Le temps faisant son œuvre, en 1992, le musée des dinosaures d'Esperaza voit le jour. C'est pas moins de 3500m² consacrés à ces étranges bestioles qui occupaient notre planète.

Une réussite ! La visite est passionnante et permet de tout comprendre. Le plus difficile à suivre reste la galerie de l'évolution où les termes scientifiques fusent de partout. Les mots sont longs et techniques mais bien expliqués et illustrés grâce à des fossiles en tout genre. Du coup, ça passe bien. Passé la contextualisation, on entre dans une pièce reconstituant l'écosystème proche de celui qui a vu grandir ces animaux dans le sud de la France. La seule chose qui n'a pas vraiment changé, ce sont les grosses chaleurs ! Après ça, on s'amuse : activités ludiques, les stars locales quasi en chair et en os, des vidéos et une superbe exposition sur le T-Rex. De quoi vois donner envie de vous replonger dans le monde perdu, de Doyle, Crichton ou même Spielberg !

Esperaza, petite village de la haute vallée de l'Aude qui a été, depuis le Moyen-Age, un repère de « carcassiers ». Bon, dit comme ça, on pourrait penser que ce sont des brigands mais pas du tout ! Les carcassiers, autrement appelés « radeliers », sont de rudes meneurs de trains de bois qui convoyaient au fil de la rivière Aude, entre le port de Quillan et la mer, d'incroyables troncs destinés au chauffage, à la construction d'habitation et, à partir du 17e siècle, à la construction navale. Voilà, voilà ! C'est la petite histoire qui vous évitera la répétition concernant l'histoire des Cathares !

Petite séance de singerie entre les falaises et les magnifiques vues qu'offre Conques-sur-Orbiel...

Voilà une façon bien morbide de vous annoncer que je pars à la recherche des tombes wisigoths de la région ! Allé, pour mon plus grand plaisir, un peu d'histoire. Les Wisigoths étaient un peuple germanique issu de la Suède méridionale et incorporé dans l'Occident romain. Après la chute officielle de l'Empire romain occidental (476), les Wisigoths ont continue pendant près de 250 ans à jouer un tôle important en Europe occidentale. Allé, je vous fais grâce des détails. Une dernière petite précision pour vous dire que l'empire des Wisigoths a fini par s’étendre de l'Espagne jusqu'à la moitié de la France. Du coup, pas si étonnant qu'on retrouve une nécropole wisigothique dans l'Aude. Nécropole appelée le « Moural des morts ». On y trouve pas moins de quarante tombes tournées vers l'est. Le but final de la balade est un peu morbide mais la promenade reste quand même très agréable et offre de très jolis points de vue de la campagne audoise.

Le château, c'est celui de Vilarlong, « résidence de tourisme ». L'église, c'est ce celle de Saint-Pierre-es-Liens. Les vestiges, ce sont ceux de la chapelle Notre-Dame-de-la-Lauze, chapelle pré-romane. La bonne idée, c'est celle de celui qui a décidé de mettre ces canapés au beau milieu de tout ça pour qu'on puisse apprécier le calme de la nature.