Aujourd’hui, petite leçon d’histoire avec la ville de Narbonne. On commence avec les Romains ! Et ouais ! On remonte, on remonte !! C’est en 118 av. J.C. que les Romains fondent la colonie Colonia Narbo Martius. Elle était située sur la Via Domitia, la première route romaine en Gaule qui permettait de relier l’Italie et l’Espagne. En 22 av. J.C., l’empereur romain Auguste fait de Narbonne la capitale de la province commerciale de la province narbonnaise. Je saute un (gros)  morceau pour vous dire que la ville a décliné au cours de l’Antiquité tardive et en 462, elle est intégrée au royaume wisigoth de Toulouse. En 531, Narbonne cesse d’être la capitale des Wisigoths. 

Alerte aux orages sur toute la France. L’Aude était en alerte orange. Et pabam ! Deux coups de tonnerre, deux heures de pluie intense et hop ! L’eau de la mer et des étangs qui monte, la route du chenal quasi inondée, dix centimètres de flotte dans les maisons, les parkings quasi submergés… On a eu de la chance. Y’en a qui ont beaucoup moins rigolé. 

Il fait toujours bon de se balader dans le massif de la clape. On n’y perd jamais son temps. Toujours au calme. Sans bousculade. Et toujours quelque chose à voir ou revoir avec grand plaisir. Aujourd’hui, le gouffre de l’œil doux dans la commune de Fleury d’Aude. Ce gouffre est constitué de hautes parois de quarante mètres calcaires. Imaginez-vous que sur ces parois, vous y trouvez de la verdure. Et qu’en plus de cela, comme si vous n’aviez déjà pas assez de couleurs, au bas des parois se trouve une étendue d’eau vert émeraude. Un vrai joyau à seulement 1,5km de la mer (que l’on aperçoit très bien).

Pour certains, le gouffre serait né de l’effondrement d’une des galeries situées sous la Clape… mais personne ne peut affirmer quoi que ce soit avec certitude. Et vu l’endroit, vous vous doutez bien que les légendes et les rumeurs vont bon train. Des personnes se seraient noyées sans que jamais on ne retrouve leurs corps. On raconte aussi qu’auparavant, plusieurs bateaux auraient essayé de pénétrer dans la grotte du gouffre afin de déterminer l’endroit où l’œil doux se puise dans la mer. Aucun des bateaux partis n’en est jamais revenu…  Aspirés par les profondeurs de la Terre, mangés par un monstre, hypnotisés par des sirènes… Toujours est-il que du coup, on ne sait toujours pas où se trouve la source d’eau tantôt douce, tantôt salée (tout dépend du niveau de pluviométrie et des mouvements de la mer). Et même notre célèbre explorateur au bonnet rouge, Cousteau (qui d’autre ?!), se serait déplacé avec son équipe pour explorer les profondeurs… Mais ils n’auraient jamais trouvé le fond ! C’est pour dire… 

Mais bon, toutes ces histoires sont pour les naïfs ! En fait, le gouffre a bel et bien un fond qui se trouve à une profondeur d’environ… douze mètres !! Ou quatorze !! Les avis divergents mais le fond ne reste pas inaccessible ! Pour autant, il existe bel et bien une petite faille qui se jetterait dans la mer et qui resterait insondable. 

Le château de Gruissan, anciennement, ou plus communément appelé la Tour Barberousse, apparaît en 1084. Je vous passe tous les détails mais sachez qu’au Moyen-Age, le château constitue un lieu de protection de la population locale face aux incursions des pirates… Ca c’est ce qu’on apprend dans les brochures touristiques… Faut bien justifier le nom de Barberousse, le fameux corsaire turc (attention ! on ne confond pas pirate et corsaire. Un pirate, c'est un hors la loi. Un corsaire, c'est un pirate légal). Toujours est-il qu’historiquement parlant, le corsaire n’a jamais mis les pieds à Gruissan et beaucoup d’historien s’accorde à dire que le château servait de première défense, voire de tour de guet, à la ville de Narbonne. Toujours selon les historiens (on laisse tomber les invasions de pirates), l’abandon du château débute au 16^ème siècle sur l’ordre de Richelieu car 1. Il n’aimait pas les pirates. 2. Il cherchait à imposer l’autorité de l’Etat et de l’Eglise sur l’ensemble du territoire français. Par la suite, le château sert de carrière de pierre pour construire le village qui l’entoure à ses pieds. 

Profitons de l’air frais matinal pour aller se promener dans les ruelles du village de Gruissan. Je précise tout de même que la ville de Gruissan est divisée en trois : le village, la plage des chalets et le port. A ces trois parties on ajoute une partie bonus à l’extrémité de la ville avec tous ces nouveaux logements à la noix et bientôt la série de logements sociaux que la ville est obligée de construire sous peine de se voir infliger une nouvelle amende. Mais bon, laissons les problèmes politico-économiques de côté pour ce matin et allons prendre l’air du côté du vieux village. Il faut que vous sachiez que le village est une circulade. Mais qu’est-ce que c’est que ça encore ? Une circulade, c’est  ni plus ni moins qu’un village qui est bâti en cercle autour d’un château ou d’une église.

Dans le cas de Gruissan, les ruelles circulent autour d’un gros bloc de calcaire sur lequel se situent les restes d’un ancien château. Autant dire que les ruelles ne sont pas très larges et on se sent très vite à l’étroit. Mais bon, on y rencontre le petit vieux sur son banc en train de guetter tous les passages, la ménagère qui pend son linge à la fenêtre, la mamie qui est allée chercher son kilo de tomates, les gamins qui prennent leur petit déjeuner en plein milieu de la ruelle… Le vrai petit village au réveil, pas encore atteint par la folie touristique de la journée. 

Ce que je viens de vous dire ne constitue pas les seules particularités de Limoux. La ville offre également un large choix de musée ! On ne le croirait pas comme ça. Et même après seconde vue, on ne le croirait pas non plus ! Une ville où les petits vieux s’arrêtent en plein milieu de la rue pour s’embrasser et se raconter leur dernières aventures donnent très vite l’impression d’être ni plus ni moins qu’un petit village. Et pourtant… Et pourtant, l’habit ne fait pas le moine pour rien ! Limoux abrite des musées très variés dont celui des automates, celui du piano (unique en France), celui de l’imprimerie et même un musée de peinture (le musée Petiet pour les plus curieux). Même par temps pluvieux on ne doit pas s’ennuyer ici ! Et si le temps est beau et ensoleillé, plutôt que de déambuler dans les musées, c’est vraiment pas mal d’errer dans les rue du la « ville fleurie » (déjà « trois fleurs » au compteur mais la ville s’est fixée pour objectif de décrocher la quatrième).  Et puis ce n’est pas parce qu’on erre dans les rues qu’on ne voit pas de belles choses. Bien au contraire… C’est même encore mieux de trouver ce qu’on ne cherchait pas en tant que touriste ! 

Aujourd’hui, on s’enfonce dans les plaines, loin de la chaleur côtière. 31°c sans un coup de vent par-ci par-là, c’est trop pour moi ! Et où trouver des nuages et de l’air dans ces cas là ? Eh oui ! La plaine audoise. Alors direction la sous-préfecture. Direction Limoux. Si le nom vous dit quelque chose, ce n’est pas pour rien. C’est là que se déroule tous les deux ans le festival du conte et des conteurs. Mais rassurez-vous, je ne vous conterai pas toutes les aventures que la ville Limoux a connu depuis le Néolithique, pas même ses soubresauts moyenâgeux. Libre à vous de lire et découvrir vous même l'histoire et les légendes de cette ville. 

Mais à défaut d'historie, petite devinette : la ville de Limoux est surtout connue pour..? … pour ..? … pour ..? Oui ! Son carnaval ! Pas étonnant ! Avec ses trois mois de défilés, il s’agit du plus long carnaval du monde. De janvier à mars, les rues de Limoux se colorent et vivent au rythme des corsos fleuris, des défilés de chars et autres cavalcades. Un folklore à l’état pur selon les dires. Je n’y ai encore jamais assisté pour pouvoir vous donner mon avis personnel mais à mon avis que ce n’est pas pour rien si ce carnaval est inscrit au Patrimoine National immatériel depuis 2013 ! 

Ca c’est pour l’aspect culturel. Pour le côté sportif, Limoux n’est pas mal classée non plus. Outre ses centaines d’association promouvant le sport dans tous ses états, la ville possède également une équipe de rugby à treize qui ne se débrouille pas trop mal (toujours selon les dires). 

Et comme je dis toujours, après l’effort, le réconfort. De ce côté, la ville de Limoux est extra. La gastronomie, ils connaissent ! Entre les « pébradous » (gâteaux au poivre), les salades de gésiers,  le foie gras, le « Limos » (galette des rois arrosée et garnie de crème et de fruits confis) et le « Tap » de Limoux (du nougat), il y a de quoi se régaler ! 

Mais oui ! Je vais en parler ! Limoux est surtout et avant tout connu pour sa blanquette !  La fameuse blanquette, ce vin effervescent ; un des tous premiers à avoir été protégé par une AOC (dans les années 1930s). Pour le gout, vous vous passerez de mon avis. Par contre, pour la petite histoire, vous pouvez compter sur moi ! En fait, les vins blancs de Limoux sont connus depuis la Rome Antique  mais à l’époque, ce n’était pas encore des vins effervescents. Ils avaient plutôt le surnom de « vins de lumière » et désignaient des vins blancs tranquilles, fins et fruités. Avec le temps, certains se sont aperçus que ces vins devenaient parfois, et spontanément, effervescents. Et qui d’autres pour remarquer ça au 16^ème siècle à Limoux que les moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Hilaire située non loin de là ?! Conséquence de cette découverte, la blanquette de Limoux est le plus vieux vin effervescent du monde.