Au détour d'une route, bien cachée derrière ses arbres se trouve l'abbaye de Villelongue, un Monument historique classé du 12e siècle. Si c'est le silence que les moines recherchaient en s'installant ici, alors ils ont trouvé le jackpot. Seuls le bruissement de l'eau et le chant des oiseaux permettent aux acouphènes de rester au repos. Un vrai petit bonheur.

En revanche, pour ce qui est du « jardin d'inspiration médiévale aménagé dans l'ancien enclos monastique » et « les sculptures typiques du gothique méridional languedocien du 12e siècle », il faudra attendre que la saison commence pour que je vous en parle un peu plus. Au mois de février, les lieux sont plutôt bien gardés : palissades, grandes grilles comportant de gros panneaux précisant les périodes d'ouverture et les tarifs des chambres d'hôtes ainsi que les « recommandations » du Petit Futé et une dame, cerbère méridional, n'hésitant pas à venir faire le tour de votre voiture avant de vous demander ce que vous venez faire là... Protection zélée des lieux ou incitation à quitter l'endroit pour ne plus revenir... Allez savoir... Je décide de reprendre la route en me promettant de revenir faire la balade dans les vignes entourant l'abbaye.... Quand à savoir si je rentrerai visiter le cloître entretenu par des gens courtois et souriant qu'avec les riches touristes et leurs hôtes... Euh... Mouais... Je pense que vous connaissez la réponse... Les informations sur le cloître et les statues ne vous viendront pas de moi !

Montolieu, ce n'est pas qu'un simple village du livre. C'est aussi un joli pont avec vue sur l'Alzeau, de magnifiques petites ruelles étroites, une église classée aux Monuments historiques et de la lecture sur les toilettes publics ! Un plaisir à découvrir pour les lecteurs et les flâneurs !

Montolieu, charmant petit village installé sur les contreforts de la Montagne Noire. Le paradis des amoureux de la littérature. Une étape indispensable pour les passionnés du livre. Montolieu est le seul « village du livre » du sud de la France.

Pour la petite info, l'appellation « village du livre » fait partie d'une démarche européenne permettant à des communes rurales de se redynamiser grâce au commerce de livres. Le premier village du livre a vu le jour au Royaume-Uni en 1963. A Montolieu, c'est Michel Braibant, relieur de Carcassonne, qui lance l'idée et crée le musée des arts et des métiers du livre en 1991. Aujourd'hui, le village compte plus de quinze librairies et une dizaine d'artisan du livre (calligraphe, graveur, typographe...).

... Chemin qui se trouve sur la commune de Montolieu...

Il était une fois quatre châteaux situés sur un pic rocheux à 300m d'altitude. Peu de gens avaient le courage de s'aventurer là-haut. C'est là qu'un beau jour, le moins vaillant de tous ou, en tous cas, le plus malin, décida de couper quelques arbres sur la colline d'en face pour y créer un belvédère accessible en voiture. C'est ainsi que les non-courageux de certains jours, les visiteurs pressés et les personnes à mobilité réduite eurent accès à une vue incomparable sur les quatre châteaux de Lastours. Elle est pas mal mon histoire, hein ?!

Petite immersion dans la garrigue de Conques-sur-Orbiel, à la découverte de monuments ruraux : les capitelles. Il s'agit de petites cabanes construites sans instrument ni liant par les vignerons et bergers du Minervois. Elles étaient bâties à même le sol en pierres sèches.

Au départ, au 12e siècle en tous cas, Montréal est tenu par une série de co-seigneurs qui prêtent fidélité au vicomte Trencavel de Carcassonne. Leur puissance ira croissant. Je vous passe les détails mais à la veille de la Croisade contre les albigeois, le village abrite une forte communauté cathare. Les guerres et les sièges se suivent et se ressemblent. C'est au début du 14e siècle, dans un contexte de reconquête catholique d'une ville jugée trop compromise par le catharisme, que le Pape Jean XXII, pape en Avignon, décide de transformer l'église paroissiale Saint-Vincent en collégiale et d'y installer une quinzaine de chanoines. La collégiale a été classée Monument historique en 1843.

La maître pièce de la cathédrale, c'est son orgue. Le Grand Orgue de Montréal. Majestueux. A voir parait-il. Manque de bol habituel, l'orgue se refait une petite beauté. Je ne verrai que des échafaudages... Du coup, je campe sur mes positions en continuant de penser qu'il faut toujours se méfier des choses « à voir ». Petite anecdote quand même : sous la nef de l'église repose un certain nombre de morts... la mode pendant un moment étant, pour les personnes plus riches, de se faire enterrer six pieds sous terre dans une église... Il faut dire que depuis le Moyen âge, dans un contexte d’ignorance, de superstition absolue et de crédulité absolue, l’âme d’un corps placé dans l’église était supposée aller plus vite et plus prés de dieu au paradis. Sans grande surprise, les places les plus proches du chœur étaient les plus chères. Les corps étaient enterrés sous les dalles du pavement de l’église, dalles soulevées à l’occasion d’un enterrement. Une pierre deux coups. Pof ! On sort de l'église et c'est fini. Un édit de 1776 a quand même fini par interdire les inhumations dans les églises pour des raisons de salubrité, mais cet édit n’est pas totalement respecté d'après les on-dits (certains archevêques se seraient ainsi fait enterrer dans des cathédrales à la fin du 20e siècle). Voilà ! Voilà ! Je n'ai pas eu d'orgue mais je ne sors pas complètement bredouille de là !

Vous voulez une autre histoire ? Si non, passez ce post. Si oui, regardez bien le puits qui suit, je vais vous expliquer pourquoi il a une bien sinistre réputation. A la nuit tombée, toute sorte de revenants hanteraient les lieux, et les jours sombres d'orage, jailliraient de ses entrailles le cri d'un coq et les miaulements terrifiants de chats. Mais le pire, c'est que parfois, du tréfonds ce cet abîme, surgiraient des râles accompagnés de cris stridents, de gémissements et d'appels désespérés. On dit que ce sont les fantômes tourmentés d'un homme et de sa famille qui attendent au fond du puits l'heure de leur délivrance. Voici leur histoire :

A une époque lointaine, deux frères de Montréal vivaient dans un quartier tranquille du village. Tout se passait bien jusqu'à la mort de leur mère qui était veuve. Ce décès ne provoqua pas que du chagrin, mais aussi de violentes disputes, car les deux frères furent incapables de se répartir les champs de la malheureuse défunte sans que l'un ou l'autre ne se sentent lésés. A compter de ce moment, ils se vouèrent une haine destructrice et une rancœur sans fin. Le plus jeune des deux vint un jour trouver son aîné qui travaillait au champ du puits avec sa femme et ses deux enfants. Il se mit à hurler et traita son frère de voleur. L'autre, habitué à ce genre d'imprécations, ne se méfia pas plus que d'habitude. Il ne vit pas son jeune frère sortir le lourd marteau de fer qu'il avait dissimulé sous ses habits. Il n'eut pas le temps de se défendre. C'en été fini de lui. Désespérés, sa femme et ses enfants essayèrent de lui venir en aide, ma la rage aveuglante du jeune frère était sans limite ; il abattit le terrible marteau sur les pauvres innocents. De rage, il jeta la famille dans le puits. Le jeune frère, les yeux exorbités, peut-être enfin conscient de son horrible crime, retourna l'arme contre son propre crâne et tombât dans le puits...

Nostalgie du Québec ou simple envie d'aller visiter les alentours, me voilà à Montréal. Toujours dans l'Aude. Je pourrais vous parler pendant des heures de la place qu'a tenue la ville au Moyen-Age mais je vous fais grâce des détails de l'hérésie cathare (pour une fois!). Je précise juste que la bille à été brûlée et rasée au milieu du 14e siècle par le non moins célèbre Prince Noir, fils du roi d'Angleterre Edouard III. Pour la petite histoire, le Prince Noir est arrivé à Carcassonne et, devant la grandeur de la Cité, il a préféré l'épargner... Courageux mais pas téméraire ?! Mais non ! Il avait juste d'autres villages à piller après Carcassonne, pas de temps à perdre avec la Cité ! Mouais... Courageux mais pas téméraire !

Au lieu de m'attarder sur la grande Histoire, je vais vous raconter une petite histoire ! Montréal a abrité une possédée. La possédée de Montréal qu'on l'a surnommée !! Elle était issue d'une famille pauvre. Un jour, le père décida de partir à Carcassonne chercher une bonne âme qui pourrait les aider. L'histoire ne dit pas s'il portait déjà un gilet jaune.... Sur la route, perdu dans ses pensées, il fut surpris par une ombre sur son côté. Il dépassa l'homme qui, le saluant courtoisement, lui demanda où il se rendait d'un pas si pressé.

Le brave père en avait gros sur le cœur et confia ses malheurs à l'étranger qui, ému par tant de détresse, lui proposa son aide. Il lui tendit un sac repli de pistoles et lui conseilla de rentrer retrouver sa famille. Le père n'hésita pas une seconde. Il prit le lourd sac, mais il ne pouvait pas décemment accepter tout cet argent sans rien rendre en retour. Il demanda à l'étranger ce qu'il voulait en échange. Désintéressé, ce dernier lui proposa de prendre ce qui se trouvait derrière la porte de sa maison. L'affaire était bonne car derrière sa porte, il y avait tout au plus un balai biscornu et quelques vieilles casseroles.

Sur le chemin du retour, le père était joyeux. Franchissant le pas de sa porte, il trouva sa femme étonnée de le voir si tôt. Il lui raconta alors sa formidable aventure, mais au lieu de se réjouir, la brave femme éclata en sanglots. Elle confia à son mari comment, durant son absence, un grand souffle avait ouvert la porte et comment, alors qu'il renversait tout sur son passage, avait résonné un rire machiavélique dans toute la maison. Leur fille qui se trouvait derrière la porte avait ainsi changé de visage et n'était plus la même depuis cet instant. Le père tomba à genoux en comprenant qu'il avait vendu sa fille au Diable contre un sac de pistoles.

Je pourrai vous raconter la fin de l'histoire mais elle est moins fun. Du coup, je m'arrête ici en vous assurant que la père se promit d'écouter à deux fois si, un jour prochain, un étranger lui proposait de l'aider.