Les Marais du Nord - Part 01
Fraises d’automne
Hola el Galeòn
Je vous présente El Galeòn, la seule réplique des galions espagnols qui, pendant plus de trois siècles, ont assuré le lien entre l’Asie, l’Amérique et l’Espagne. C’est ce type de bateau qui a permi les plus grands échanges de l’Histoire sur le plan de la culture, des peuples et mêmes des idées ! En d’autres termes, ces « maîtres de l’océan » ont été les pionniers de la mondialisation ! Avec ses cinquante mètres de long et ses treize mètres de haut (avec le tirant d’eau), El Galeòn comprend pas moins de six ponts et trois mats. De quoi concurrencer la bâtisse du Capitaine Crochet !
"Kébec" illustré
Il y a quelques temps, je vous expliquais que le mot Kébec signifiait « là où le fleuve se rétrécit ». C’est sans aucun doute du fleuve qu’on voit le mieux le « détroit » québécois. La preuve en image. Ici vous avez la partie ouest du fleuve (celle qui va vers les Grands lacs).
Attention, on fait demi-tour vers la partie est (celle qui va se jeter dans l’océan). L’endroit le plus étroit du fleuve se situe à la pointe de Lévis (marquée par la tourelle blanche à droite de la photo) :
Ici, on arrive devant l’île d’Orléans qui se situe en plein milieu du fleuve :
Et on refait demi-tour pour mieux apercevoir le « détroit » :
La croisière s’amuse
Aujourd’hui grand ciel bleu sur la ville de Québec. Il fait bon. Je suis en repos. Je n’ai rien de particulier à faire. Est-ce qu’il m’en faut plus pour aller errer au bord du fleuve ? Non ! Est-ce que je ne peux pas trouver mieux que « d’errer au bord du fleuve » ? Si ! Naviguer sur le fleuve ! Et hop ! Ni une, ni deux, j’embarque pour une croisière de deux heures sur le fleuve. Lévis, Québec, L’île d’Orléans, les Chutes Montmorency et de l’air frais.
La compagnie du bord de l’eau
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a plus que des petits canards au bord de l’eau ici !
Ouep, un petit esturgeon ! ... ... Ah ah ah ! Vous ne me parlerez plus de truites saumonées sans me faire rire maintenant !
Le monsieur qui a pêché l'esturgeon me disait qu'il y avait un aigle qui était arrivé dans le secteur la semaine dernière et peut etre que j'aurai la chance de le voir. Manque de bol, je ne l'ai pas vu mais j'ai vu d'autres superbes rapaces.
De l’autre côté du fleuve
Alors pourquoi passer de l’autre côté du fleuve (outre le fait que je voulais vraiment faire un tour en bateau) ? La réponse tient en trois mots : parcours des anses. Il s’agit d’un parcours de plus de vingt kilomètres dont quinze kilomètres se font entièrement au bord du fleuve. Aujourd’hui, je me contenterai seulement de trois kilomètres de parcours ! Et promis, j’essaierai de ne pas me faire mal ! Outre le fait que la vue sur le fleuve est magnifique, le parcours des anses est un superbe endroit pour parler histoire ! « Oh nooon ! Elle est revenue avec ses histoires… » Eh oui ! Mais c’est bien aussi de savoir où on met les pieds ! Alors sachez que j’ai marché sur d’anciens chantiers navals. Eh toc ! Il faut dire que l’industrie de la construction de navires est l’une des plus importantes du Québec au milieu du 19ème siècle. Tout a commencé avec deux constructeurs de navires qui sont venus acheter un lopin de terre sur la rive sud pour établir un nouveau chantier. Et comme on n’arrête pas les dommages du progrès, lorsque le chemin de fer arrive à Québec, le chantier naval voit ses activités diminuer. Il n’en reste pas moins que celui-là (le chantier Russell) a été l’un des chantiers les plus importants de l’histoire maritime de Lévis puisqu’il a quand même construit vingt-neuf navires !
Aujourd’hui, il ne reste presque plus de traces des chantiers maritimes et la nature a repris ses droits. Mais l’histoire ne s’arrête pas pour autant ! Non ! Non ! Quelques pas plus loin se trouve l’anse Tibbits. Au départ, il n’y avait que quelques maisons de cultivateurs qui pratiquaient la pêche à l’anguille. Par la suite, l’endroit devient un lieu de construction de bateau à vapeur. C’est également ici que va naitre l’idée de la traverse entre Lévis et Québec. A la fin du 19ème siècle, l’anse va devenir le terminus ferroviaire. N’allez pas croire que le domaine maritime va être abandonné pour autant. Au contraire, l’anse Tibbits va devenir un important débarcadère pour des dizaines de milliers d’immigrants venus d’Europe. Mais le train ayant choisi un autre terminus et les immigrants arrivant ailleurs, l’endroit s’est également fait rattraper par Mère Nature !
Chaleur automnale
Arrivée à Lévis, je ne résiste pas à l’envie d’aller m’assoir devant le fleuve. « Après l’effort, le réconfort » est un peu trop courant, je vais faire l’inverse aujourd’hui: je vais me reposer avant l’effort ! Une superbe vue sur la ville de Québec et les Laurentides, un petit vent frais sur le visage, le clapotis de l’eau… et le bruit des travaux juste derrière histoire de ne pas s’endormir trop longtemps !
Regardez bien l’ombre du nuage sur la montagne, on dirait un petit être maléfique !