Marcher dans la neige, c’est super. Sérieux ! On marche à un niveau plus élevé que celui des tables sur lesquels on mange en plein été !

Marcher dans la neige non tassée sans raquettes, c’est super… douloureux ! Un pied à droite. Appui réussi. Un pas de fait. Un pied à gauche. Enfoncement de la jambe jusqu’au genou (quand ce n'est pas jusqu'à la cuisse). Stoooop ! On ne bouge plus ! Et quand le pied droit qui doit nous aider à prendre appui pour sortir du trou s’enfonce encore plus profondément que son acolyte, on rit pour sortir.

Du coup, sur certains chemins « dangereusement exposés à un risque d’enterrement neigeux », on étale son poids… On n’a pas l’air malin, je vous l’accorde mais la vue au bord de la rivière en vaut la chandelle. Après, le plus compliqué, c’est de faire demi-tour ; Le plus dur, c’est de se relever sans s’enfoncer ; Le plus terrible, c’est de compter les bleus sur ses jambes à la fin de la journée. Le plus impossible, se rappeler dans quel trou a été fait quel bleu !

Le ciel bleu est là. La température est agréable. N’allez pourtant pas croire que le printemps, c’est pour maintenant. Non ! Non ! Les nuages ont fait le plein de neige et n’hésite pas à lâcher leur cargaison au-dessus du parc où j’ai décidé d’aller me balader !

N’importe quoi, je sais ! Mais entre une averse de pluie verglaçante et un petit épisode neigeux, je n’ai pas pu m’empêcher de sortir une bêtise !

… qu’étant données les températures « élevées » de cette semaine (on est quand même monté à 6°c et, surtout, on n’est pas descendu en dessous du fatidique -10°c), la neige a commencé à fondre, vous me croyez ?

(Après une nuit de pluie verglaçante, ce qui n'est pas bitume est patinoire !)

Poudreuse, neige en grains, grêle, neige folle… Peu importe le nom qu’on donne à ces flocons, vous admettrez qu’on dirait clairement que quelqu’un s’est amusé avec un colis remplis de polystyrène et qu’il en a mis partout !

Mais pour combien de temps… ? Ca…. Faut dire qu’il y a des paradis terrestres qui rendent la tâche difficile ! Des endroits pour tester notre force à résister ? Je ne pense pas… Après tout, c’est dans ces endroits qu’on apprend à égorger un ourson sans pitié, décapiter un crocodile à mains nues, déchiqueter des vers en mille morceaux ou encore démembrer des grenouilles… A moins que ce soit pour nous faire prendre conscience que dans la vie, il faut être bon mais il faut l’être deux fois. Car si on est bon deux fois, on devient un bon bon et tout le monde aime les bonbons !

MNBAQ… Mais qu’est-ce que c’est encore que ce violent acronyme ? Moche à regarder. Pas facile à écrire. Difficile à lire. Et carrément imprononçable. Pour vous aider, il s’agit d’un endroit où les scalpes volent, les peluches sont jetées en vrac, les éponges ont des allures de mignardises, les visages fondent, des barbelés sont posés sur des chaises rouillées, les petites voitures de notre enfance jouent les DJs, le plancher coupent des géants en deux, les ours se promènent sur des mâchoires de morse, les couleurs explosent, les murs ne cessent de vous regarder, des photos sont posées à même le sol, les vies sont réinventées, les fourmis se poursuivent dans des boites transparentes… Un drôle d’endroit que ce Musée National des Beaux-Arts de Québec (Aaaaaaaaaaaah… MNBAQ !) ! Trois pavillons au cœur des plaines d’Abraham. Trois bâtisses réunissant l’art québécois depuis le 17^ème siècle. Une belle collection d’œuvres parfois imprévisibles, souvent incompréhensibles, toujours sans limites.

Vous avez surement remarqué que quelques photos ne sont pas toutes de moi (eh eh ! Y’a pas de neige !!) mais c’est pour vous montrer l’architecture du musée qui vaut vraiment la peine d’être vue dans son intégralité (et donc sans neige qui recouvre la maoitié du terrain).

Profitons d’être au MNBAQ pour parler d’un de ces bâtiments, le pavillon Charles Baillaigré.

Effrayant comme pavillon, hein ?! C'est normal. C'était loin d'être un musée au départ alors remontons un peu dans le temps. Au 19^ème siècle, l’unique prison de Québec (située ailleurs dans la ville) fait face  à un problème majeur : la surpopulation (comme quoi c'est pas nouveau). Dans les années 1850, un concours est lancé pour la construction d’une nouvelle prison mais personne ne gagne et c’est l’architecte québécois, Charles Baillaigré, qui est en charge de la construction de la nouvelle prison. Et la, c’est polémique sur polémique : retard, surcout, modifications des plans… Bref... Rien n'arrête le petit Charles. Le temps passe et la prison finit par être terminée.Elle ne ressemble pas à ce qui était prévu mais qu’importe, ce grand bâtiment (avouons-le sombre, austère et imposant) accueille ses premiers détenus en 1867. En 1970, l’édifice est abandonné. Non pas qu’il n’y ait plus de détenus ni de personnes à mettre derrière les barreaux, mais une nouvelle prison a vu le jour un peu plus loin. Le bâtiment n’est pas abandonné pour autant puisque des travaux sont entrepris pour le transformer en musée. Et tadaaaaaa ! Voilà une nouvelle aile d’exposition pour le MNBAQ.

Le passé carcéral du pavillon n’a pas entièrement été supprimé. On peut en effet se rendre dans le bloc 6...

... Bloc réservé aux criminels dangereux et aux condamnés à mort… Mais je vous jure que j'ai rein fait de mal !

C’est pas le tout de regarder la neige tomber et les déneigeuse passer. Il y a des endroits que les mastodontes d’acier ne peuvent pas atteindre comme le toit des maisons. S’il est vrai que la majorité des toits québécois sont conçus pour supporter la neige de ces hivers blancs, il devient parfois indispensable de déneiger son toit. La neige sur les toits, c’est beau. Quand ça se transforme en glace, c’est pas très pratique… Si les portes se mettent à frotter et que des fissures apparaissent sur les murs, c’est possiblement dû à un affaissement de la toiture… Et là, il devient urgent de déneiger le toit. Du coup, par prévention ou obligation, pas mal de monde devient acrobate pendant l’hiver.

Le vent a soufflé toute la nuit. La neige est tombée en continue de l’aube à l’aurore. Maintenant, la vie reprend son cours et il faut aller travailler ! Les déneigeuses sont passées. Les routes sont blanches et praticables. Les trottoirs sont également blancs mais impraticables. ‘Faut les prendre quand même parce qu’il n’y a pas de place pour les piétons sur la route ! Du coup, quarante-cinq minutes de trajet deviennent un périple de presque deux heures. N’allez pas croire que je sois devenue un escargot. Non ! Non ! Non ! Dans ces deux heures, comptez les rapides pauses photos, les centaines de mètres passées à marcher avec de la neige jusqu’aux genoux, les escalades pour traverser les routes (les passages piétons ont des allures de vallées…)  et  les interminables attentes désespérées des déneigeuses à trottoir. Les photos ont été prises. Mon pantalon à neige a été nettoyé avec de la neige tout fraiche. Mes mollets sont en béton. Et évidemment, les déneigeuses à trottoirs ont attendu que je sois arrivée à destination pour se mettre en route ! Bref, énième tempête, énième accumulation de neige que voici en photo.