De l’autre côté du fleuve
Alors pourquoi passer de l’autre côté du fleuve (outre le fait que je voulais vraiment faire un tour en bateau) ? La réponse tient en trois mots : parcours des anses. Il s’agit d’un parcours de plus de vingt kilomètres dont quinze kilomètres se font entièrement au bord du fleuve. Aujourd’hui, je me contenterai seulement de trois kilomètres de parcours ! Et promis, j’essaierai de ne pas me faire mal ! Outre le fait que la vue sur le fleuve est magnifique, le parcours des anses est un superbe endroit pour parler histoire ! « Oh nooon ! Elle est revenue avec ses histoires… » Eh oui ! Mais c’est bien aussi de savoir où on met les pieds ! Alors sachez que j’ai marché sur d’anciens chantiers navals. Eh toc ! Il faut dire que l’industrie de la construction de navires est l’une des plus importantes du Québec au milieu du 19ème siècle. Tout a commencé avec deux constructeurs de navires qui sont venus acheter un lopin de terre sur la rive sud pour établir un nouveau chantier. Et comme on n’arrête pas les dommages du progrès, lorsque le chemin de fer arrive à Québec, le chantier naval voit ses activités diminuer. Il n’en reste pas moins que celui-là (le chantier Russell) a été l’un des chantiers les plus importants de l’histoire maritime de Lévis puisqu’il a quand même construit vingt-neuf navires !
Aujourd’hui, il ne reste presque plus de traces des chantiers maritimes et la nature a repris ses droits. Mais l’histoire ne s’arrête pas pour autant ! Non ! Non ! Quelques pas plus loin se trouve l’anse Tibbits. Au départ, il n’y avait que quelques maisons de cultivateurs qui pratiquaient la pêche à l’anguille. Par la suite, l’endroit devient un lieu de construction de bateau à vapeur. C’est également ici que va naitre l’idée de la traverse entre Lévis et Québec. A la fin du 19ème siècle, l’anse va devenir le terminus ferroviaire. N’allez pas croire que le domaine maritime va être abandonné pour autant. Au contraire, l’anse Tibbits va devenir un important débarcadère pour des dizaines de milliers d’immigrants venus d’Europe. Mais le train ayant choisi un autre terminus et les immigrants arrivant ailleurs, l’endroit s’est également fait rattraper par Mère Nature !