Il était une fois les Vikings

Si je vous dis « Vikings », vous aurez surement en tête l’image de ces féroces guerriers barbus probablement roux avec un casque à cornes et à l’hygiène peu enviable. Et vous auriez tort ! Les Vikings n’étaient pas tous roux, aucun casque retrouvé ne portait de cornes et tout porte à croire qu’il s’agissait d’une civilisation raffinée (donc propreté et belle apparence). Et puis avant de décrire une population, le mot « viking » définissait des activités commerciales et guerrières. On disait qu’on allait faire « viking ». Là, je viens de vous casser un mythe ! Mais rassurez-vous, je ne vous enlève pas tout. Les Vikings ont régné sur les terres nordiques entre les 8^ème et 12^ème siècles et comme tout bon navigateur, ils sont partis en exploration. Eux, l’ont fait sur leur célèbre drakkar. Et là, les archéologues ne nous casseront pas le mythe : un long bateau en bois, des boucliers et des rames de chaque côté, une voile carrée faite de lin, de laine de mouton et de crin de cheval, une proue décorée d’une tête de dragon pour se protéger des tempêtes et des grosses vagues (d’ailleurs le mot drakkar vient du mot viking dreki qui signifie dragon). C’est sur ces embarcations et équipés de leurs seules connaissances des marées, des vents, des courants, des astres et des conditions météorologiques, que les Vikings sont allés jusqu’en Amérique du Nord (sinon je n’aurai aucun intérêt à vous en parler !!).

Cinq cents ans avant l’arrivée de Christophe Colomb aux Caraïbes et après s’être établis au Groenland, les Vikings ont tenté d’établir une colonie sur la côté nord-américaine, à Terre-Neuve pour être plus exacte, à L’Anse-aux-Meadows pour être plus précise. Et voilà qui sont les premiers européens à avoir habité au Nouveau monde. Je suis persuadée que nos grands navigateurs ne se sont pas arrêtés à Terre-Neuve et ont continué leur exploration. Sérieux, on traverse pas l’Atlantique en drakkar pour se laisser mourir à Terre-Neuve ou retourner au Groenland en avouant avoir échoué… Mais faute de preuves, archéologiques pour étayer mes hypothèses, je ne vous assomme pas avec mes théories. Au lieu de ça, je vous montre le drakkar génération 2016, le Draken Harald Hargagre, parti de Norvège en avril dernier et arrivé à Québec ce 16 juin. Le but est d’explorer et revivre la première traversée transatlantique dans les mêmes conditions que l’avait fait l’explorateur viking Leif Eriksson. De l’archéologie expérimentale à l’état pur, la boussole, le radar et le moteur en plus mais uniquement pour des raisons de « circulation et droit maritimes internationaux ». N’allez pas croire pour autant que ça a été la croisière s’amuse. Des travaux pour améliorer le drakkar en plein milieu de l’Atlantique ont dû être effectués, les conditions climatiques ont été atroces (très grand froid) et il  a fallu  surveiller les icebergs 24h/24 et 7j/7. Avis aux amateurs…