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La cigogne transatlantique
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6 août 2016

Histoire noire du Québec

Faut que je vous avoue quelque chose, je ne pourrai plus aller me balader ici et là pendant quelques temps. Repos forcé quasi obligatoire ! « Mais qu’est-ce que tu dois t’ennuyer… », me direz-vous. Ben en fait (presque) pas du tout ! Je découvre le Québec mais d’une autre façon en allant moins loin mais en regardant et en écoutant mieux. Et c’est comme ça que j’ai fait la connaissance d’un personnage légendaire de la Belle Province : le Bonhomme Sept-Heures. « Mais qu’est-ce que c’est que ce truc qu’elle va encore nous racontez ? » Ce truc, c’est la raison pour laquelle les enfants ne trainent pas les rues le soir ici. Que je vous explique. Autrefois, bien avant l’invention de l’électricité les parents souhaitant faire rentrer les enfants à la maison le soir n’avaient qu’à leur dire : « Dépêchez-vous ! Le Bonhomme Sept-Heures s’en vient ! ». Effrayés, les enfants obéissaient sur-le-champ.

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Un jour, Carl Tramblay, huit ans, décida d’en avoir le cœur net. Il feignit de s’endormir, puis il sortit par la fenêtre pour affronter l’homme réputé féroce. Carl fit le brave mais il tremblait de tout son corps. Il avait entendu tellement d’histoires horribles concernant ce dévoreur d’enfants qu’il se demandait si sa dernière heure ne venait pas de sonner. Selon ceux qui l’avaient déjà aperçu à cette époque, le Bonhomme Sept-Heures était un être horrible et redoutable, qui sortait de son logis à la tombée de la nuit et parcourait la nuit à pied.  Lorsque l’horloge sonnait les sept coups, il s’approchait des maisons. Quand il rencontrait des enfants sur son chemin, il les saisissait et les mettait dans un grand sac. Parfois, il entrait dans les maisons et enlevait les enfants turbulents qui n’étaient pas encore au lit.

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Carl entendit son cœur bondir hors de sa poitrine lorsqu’un homme, sac à l’épaule, s’approcha de chez lui, à la recherche de quelque chose. Carl se cache derrière la grange. L’homme se dirigea directement vers lui et lui déclara : « Carl ! Carl Tremblay, sors de ta cachette, je sais que tu es là ! ». Carl pris son courage à deux mains et décida d’affronter le bonhomme Sept-Heures.

« Allez-vous en ! » lui dit-il en exhibant un bâton de bois qu’il avait pris soin d’attraper dans la remise de son père.

« Tu ne dors donc pas ? Tu sais que le coup de sept heures a sonné ? »

« Et après ? J’ai huit ans et je ne fais de mal à personne. Je ne dors parfois qu’à huit heures et  je ne suis pas un mauvais garçon pour autant. Aujourd’hui, c’est la dernière fois que vous allez faire ce que vous faites, monsieur le monstre. Plus jamais vous n’enlèverez d’enfants. »

Carl se plaça en position de combat. A sa grande surprise, le bonhomme Sept-Heures, au lieu de lui sauter dessus, s’assit sur les marches.

2016-05-13 Quebec (11)

« Carl, j’admire ta bravoure, personne n’a jamais osé me regarder en face. Je vais te révéler un secret, mais ne le partage avec personne. Je ne m’appelle pas vraiment le bonhomme Sept-Heures, et je n’enlève jamais les enfants. Je suis un Bonesetter. Ce sont des mots anglais qui veulent dire « réparateur d’os brisés ». Je me balade le soir et je répare les os, puisque je possède ce don. Je fais beaucoup de bien mais, quand j’agis, les gens crient parfois de douleur et cela effraie les enfants. Tous les parents se sont servis de moi pour que les enfants aillent se coucher à sept heures ». Carl et le Bonesetter devinrent amis. Plus tard, Carl prit même la relève et devint le meilleur Bonesetter, ou ramancheur (comme on l’appelle au Canada français), de la région. Mais jamais il n’a révélé son secret. Ce qui veut dire, et ça reste entre nous, que le bonhomme Sept-Heures n’existe pas mais, tant que cela demeurera secret, les enfants accepteront de se coucher plus tôt. Sur ce, bonne nuit et ne vous couchez pas trop tard sinon…

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