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La cigogne transatlantique
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24 octobre 2017

Meurtres à Québec

A l’approche de l’Halloween, quoi de mieux que des histoires de mort pour se mettre dans le bain ? En un an, j’en ai appris de bien bonnes. Mais d’abord, que l’Halloween trouve aussi son origine chez les Celtes. Pour eux, le 31 octobre marque la fin de l’été. Débute alors une période très importante pendant laquelle la frontière entre le monde des vivants et celui des morts est abolie. Selon cette croyance, pendant la nuit du 31 octobre au 1er novembre, le dieu des Morts autorise les esprits à revenir parmi les vivants. Certains, craignant que des revenants profitent de l’occasion pour se venger, tentent de se protéger : ils se maquillent, se costument en fantômes ou en sorcières et sculptent même des visages démoniaques dans des navets à l’intérieur desquels une chandelle est placée.

01

Pour ce qui est de mon histoire, cette année, je vous parle de l’une des meurtrières légendaires de Québec, j’ai nommé Marie-Josephte Corriveau. Née en 1733, elle se marie à l’âge de 16 ans avec Charles Bouchard, alors cultivateur de 23 ans. Puis, Charles mourut de façon soudaine sans que personne ne puisse expliquer vraiment la cause. Cette mort étrange et inopinée fit courir bien des rumeurs. On racontait que Marie-Josephte, fort jalouse, s’était débarrassée d’un mari un peu trop libertin à son goût, en lui versant du plomb fondu et bouillant dans une oreille alors qu’il dormait. Cependant, on ne put jamais rien prouver et Marie-Josephte épousa, après quinze mois de veuvage, Louis Dodier. Quelques mois plus tard, Louis mourait à son tour. On le trouva au petit matin, dans un enclos à chevaux, la tête écrasée.

02

Cette fois, la justice fit enquête. « La Corriveau », jouant d’astuces et de perfidie, fit tant et si bien qu’elle convainquit son père, Joseph Corriveau, de s’avouer coupable du meurtre de Louis. Un premier procès eut lieu à Québec. Un tribunal militire formé de douze officiers anglais condamne à mort Joseph Corriveau. Ce même tribunal condamna aussi Marie-Josephte à 60 coups de fouet sur un dos nu et on devait aussi la marquer d’un M (pour meurtrière) ai fer rouge, à la main gauche. Elle était accusée de complexité.  Ces sentences ne furent jamais exécutées. Le pauvre Joseph affirma à un père Jésuite son innocence et désigna sa fille comme seule responsable du meurtre de son mari.

2017-10-20 Quebec (32)

Quelques jours plus tard, la Cour s’était à nouveau consultée, entendit les aveux de Marie-Josephte s’avouant coupable d’avoir tué son mari de plusieurs coups de hache durant son sommeil, de l’avoir traîné à l’écurie pour tenter de faire croire qu’un cheval lui avait écrasé la tête. Cette fois le verdict tomba et la sentence disait : « Marie-Josephte Corriveau sera mise à mort pour ce crime et son corps sera suspendu dans les chaînes, à l’endroit que le gouverneur croira devoir désigner. »

2017-10-20 Quebec (35)

L’exécution eut lieu en mi-avril non loin des Plaines d’Abraham. Son cadavre fut mis dans une cage de fer accrochée à un poteau. Déjà, dans l’imaginaire collectif, la Corriveau est une sorcière, une empoisonneuse, une meurtrière sanguinaire. C’est pourquoi, l’objet et le lieu devinrent sujets à terreur. La nuit, la Corriveau quittait sa cage, rassemblait loups garous et démons, poursuivait les voyageurs égarés, profanait les cimetières et faisait le sabbat en compagnie des sorciers de l’Ile d’Orléans. Lorsque la cage disparût, certains y perçurent l’œuvre du diable. D’autres y virent l’intervention de paroissiens soucieux de rassurer les étrangers et, conséquemment, de relancer l’économie locale qui souffrit de l’évènement.  

2017-10-20 Quebec (43)

Pour ceux qui veulent le fin mot de l’histoire, la cage a probablement été enterrée dans le cimetière se trouvant derrière une église de Lévis puisqu’en 1840, lors de l’agrandissement du cimetière, on a retrouvé la cage avec quelques ossements. Après avoir été vendue et exposée au musée de Salem au Massachusetts, la cage a finalement été rapatriée à Québec en 2015.   

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