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La cigogne transatlantique
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30 janvier 2016

Des incurables aux étudiants

2016-01-31 Toronto (14)

Une chose que j’aime bien ici, c’est la reconversion des bâtiments. Ça passe toujours d’un tout blanc à un tout noir. Je vous ai déjà donné plusieurs exemples. En voici un nouveau : l’université Humber, tout du moins le campus situé au bord du lac. Aujourd’hui, ces vieux bâtiments accueillent une partie des futurs diplômés canadiens. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Bien au contraire. Avant que le campus ne s’installe au bord du lac, ces bâtiments ont d’abord abrité une branche de l’asile psychiatrique de Toronto, le Provincial Lunatic asylum (la première institution provinciale qui s’occupa des personnes souffrant de désordres mentaux). A la fin du 19ème siècle, les internements pour troubles psychiatriques étaient tellement nombreux que plusieurs branches « de secours » ont été créées. L’hospice qui a vu le jour au bord du lac s’occupait essentiellement des « incurables ». L’idée était d’isoler les incurables de façon à garder l’attention des médecins et des infirmières sur les malades qui avaient une chance de « retrouver la raison ».

2016-01-31 Toronto (7)

Pour la petite anecdote, l’hôpital a été construit par des patients. Evidemment ces derniers n’ont pas été rémunérés. Les médecins ont avancé une nouvelle méthode thérapeutique : le travail ! L’exploitation des patients a duré jusqu’au milieu du 20ème siècle ! Ils étaient tour à tour jardinier, homme d’entretien, charpentier. Les femmes s’occupaient de la lessive et de la cuisine (on retrouve les valeurs victoriennes du 19ème siècle).

2016-01-31 Toronto (23)

Evidemment, qui dit vieux bâtiments gothiques laissés à l’abandon pendant quelques années, asile psychiatrique, « incurables » et tunnels cachés dit histoires de fantômes. Il faut dire que quand on sait ce qui s’est passé à l’intérieur de l’asile, il y a vraiment de quoi alimenter les ragots : thérapies par électrochocs, insulinothérapies de choc (on administrait une forte dose d’insuline au patient dans le but de le plonger dans le coma pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines) et lobotomies. Ajoutez à cela le nombre important de décès et vous aurez des histoires de revenants avides de vengeance à tire-larigot.

2016-01-31 Toronto (28)

L’hôpital a fermé ses portes à la fin du 20ème siècle car ses infrastructures étaient devenues dépassées.  

2016-01-31 Toronto (3)

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