Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi petite !

Contrairement à l’allée, Air Canada s’est senti obligé de me faire faire une escale en Nouvelle-Ecosse, « Canada’s ocean playground » ! L’endroit idéal pour moi ! En plus dans « le hall d’embarquement », ils ont mis des chaises de jardin canadiennes juste devant la piste d’atterrissage. Que du bonheur en attendant son heure d’embarquement ! Et une fois dans l’avion, ce sont des champs, des rivières, des lacs, des nuages… Et au bout, tout au bout, Toronto. Le point d'’arrivée ! Celui qui vous dit que votre voyage est bel et bien terminé.

(Eh oui ! Toronto c'est tout ça... et plus encore !)

Et on profite des rayons de soleil jusqu'au bout ! Les vacances à St John's prennent fin. Cinq jours parfaits où j'ai appris qu'il est essentiel de pouvoir se perdre pour mieux se retrouver.

Et après avoir bien vadrouillé au ralenti sur les “petites” routes toute la journée, rien de mieux que la route Transcanadienne pour prendre de la vitesse et rentrer rapidement à St John’s. Entre Cupids et St John’s, 90km… Longueur totale de la route transcanadienne : 7821km ! La route « nationale » la plus longue du monde ! Elle s’étend du Pacifique à l’Atlantique et traverse les dix provinces du Canada. Pour vous donner une idée de l’étendu de la route, je vous mets la carte. Et je n’oublie pas de vous préciser que j’ai entouré en vert la portion que j’ai parcourue sur la Transcanadienne ! Une bagatelle !

Après une petite heure de route à admirer les paysages terre-neuviens, me voilà arrivée à Cupids. Ne cherchez pas l’océan ici… même au loin (ou alors au très très loin avec de super-bonnes jumelles). Ici, vous êtes dans la baie Conception… quasiment au bout de la baie. Ce qui ne rend pas ce petit village de moins de 800 âmes inintéressant. Bien au contraire ! Il s’agit de la seconde colonie anglaise au Canada (1610) et de la troisième colonie anglaise en Amérique du nord (la deuxième étant Jamestown aux Etats-Unis en 1607). Et autant dire qu’il y avait de l’animation ! Les premiers colons ont développé la pêche et l’agriculture. Ils ont également essayé de marchander avec les Beothuks (essentiellement les fourrures). Endroit paisible, bonne planque, prospérité… Il n’en faut pas plus pour attirer les pirates et la colonie a souvent dû faire face à leurs attaques notamment celles de celui qu’on appelle « l’Amiral des pirates », Peter Easton. Alors pour ceux qui s’intéressent un peu à la piraterie, sachez que Peter Easton n’a pas toujours été un pirate. En fait, il vient d’une famille dont les hommes sont partis en Croisade au nom du Roi d’Angleterre. Il a d’ailleurs commencé sa carrière comme corsaire (c'est « un pirate » au service du souverain. C’est de la piraterie légale… le truc c’est qui faut pas oublier de ramener le butin au roi !). A l’époque, le souverain n’était autre qu’Elizabeth I. Lorsqu’elle décède, son successeur met fin à la protection des corsaires. Et c’est là que Peter Easton décide de s’engager dans la piraterie. Grosso modo, il a passé pas mal de temps entre Harbor Grace (un peu au-dessus de Cupids, toujours dans la baie) et Ferryland. Piraterie à part, c’est aussi à Cupids qu’est né le premier enfant britannique au Canada (le 27 mars 1613).

Aujourd’hui, je vous emmène au nord de St John’s. Direction Pouch Cove. Alors pourquoi Pouch Cove ? Par simple curiosité ! J’aimais bien le nom ! Mais j’y ai tout de même appris qu’il s’agit d’une des plus anciennes colonies de Terre-Neuve (aux environs de 1611)… Et pourtant, le bureau de poste n’a été créé qu’en 1975 ! Quand je suis arrivée, le soleil était déjà levé mais il parait que, de par sa situation, Pouch Cove est le premier à voir le lever du soleil en Amérique du Nord… Pas d’attraction particulière, juste le calme et la beauté des paysages.

Un phare comme un autre sauf que pour y arriver, je me suis souvent sentie assez loin de l’océan, perdue entre forêts de pin et prairies !

Et au bout, on oublie tout… De touriste, on devient voyageur.

Ferryland n’est ni plus ni moins que la suite de la colonie d’Avalon. La colonie devint rapidement le premier comptoir permanent de Terre-Neuve et a été, pendant quelques temps, la capitale de la province (aujourd’hui, je précise au cas où, la capitale est St John’s). En 1625, la colonie comptait 100 habitants. En 2001, il y en avait 607. Et en 2006, la ville ne comptait plus « que » 529 habitants.  

Chose intéressante toute de même dans ce village mort… Ils arrivent à mettre des moutons sur une île escarpée… Comment ? Le mystère demeure…