Aujourd’hui, c’est l’ouverture des JO d’hiver et un papy m’en a appris une bien bonne ! Lors des JO d’Albertville de 1992, la flamme olympique est passée par la Cité le 14 janvier 1992. Ce jour-là, la ville est bloquée sous un épais manteau neigeux de 52cm… Le papy me racontait que les sportifs, vêtus de blanc, se distinguaient à peine sur la neige.

Dérèglement climatique pour certains, retour aux sources pour d’autres, toujours est-il qu’aujourd’hui, quelques flocons sont tombés sur la ville et ce pour le plus grand malheur de tout le monde…

Certains n’ont pas hésité à affronter le froid sibérien pour venir chercher une baguette. D’autres, moins téméraires, ont préféré resté bien au chaud sous la couette plutôt que de traverser la Toundra pour aller travailler et s’étonnant de voir autant de neige dans le sud de la France. C’est qu’on n’a pas l’habitude ici… Enfin… qu’on n’a plus l’habitude… Parce que si on remonte quelques années en arrière, on s’aperçoit qu’en plus d’être moins frileux, on était plus courageux…

Attention ! Attention ! Cette année, dans un élan de grand journalisme, Jean-Pierre Pernault a décidé de mettre en valeur les plus beaux marchés de France. Et devinez quoi… Ben si ! Celui de Carcassonne a posé sa candidature et a réussi à être sélectionné ! Comme quoi tout est possible au temps des revendeurs de fruits et légumes venant essentiellement d’Espagne… Mais à mon avis que même TF1 a suffisamment de bon sens pour ne pas laisser choisir le marché de Carcassonne représenter l’ensemble des marchés du Languedoc-Roussillon….

Et comme le précise notre Pernault national, sans oublier de mentionner la fameuse Micheline qui va chercher ses tomates tous les jeudis sur la Place Carnot de Carcassonne, « faire son marché, c’est d’abord un souvenir d’enfance ». Du coup, je remonte un peu dans le temps pour vous montrer ses maraîchers d’autrefois, ces hommes et ces femmes qui venaient vendre les produits de leurs récoltes. Tous les producteurs carcassonnais se retrouvaient sur la place, tant et si bien que, d’après certains dires, on pourrait reconstituer le marché des années 1950 au centimètre près avec les noms de chacun. A l’époque, il n’y avait point d’étals. Les légumes étaient disposés dans des panières et pesés à la main avec un poids.

Aujourd’hui, c’est la Saint Vincent. Et alors me direz-vous ? Et alors étant revenu en France, les saints se fêtent et les saints patrons aussi. Alors laissez-moi vous parler de Vincent Palotti, un Espagnol qui a été instruit dans les saintes lettres par Valère, évêque de Saragosse. Ordonné diacre et arrêté, parce que chrétien, sur l’ordre de Dacien, préfet de Saragosse, il subit de terribles tortures. Cependant, fortifié par la grâce divine, il gardait un visage radieux et murmurait : « je pensais que votre cruauté irait plus loin ». Courageux ou sado le gars parce qu’il a quand même été étendu sur un gril posé sur des charbons ardents avec du sel répandu sur les plaies pour augmenter sa souffrance… Le gouverneur Dacien ordonna alors qu’on le reconduise dans sa prison, qui fut inondée de lumière etd’une musique céleste. Le geôlier et ses compagnons se convertirent devant ce miracle. Dacien, furieux, essaya de rétablie la santé du martyr pour de nouveau le faire souffrir. Peine perdu, le Saint expira le 22 janvier de l’an 304. Et voilà la petite histoire de Saint Vincent, le saint patron des vignerons, honoré chaque année par l’Ordre des Chevaliers Bretvins au cours d’une cérémonie durant laquelle le vin nouveau est béni.  

Mais alors, me demandez-vous, quel est le rapport entre Saint Vincent et les vignerons ? Figurez-vous que je me suis également posé la question. Et les rumeurs vont bon train à ce sujet ! Je vous donne ma version préférée. L’évêque Valère s’étonnant d’une consommation importante de vin dans le diocèse de Saragosse aurait chargé son diacre Vincent de vérifier les faits qui lui étaient reportés. En revanche, l’histoire ne dit pas qu’elles furent les conclusions du saint homme dont les syllabes du prénom illustre assez bien la symbolique religieuse entre le sang et le vin….

Qui avons-nous le plus de chance de rencontrer à la Cité médiévale de Carcassonne : des touristes ou des chevaliers ? Au 21^ème siècle, tout le monde serait tenté de répondre en cœur : des touriiiiiiiiistes ! Pas faux ! Et pourtant, l’ombre du guerrier n’est jamais très loin. C’est d’ailleurs le nom de la nouvelle exposition qui se tient dans le château comtal cette semaine : l’ombre du guerrier.

Il ne m’en faut pas plus pour vous parler un peu d’un photographe régional : Benoit Bacou. Si le nom ne vous dit rien, sachez que Benoit est passionné de photo depuis longtemps. Depuis toujours même. Ayant grandi avec Tolkien, il est également passionné de « Medieval-fantastique » et est tombé à pieds joints dans la saga « Game of Thrones ». Ce sont d’ailleurs ses photos qui font la couverture des livres de la saga. Aujourd’hui, il continue encore de collaborer avec les éditions « J’ai lu » et « Flammarion » notamment pour les illustrations des romans de Robin Hobb pour ne citer que le plus célèbre. Du coup, exposer à la Cité, c’est presqu’un rêve qui se réalise. C’est sur les pierres du château comtal que sont projetés ses personnages. Ça donne l’impression que ces guerriers font partie des murs…

Retour en Europ ! Pas de Thanksgiving cette année. Dommage, cette fête a un avantage non négligeable : elle retarde l’arrivée de Noël. Alors qu’en Europe on commence à chanter des cantiques et à penser aux cadeaux dès la fin du mois d’aout, en Amérique, la folie de Noël se trouve repoussée à la fin novembre. Ici, la course est déjà lancée. : cartes de vœux, sapins à décorer, chasses au trésor frustrantes pour essayer de dénicher, dans les placards et le fond du garage, décorations et guirlandes de l’année précédente, casse-tête des cadeaux, chemin de croix et prise de tête pour monter le sapin à la mode Quasimodo, neige ou pas neige pour Noël, crèche ou pas crèche dans la mairie du village… J’imagine qu’on a le droit de se demander : pourquoi subir tout ça ? Je vous répondrai que ça fait partie du rituel et que Noël ne serait pas Noël sans ses traditions. Quoi qu’il en soit, récupérations commerciale et politique ou pas, cette année, Noël se fera sur le balcon et en famille !

Ceci-dit, je tiens à vous préciser quand même qu’à Carcassonne, l’exposition des crèches du monde a réussi à échapper à toute polémique puisqu’elle est installée dans un lieu plus approprié : l’église des Carmes. Du Bénin jusqu’en Argentine, en passant par l’Algérie et le Brésil, dix-neuf crèches nous présentent la Nativité. Et j’avoue que certains ont été grandement inspirés puisque leur œuvre a été gravée… dans des coques de fruits. Une espèce de crèche Polly pocket quoi !

En route pour Caunes-Minervois, un petit village pittoresque situé au nord-est de Carcassonne. La cité de Caunes-Minervois a été construite autour de son abbaye bénédictine fondée en 780 (je vous y emmènerai une autre fois). En zigzaguant à travers les minces rues super étroites, on apprend que Caunes a d’abord été placé sous la protection directe du roi, puis qu’il est passé aux mains des comptes de Barcelone avant de choir aux Trencavel (j’espère que vous avez suivi mon conseil en mettant ce nom dans un coin de votre mémoire). Pendant la croisade contre les Albigeois, Caunes-Minervois est catholique à 100%. C’est là qu’on a brulé pas mal de têtes cathares. C’est peut être pour ça que la Vierge n’a jamais voulu s’y installer. Ca y est je vous entends déjà dire que j’ai (encore) perdu la tête. Mais pas du tout ! Il parait qu’une statue de la vierge a été trouvé dans le creux d’un rocher il y a de ça plusieurs années. Pensant bien faire, on la ramena à Caunes. Mais à chaque fois que la statue retournait dans le creux de son rocher en renversant tout autour d’elle.

Un peu plus loin, à proximité du village, on peut voir la petite église Notre-Dame du Cros. Et là, j’ai encore une histoire à vous raconter. Quand j’ai vu la chapelle à cet endroit, je me suis demandée pourquoi elle était aussi « éloignée » du village. Nan, c’est vrai. C’est pas évident pour des petits vieux de faire le kilomètre et demi à pied en déambulateur. Et bien figurez-vous que j’ai trouvé la réponse. Lorsque les Caunois ont décidé de construire une chapelle, au 10^ème siècle, ils ne savaient pas où la placer. On eut alors l’idée de lancer un lourd marteau en l’air. Le lieu de sa chute déciderait de l’endroit. Le marteau est lancé et là… Surprise ! Il atterri un kilomètre et demi plus loin. Bam ! Tant pis pour les petits vieux, c’est ici qu’on bâtira la chapelle !!