Saviez-vous qu'en occitan le mot "robina" se traduit par "canal" ? Du coup, lorsqu'on se balade, comme je l'ai fait aujourd'hui, le long du canal de la robine, on se promène en réalité le long du canal du canal. Soyez sincère, qui avait noté ce joli pléonasme ? A votre avis, maladresse ou effet de style volontaire ? De toute façon, qu'est-ce qu'on s'en fout de savoir ça ! Y'en a combien qui savait traduire "robine" en occitan ?! Et puis qui savait que c'était de l'occitan ? Heureusement qu'il n'y a pas besoin d'être "superlettré" pour se balader tranquillement !! J'aurai bien été embêtée autrement.

Evidemment se déplacer pour ne voir « que » les comédies musciales, ce n’est pas assez ! Alors on attend dix minutes que les papys se débloquent les reins et hop ! C’est parti pour le plateau 80 ! On commence par Alain Llorca qui a réussi à mettre l’ambiance sur le port de Gruissan. Pour ceux qui se demandent qui est Alain Llorca, je précise que c’est le bassiste du groupe Gold. Et celui qui me demande qui est Gold, je l’envoie promener ! Sans déconner, pour une fois qu’il y a quelque chose de vraiment bien dans la région toulousaine ! Nan, allé, sans déconner, Gold… Capitaine abandonné, Ville de Lumières, Calicoba, Plus près des étoiles, Laissez-nous chanter, Rio de Janvier… Un autre truc vraiment bien originaire de la région toulousaine, et même carrément de Toulouse, c’est "la suite" de Gold, le groupe Emile et Images qui a chanté, grosso-modo, Les démons de minuit et les succès de Gold (et pour cause, l’ex-chanteur de Gold fait partie intégrante du groupe Emile et Images).

Et après Gold… Le spectacle valait vraiment de l’or ! Wah-wah-wah !! Je précise tout de même que de plateau 80 on est passé à plateau 45 ! Bon okay, plateau 70 ! Si je vous dis Patrick Juvet, vous me répondez, théoriquement, presque tous, « Où sont les femmes »… Je dis presque tous parce que j’en ai appris une plus célèbre mais chantée uniquement par les gens d’au moins… soixante ans (on va dire ça pour les rajeunir !). Et là, je dois vous la mettre. Libre à vous d’écouter ou pas mais le refrain vaut vraiment la peine. Entre nous, ce serait dommage de mourir sans avoir écouté ça au moins une fois dans sa vie… Le 2Be3 des années 60 !!

Patrick Juvet Rappelle-toi minette

 Et le spectacle se clôture, non pas avec quelqu’un de plus jeune mais quelqu’un de plus con. Pardonnez-moi le vocabulaire mais y’a pas d’autres mots pour décrire Plastic Bertrand. Si Gold a toujours la côte avec ses chansons, si Patrick Juvet reconnait avoir fait des chansons « cul-culs » en rigolant, ce n’est du tout le cas de cet énergumène qui pense encore être une « star » pour la simple est bonne raison qu’il a la même maquilleuse que Barbie, du gel qui fixe tout, des costumes à strass et qu’il est encore capable de faire trois bonds sur son seul et unique tube (qui reste connu et n’est pas une surprise), « Ca plane pour moi ». Il serait peut-être temps qu'il remette les pieds sur terre celui-là...

Des milliers d’années en chanson, c’est pas beau ça ?! Et tout ça grâce aux comédies musicales ! Les Dix Commandements, Cléopâtre, Notre-Dame de Paris, Robin des Bois, Le Roi Soleil, l’Opéra rock de Mozart, Roméo et Juliette, Grease, Mama Mia, Starmania… Toutes les époques y sont passées pour le bonheur d’au moins toutes les personnes présentes.

En attendant la musique…

Petit arrêt aux salins de Gruissan. Grâce à un système de canaux, les bassins ont été remplis d’eau de mer au printemps. Le soleil et la chaleur de l’été ont fait leur œuvre. L’eau s’est en grande partie évaporée. Le sel est prêt (on le voit à la couleur rosée des bassins). Tous à vos tracteurs, il est temps de récolter ! Au total, 25 000 tonnes de sel par an. Si une partie est vendue comme sel de cuisine, la très grosse majorité du sel (passé 90%) se retrouvera sur vos routes cet hiver.

Comme j’ai déjà du vous le dire, Gruissan, c’est le nouveau port, le vieux village et sa plage des chalets. Et alors les chalets à Gruissan, c’est pas de la rigolade. Dix lots de chalets, soit 1300 chalets construits sur deux kilomètres au milieu des années 1850. A l’origine, il s’agissait de cabanes de pêcheurs… Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le temps et l’Histoire ont fait leur œuvre. Durant la seconde guerre mondiale, les allemands décident de raser les chalets et d’y installer un « mur » de surveillance. ‘Pouvaient pas mieux rêver pour se la couler douce. Faut dire que ce n’est pas les plages de Normandie ici ! Après la guerre, la commune décide de rebâtir les pilotis.

Quelques années plus tard, une digue a été construite entre la plage et les chalets afin de prévenir toute mauvaise surprise. Efficacité du truc..? Y’a qu’à se rendre à la plage lors des marées d’équinoxe ou près de gros orages… Quand c’est possible (c’est-à-dire quand la seule route d’accès à la plage n’est pas inondée)… La mer n’atteint pas la digue mais l’eau s’infiltre par en dessous…

Toujours est-il qu’infiltration ou pas, les gens se sentent à l’abri grâce à la digue. Tant et si bien qu’ils se sont mis à bétonner en dessous des chalets… L’intérêt pour quelques-uns a été d’agrandir la surface d’habitation. Mais pour la grande majorité, ça leur a surtout permis d’avoir des « chalets doubles », avec une habitation au rez-de-chaussée et une autre à l’étage. Pendant l’été, on double la surface locative. Et avec des prix allant de 450€ à 1500€ la semaine, on comprend tout de suite l’intérêt…

Que dire d’autre… Que les chalets ont servi de décor pour un film… un vieux film ! « 37’2 le matin ». Mais avant de partir à la recherche du chalet du film, rappelez-vous qu’il brule à la fin du film. Vous ne le trouverez pas.

Bon okay, j’ai pas pris le vrai Thomas ! Mais c’était un train quand même ! Vingt-sept ans que je viens à Gruissan et c’est la première fois que je monte dans le petit train touristique !! La grande aventure !! 1h30 de balade pour voir les chalets, le village et les salins.

Si je vous dis « La mer », « Y’a d’la joie » ou encore « Douce France », vous me répondez ? … … Et oui ! Charles Trenet. Et bien figurez-vous que « le Fou chantant » est né à Narbonne en 1913. Eh ouais ! Vous pouvez visiter sa maison natale et admirez le super mur peint de la ville tout en fredonnant quelques-uns de ses plus grands succès. 

Je vous avoue que ce ne sont pas mes périodes historiques préférées. Mais bon, je ne peux pas supprimer un pan de l’histoire comme ça… Je ne suis pas assez politicienne pour ça. Ce n’est pas moi qui réécris les livres d’histoire en supprimant et changeant les termes au grès du lâche courage en vogue ou pour éviter tout possible incident diplomatique. Alors que vous dire sur ces deux périodes ..?  … … … je cherche, je cherche… … … Tiens ! Une petite légende. Au 17^ème siècle, Louis XIII est menacé par un complet orchestré par… Cinq-Mars ! C’est pas une date, c’est son nom ! Bref, le complot est déjoué à Narbonne. Cinq-Mars et les conjurés sont emprisonnés dans la tour du palais épiscopal. Parmi les conjurés, l’un d’eux est innocent. Animé par une grande piété, il demande à la Vierge protectrice de Narbonne de le sortir de là et de l’envoyer « hors de Narbonne, à une lieu de cette prison » en échange de quoi, il s’engage à élever une croix en honneur à ce miracle. Le manque d’égo n’étant pas non plus très présent chez les hommes et les femmes d'Eglise, la Vierge ne se fait pas prier deux fois ! Le prisonnier se retrouve libérer de ses chaines à Bages. Alors pour ceux qui ne le savent pas, Bages se trouve exactement à une lieue du palais épiscopal, soit à 3,248km de là ! Bon ça c’est pour la petite histoire invérifiable. Ce qu’on peut en revanche vérifier, c’est que le canal du Midi arrive à Narbonne à la fin du 18^ème siècle. Il y est toujours !! 

Dernier fait notable, la révolte des vignerons du Languedoc en 1907. Je ne rentre pas dans les détails parce que c’est une période où tout change. Si ! Si ! On passe du Second Empire à la Commune. Alors pour faire simple, on dira que le mouvement des vignerons est précurseur des idées révolutionnaires qui ont amené le monde du travail à s’organiser pour défendre ses intérêts. La révolte des vignerons du Languedoc est une période de grands rassemblements dans les préfectures et les sous-préfectures.  Le premier a lieu à Narbonne. Voilà ! Si vous voulez connaitre le fin mot de l’histoire, à vous de faire quelques recherches supplémentaires ! Tout ce que je peux ajouter c'est que c'est quelques années plus tôt, en 1901, que les Halles de Narbonne, le marché couvert de la ville, ont ouvert leurs portes. 

Au 8^ème siècle, la ville est conquise par les troupes arabo-berbères musulmanes.  C’est de la province Narbonnaise que les Arabes vont lancer plusieurs raids vers le nord de la Gaule. Attention ! Avancée rapide. Les Sarrasins mettent les arabes dehors avant d’être, eux-mêmes, foutus à la porte par les Francs, aidés des Wisigoths toujours présents dans les environs. On passe la période des pillages Vikings et on arrive tout droit au 9^ème siècle c’est-à-dire ce moment où Narbonne a tenté de retrouver son importance. La ville va devenir un centre religieux, spirituel, intellectuel et commerçant de la France du Sud. Et c’est ainsi qu’on voit se bâtir des édifices tels que le palais des Archevêques. Il s’agit du second ensemble monumental archiépiscopal de France après Avignon. Le palais est constitué de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne avec ses plus grandes orgues d’Europe continentale (25m de haut, 12m de large et 8m de profondeur) et le palais politique (aujourd’hui la mairie de Narbonne).