Si le château de Pennautier vous est familier, c’est normal… Construit en 1620 après les guerres de religion, l’édifice est surnommé « Le Versailles du Languedoc ». Vous savez pour qui se château a été bâti ? Bernard Reich de Pennautier, trésorier du Languedoc… tout comme son fils Pierre Louis Reich de Pennautier. Oui ! Oui ! Le même qui a eu son rôle à jouer dans l’affaire des poisons !

En 1622, le château accueille le jeune Louis XIII en route pour Perpignan. Sans qu’on ne sache vraiment pourquoi, le roi offre son « mobilier » de voyage à Bernard de Pennautier. Chanceux le gars, hein ? Il se retrouve avec un lit à baldaquin et six fauteuils dont les tapisseries peuvent se plier. Ce mobilier est aujourd’hui classé Monument historique et est soigneusement conservé dans la « chambre du Roi ».

Quelques années plus tard, c’est Pierre de Pennautier qui prend la suite. Il séjourne à Versailles, à la Cour de Louis XIV d’où il rapporte des modes architecturales. En 1670, il entame l’agrandissement de son château et le dessin du parc à la française. Pour l’aider, qui d’autre que Le Vau, premier grand architecte de Versailles, et Le Nôtre, roi des jardiniers et jardinier du Roi. De quoi s’assurer le meilleur des résultats !

Maintenant, pour les « bons à savoir », sachez qu’en fin lettré, Pierre Louis de Pennautier était un soutien actif de Molière qui serait venu séjourner et « donner la comédie » à Pennautier. Dans le genre information du siècle, avouez que vous ne le saviez (probablement) pas !

Dès 1701, les vins de Pennautier sont servis à la table des officiers du roi à Versailles. Depuis, le domaine viticole s’est pas mal agrandi (plus de 200ha). Aujourd’hui, l’activité du site consiste en la production et la vente du vin ainsi que l’accueil des séminaires, mariages, groupes… Mais assez parlé, je vous laisse entrer dans ce Versailles occitan.

Après une petite promenade au milieu des vignes et des champs du carcassonnais, me voilà arrivé à Pennautier, ville voisine de Villemoustaussou et de Carcassonne. Alors que dire sur ce petit village si ce n’est que son histoire remonte à la préhistoire. D’après ce que j’ai entendu, ce serait Clovis, premier roi des Francs et de la Gaule qui aurait attribué le nom de Pech-Auter (Pennautier) à la ville. La commune a connu un essor considérable avec la manufacture royale des draps. Maintenant que peut-on voir à Pennautier si ce n’est un charmant petit village ? J’ai entendu parler des sépultures mégalithiques du Bois de Moure (une allée couverte et un tumulus) et un château. Pour ce qui est des anecdotes de la ville, je n’en ai pas trouvé beaucoup si ce n’est qu’un certain Pierre Louis Reich de Pennautier, trésorier des Etats du Languedoc, a été compromis dans l’affaire des poisons, vous savez cette série de scandales impliquant des empoissonnements survenus sous le règne de Louis XIV qui secouèrent Paris et la Cour. Ces affaires avait installé un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et aux empoisonneuses.

Pour ceux qui ne la situent pas encore, Carcassonne est située dans le sud de la France, à 80km au sud-est de Toulouse. La ville se trouve dans un couloir entre montagne Noire au nord et les Corbières à l’est, la plaie du Lauragais à l’ouest et la vallée de l’Aude au sud. Evidemment, comme vous pouvez le voir sur les photos, ce ne sont pas les montagnes qui manquent ! Et la vue par temps dégagé du Massif Central et des Pyrénées est aussi là pour nous avertir : attention les mollets !  La différence avec Québec ? C’est un peu moins haut mais beaucoup plus sinueux.

Ce n’est pas très connu mais à Carcassonne, les touristes ne sont pas tous à la Cité ! Eh non ! Ils fréquentent aussi les plages de la Cavayère. A chaque forte chaleur, tout le monde semble se retrouver autour du point d’eau de 18 hectares quand même. Il faut dire que sur les trois plages aménagées, il y en a pour tous les gouts : version « sable », version « galets » et version « plage isolée ». Implantée en plein milieu de la garrigue, la base de plein change un peu des longues plages méditerranéennes. En plus, en novembre, les touristes sont repartis et les carcassonnais ont enfilé leurs combinaisons d’hiver. Du coup, l’endroit est très calme et très reposant.

Evidemment en étant dans le sud de la France et à Carcassonne qui plus est, difficile de passer à côté de l’élan médiéval ! Je m’étais déjà habituée à voir défiler toute sorte de chevaliers, rois et saltimbanques à l’université Jean Jaurès de Toulouse mais ici, c’est presqu’un mode de vie pour certains ! Voilà l’association médiévale de Villemoustaussou : les Echansons du Carcassès. Le but de cette association est d’organiser et de faire la promotion des manifestations médiévales afin de présenter le Moyen-Age de façon ludique au public. Et quoi de mieux que le premier salon des créateurs de la ville pour se mettre en avant ?

Maintenant que je suis à Carcassonne, je vais pouvoir vous parler plus longuement de sa richissime histoire. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous étouffer tout de suite et d’un coup avec toute ces aventures. Non, aujourd’hui, je profite de ma petite promenade santé dans les lices de la Cité pour vous faire un bref résumé de cette ville clé dans la formation du territoire national. Carcassonne a longtemps été le centre du pouvoir des comtes de Carcassonne puis de la célèbre famille Trencavel au 12^e siècle. Pour ceux qui ne le savent pas, les membres Maison Trencavel ont été, pendant longtemps, les seigneurs méridionaux les plus puissants après le comte de Toulouse est le roi d’Aragon, autrement dit le comte de Barcelone. S’ensuit une longue période de guerre hérétique et de croisade contre les Albigeois. Une fois la Cité reprise par le pouvoir royal, Carcassonne a pour rôle de garantir la frontière entre la France et l’Aragon jusqu’au traité des Pyrénées de 1659. Au 19^e siècle, la ville est au bord de la démolition et sert de carrière de pierres. C’est Viollet-le-Duc qui va commencer à lui redonner son aspect médiéval (chantier qui a lieu de 1853 à 1911) : destruction des constructions parasites entre les deux enceintes, couverture en lauze grise des tours et restauration des décors.

Je ne vous en dis pas plus aujourd’hui de façon à vous laisser un peu de temps pour regarder cette petite vidéo parce qu’avec les images, c’est bien plus parlant !

Il parait que la vraie nouveauté nait toujours dans le retour aux sources. Les valises sont bouclées. Prête pour affronter de nouvelles péripéties dans les aéroports. Bagages posées. Me voilà arrivée à destination : Villemoustaussou. Située à 4km au nord de Carcassonne, il s’agit de la 11^eme ville du département de l’Aude (11) ! Coincé entre vignes et montagnes, voilà encore un beau petit coin de pays à découvrir.

“ Come little children, I’ll take thee away into a land of enchantment. Come little children the time’s come to play, here in my garden of magic.”

A l’approche de l’Halloween, quoi de mieux que des histoires de mort pour se mettre dans le bain ? En un an, j’en ai appris de bien bonnes. Mais d’abord, que l’Halloween trouve aussi son origine chez les Celtes. Pour eux, le 31 octobre marque la fin de l’été. Débute alors une période très importante pendant laquelle la frontière entre le monde des vivants et celui des morts est abolie. Selon cette croyance, pendant la nuit du 31 octobre au 1^er novembre, le dieu des Morts autorise les esprits à revenir parmi les vivants. Certains, craignant que des revenants profitent de l’occasion pour se venger, tentent de se protéger : ils se maquillent, se costument en fantômes ou en sorcières et sculptent même des visages démoniaques dans des navets à l’intérieur desquels une chandelle est placée.

Pour ce qui est de mon histoire, cette année, je vous parle de l’une des meurtrières légendaires de Québec, j’ai nommé Marie-Josephte Corriveau. Née en 1733, elle se marie à l’âge de 16 ans avec Charles Bouchard, alors cultivateur de 23 ans. Puis, Charles mourut de façon soudaine sans que personne ne puisse expliquer vraiment la cause. Cette mort étrange et inopinée fit courir bien des rumeurs. On racontait que Marie-Josephte, fort jalouse, s’était débarrassée d’un mari un peu trop libertin à son goût, en lui versant du plomb fondu et bouillant dans une oreille alors qu’il dormait. Cependant, on ne put jamais rien prouver et Marie-Josephte épousa, après quinze mois de veuvage, Louis Dodier. Quelques mois plus tard, Louis mourait à son tour. On le trouva au petit matin, dans un enclos à chevaux, la tête écrasée.

Cette fois, la justice fit enquête. « La Corriveau », jouant d’astuces et de perfidie, fit tant et si bien qu’elle convainquit son père, Joseph Corriveau, de s’avouer coupable du meurtre de Louis. Un premier procès eut lieu à Québec. Un tribunal militire formé de douze officiers anglais condamne à mort Joseph Corriveau. Ce même tribunal condamna aussi Marie-Josephte à 60 coups de fouet sur un dos nu et on devait aussi la marquer d’un M (pour meurtrière) ai fer rouge, à la main gauche. Elle était accusée de complexité.  Ces sentences ne furent jamais exécutées. Le pauvre Joseph affirma à un père Jésuite son innocence et désigna sa fille comme seule responsable du meurtre de son mari.

Quelques jours plus tard, la Cour s’était à nouveau consultée, entendit les aveux de Marie-Josephte s’avouant coupable d’avoir tué son mari de plusieurs coups de hache durant son sommeil, de l’avoir traîné à l’écurie pour tenter de faire croire qu’un cheval lui avait écrasé la tête. Cette fois le verdict tomba et la sentence disait : « Marie-Josephte Corriveau sera mise à mort pour ce crime et son corps sera suspendu dans les chaînes, à l’endroit que le gouverneur croira devoir désigner. »

L’exécution eut lieu en mi-avril non loin des Plaines d’Abraham. Son cadavre fut mis dans une cage de fer accrochée à un poteau. Déjà, dans l’imaginaire collectif, la Corriveau est une sorcière, une empoisonneuse, une meurtrière sanguinaire. C’est pourquoi, l’objet et le lieu devinrent sujets à terreur. La nuit, la Corriveau quittait sa cage, rassemblait loups garous et démons, poursuivait les voyageurs égarés, profanait les cimetières et faisait le sabbat en compagnie des sorciers de l’Ile d’Orléans. Lorsque la cage disparût, certains y perçurent l’œuvre du diable. D’autres y virent l’intervention de paroissiens soucieux de rassurer les étrangers et, conséquemment, de relancer l’économie locale qui souffrit de l’évènement.  

Pour ceux qui veulent le fin mot de l’histoire, la cage a probablement été enterrée dans le cimetière se trouvant derrière une église de Lévis puisqu’en 1840, lors de l’agrandissement du cimetière, on a retrouvé la cage avec quelques ossements. Après avoir été vendue et exposée au musée de Salem au Massachusetts, la cage a finalement été rapatriée à Québec en 2015.   

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