En habitant si près de Toulouse, ça aurait été bête de repartir sans vous en parler un peu ! C’est quand même une des plus grandes villes de France. Ca ne fait pas d’elle une ville accueillante et propre mais bon, certains, pour des raisons qui leurs sont propres, l’aiment… C’est en déambulant à travers les rues que je vous fais un petit topo histoire (c’est bien la seule chose intéressante qu’on a en centre-ville…).
Je ne remonte pas aux temps préhistoriques mais sachez que la région a d’abord été habitée par une peuplade celte. Mais ici, on n’est pas en Bretagne. Pas de Panoramix et donc pas de potion magique pour résister à l’envahisseur romain. Aux 1er et 2ème siècles, Tolosa était une ville romaine très prospère. Des vestiges romains à Toulouse… Y’en a quasiment pas, la pierre étant trop rare dans la région.
Je fais un bon dans l’Histoire car c’est, à mon avis, qu’à partir du 9ème siècle, avec les comtes de Toulouse, que l’histoire de la ville peut réellement s’écrire. La ville se développe autour du quartier St Sernin (encore une histoire de martyr). La ville se développe essentiellement à partir du 11ème siècle, notamment grâce aux nombreux pèlerins qui se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle (eh ! oui ! Toulouse aussi à sa coquille Saint-Jacques !). A la fin du 12ème siècle, le comte Raymond V accorde l’autonomie municipale à la ville. Là, je sais, vous vous en moquez royalement mais attendez un peu, vous allez voir que ça a son importance.
Evidemment, on ne peut pas parler de l’histoire de Toulouse sans parler de l’époque cathare. Là encore, l’histoire est complexe et je ne rentre pas dans les détails (qui n’en sont pas pour autant inintéressants). Au cours du Moyen-Age, les catholiques vont se rebeller contre les cathares (qui ont quelque peu dévié la doctrine catholique en affirmant, en autres, que Dieu n’est pas le créateur du monde, et en refusant, en autres, le culte à la Vierge). A Toulouse, les réactions ont été variables. Raymond V s’est montré intransigeant et à massacrer l’hérésie. Et puis Raymond VI s’est montré un peu plus tolérant… mais il a dû faire face à Simon de Montfort qui avait pour mission d’éradiquer l’hérésie. Et puis ça a été au tour de Raymond VII qui a signé un traité dont la principale clause était le rattachement définitif du Languedoc à la France. Conséquence de tout cela, l’Eglise catholique va trouver tous les moyens du monde pour justifier l’Inquisition. Le dogme catholique étant partout accepté (par choix, soumission ou contrainte), la paix est rétablie. Les bourgeois s’enrichissent, et la ville connait une relative. Au 15ème siècle, Toulouse se dote du deuxième parlement de France (après Paris).
Le temps fait son œuvre. Jusqu’au 16ème siècle, Toulouse connait son siècle d’or grâce au commerce du pastel. Des fortunes colossales se sont faites. Les hôtels particuliers se construisent (notamment après le grand incendie de la ville) Mais bon, c’est comme partout… Les ambitions personnelles des marchands pasteliers dépassaient le cadre économique. Ce qu’ils visaient c’était un poste de capitouls… Ajoutez à cela les pratiques douteuses (mélange de sable à la teinture), les guerres de Religion et l’arrivée de l’indigo des colonies, et vous comprendrez pourquoi le marché du pastel a cessé de fonctionner à Toulouse. Et puis le temps avançant, je dirais que Toulouse a complètement loupé sa révolution industrielle au 19ème siècle. Mais bon, je ne vais pas fermer les yeux et être ingrate, avec Airbus, Toulouse a, à première vue, rattrapé son retard industriel.