La télé, ça peut être bien mais c’est certainement encore mieux quand on comprend ce qui s’y passe. Canada et bilinguisme officiel oblige, la télé n’est pas unilingue. Les programmes sont doubles : soit en français, soit en anglais. Bon, ce n’est pas que je ne comprends pas l’anglais. Je me débrouille quand même un peu avec la langue mais il faut avouer que niveau programme anglophone, y’a que les ricains qui savent mettre un peu de piment dans leurs séries. En attendant le début de la nouvelle saison de Murdoch mysteries (que je vais pouvoir regarder en direct live (dès le 6 octobre) sans entendre « this program is currently unavailable in your country »), rien de bien palpitant sur les chaines anglophones. Reste donc la partie francophone… Et alors là… Wahou quoi! Que du québécois ! Un vrai melting pot linguistique. De l’anglais, du français moderne, du français oublié, des mots et phrases typiques… Wahou quoi, deux fois ! Le temps de comprendre la première phrase du dessin animé et c’est déjà le suivant ! « Emilie, on a branché la télé dans ta chambre » ! Super ! Vous avez pensé au décodeur linguistique ? Non ?! Ah… Bon... Ben alors un bon livre fera très bien l’affaire !

Aaaaah, le Canada.. Ses grandes étendues blanches, le froid, les randos en raquettes, la neige, les patinoires, les chiens de traineaux, les doudounes Bibendum, la glace (hein, Sanka ?!), les motoneiges, les ours polaires.. Tout une légende ! Eh bah au risque d’en décevoir plus d’un… PAS DU TOUT !!! En tous cas, pas pour l’instant !!! 29°c ressenti 36°c aujourd’hui. ! C’est pas beau ça ?!!  Rangés les pulls, sous-pulls, pantalons, collants, bonnets et grosses chaussettes. A l’honneur depuis deux jours : débardeurs, shorts et tongs ! Et contrairement aux canadiens, je ne me plains pas de la chaleur ! Je la supporte même beaucoup mieux qu’eux, moi qui ne la supporte pas du tout en temps normal.. Pas très rassurant tout ça quand on y pense bien.. S’ils ont beaucoup trop chaud à 30°c, c’est qu’ils ne doivent pas trop y être habitués.. Maintenant, dites tout haut ce que vous pensez tous tout bas : « fais ton malin maintenant, tu rigoleras moins dans trois mois » ! En attendant, je me régale ! Demain, je pars à la conquête d’un nouveau parc (faut bien se mettre à l’abri sous les arbres pour ne pas attraper de coups de soleil !).

PS : je n’ai pas de chaussures et bien fait pour moi : j’ai marché sur un chewing-gum !! Bah le canadien est beaucoup plus collant que le français !! Non d’une pipe en bois ! De toute les fois où j’ai pu marcher à pied nus dans ma vie, il a fallu que je vienne au Canada pour marcher de bon cœur dans un chewing-gum !!

Mais qui est cette fille avec des poules à ses oreilles qui se promène avec les filles du quartier ? Celle qui fait du 4X4 avec la voiture du parc ? La même qui fait de la balançoire et du toboggan ? La nouvelle tête qui joue au ballon avec les enfants dans le jardin d’à côté ? ATTENTION ! Les services secrets canadiens sont de sortis ! Verdict:  “What a nice and awesome girl you have to look after your children”! Bon, ça va ! Le verdict de la voisine aurait pu être plus sévère !! Voilà quelqu’un que je ne connais pas (je ne sais même pas à quoi elle peut ressembler) et qui a déjà hâte de faire ma connaissance !! Et tous les autres que je dois encore rencontrer. A peine arrivée et déjà overbookée !!

Tiens, je profite aussi de ce petit message pour vous mettre une petite photo… Alors non, ce n’est pas une toile bleue, ni un bout de Schtroumpfs passé au microscope mais bel et bien la couleur du ciel torontois ! La malédiction de la pluie alsacienne est définitivement levée ! Je peux sortir en tongs et sans k-way sans finir trempée !Dès que j’ai un peu de temps, j’essaie de courir après les écureuils et les ratons laveurs pour vous mettre des photos ! Mais ne soyez pas pressés, je ne cours pas vite !

Atterrir sur le territoire français, c’est déjà quelque chose mais c’est encore mieux lorsque les roues touchent le sol d’un pays dans lequel vous rêver de vous rendre depuis plusieurs années. Un petit « all by myself » dans le terminal de Blagnac, une queue monstre et une heure de retard à Paris (CDG), serrés comme des sardines pendant plus de neuf heures de vol, parler anglais avec le belge assis juste à côté (j’me disais aussi qu’il avait un drôle d’accent anglais !!!), la possibilité de voir les derniers films gratos mais visionnage d’un film vu et revu cent mille fois (La reine des neiges !), un dernier virage et enfin arrivée à Toronto ! 21°c, ciel couvert, petit tour dans les toilettes avec un jour au-dessus, au-dessous, à droite et à gauche de la porte (la laisser ouverte aurait-il fait une différence ?!), plus de cinquante minutes passée à la police des frontières, personnes souriantes et accueillantes (le personnel à l’aéroport de Toronto n’a rien à voir avec le personnel parisien…), un visa donné pour six mois (mais je reviens quand même à Noël avec un bonnet caribou et un autre Davy Crockett !!), petite surprise qui fait plaisir en arrivant devant la porte… Tout ça pour dire, ça y est, je suis bien arrivée au Canada !

« La Capitaine Orville vous salue. Bienvenue à bord de l’albatros. Veuillez attacher vos ceintures et ne pas fumer pendant le décollage. Détendez-vous et faites confiance au pilote. Lisez-moi donc la check-list p’tit gars :

     - Ah ! Euh ! Oui ! Lunettes en place ?

     - Okay

     - Volets position décollage ?

     - Okay

     - Gouvernail ?

     - Okay… A droite et à gauche

     - « Si vous n’arrivez pas à décoller du premier coup… recommencez ! » Hein ?!

     - Et c’est parti ! »

Alors que mes consœurs se mettent tout doucement en route pour le sud, je me prépare à prendre un tout autre chemin… Malgré le temps parfois froid, souvent frais et toujours humide de ce nouvel été alsacien (pas une sortie sans que les plumes ne soient trempées), les grandes chaleurs et le soleil brulant du Mali ne m’attirent pas trop. Et entre nous, je vous avouerais que l’idée de finir mes jours en brochette ou en plein milieu d’une guerre inter-ethnique ne m’a jamais fait envie non plus. Je me sépare donc des autres et pars, seule, à ma conquête de l’ouest ! Une envie de passer quelques semaines de vacances outre-Atlantique, d’explorer de nouveaux horizons, de contempler des paysages inédits, de faire de nouvelles rencontres et surtout de découvrir une autre culture. Pour réussir tout ça (ce qui n’est quand même pas rien), j’ai décidé de faire un petit arrêt à Toronto. Rien que ça ! L’ennui ne devrait pas être au rendez-vous dans cette Petite New York et je vous promets de faire de mon mieux pour vous faire partager cette aventure de quatre mois. Parole de cigogne Chti-toulousaine !