Première arrêt de la journée, l’université de Toronto… et je ne trouve pas les mots pour décrire ce que j’ai vu. Faire ses études dans un tel endroit doit tout simplement être génialissime. C’est la plus grande université du Canada (plus de 80 000 étudiants) et une des meilleures universités nord-américaines. C’est à cet endroit qu’ont été faites, entre autres, les recherches sur le premier stimulateur cardiaque et la transplantation du pancréas. L’université a été « créée » au début du 19^ème siècle et s’appelait alors « King’s college ». Mais une vingtaine d’année plus tard, l’université est devenue laïque (séparation avec l’Eglise anglicane) et est devenue « University of Toronto ». L’université est divisée en trois campus mais le plus gros est en plein centre-ville (avec Queen’s park en plein milieu). L’architecture est assez variée. Il y a les premiers bâtiments, assez anciens. Et puis d’autres qui sont un peu plus modernes avec leurs grandes façades vitrées. Et cette semaine, c’est la semaine d’orientation. Rien n’est imposé dès le départ. En entrant à l’uiversité et avant de commencer leur année, chaque nouvel étudiant à la possibilité de s’essayer à plusieurs disciplines pour être sûr de trouver sa voie… Si c'est pas une bonne idée ça...

Première vraie balade au cœur de la ville pour moi. Dans l’ensemble, je dirai que je ne m’en suis pas trop mal sortie ! Mais un grand merci à mon sens de l’orientation parce que le GPS et sa prononciation « merdique » (Queen’s treet west = Ken strèt veste) ne me sont pas vraiment d’une très grande aide ! Et puis dans une ville aussi grande que Toronto, il n’est pas facile d’avoir des points de repère. Toutes les rues se ressemblent : de longues lignes droites noires de monde avec ici et là de grands carrefours, des immeubles aux grandes vitres « effet miroir » mélangés à des bâtiments beaucoup plus anciens mais pas forcément moins imposants pour dessiner l’horizon et des Starbucks à tous les coins de rue. Se repérer au nom des rues ? Mission impossible… même pour Tom Cruise. Grande ville nord-américaine oblige, Toronto est quadrillé et les rues vont d’est en ouest ou du nord au sud… sans changer d’appellation. Pour vous donner un exemple, avec ses 1896km de long (non ! non ! pas d’erreurs de frappe, 1896km) (oui ! oui ! 1896km), la rue Yonge est la plus longue de tout le Canada. Un autre exemple un peu moins impressionnant mais tout aussi parlant. Pour aller de mon lieu de résidence au centre-ville, je n’ai qu’une rue à longer (Bloor street)… mais pendant 13km ! Du coup, les transports en commun, c’est bien aussi.

Journée à l’américaine aujourd’hui. Le scénario type de n’importe quelle série. Une petite rue tranquille où il ne se passe jamais rien. Une rue quasi dortoir. Les voitures s’arrêtent même pour laisser traverser les écureuils ! Seuls les rires des enfants à la sortie de l’école viennent mettre un stop à ce silence. Et pourtant, toujours se méfier de l’eau qui dort… Aujourd’hui, les voitures de police se sont relayées dans la rue. Vers 17h00, il y en avait trois… En revenant du parc un camion était venu s’ajouter à la file des véhicules déjà en place. Et alors pas n’importe quel camion… Celui qui s’occupe des engins explosifs !! Ajoutez à ça une bonne dizaine de policier en gilet par balle et vous aurez un arrêt sur image des téléfilms américains !! Ah ! Et comme dans tout bon feuilleton, on n’oublie pas la voisine qui sort et vous demande « Qu’est-ce que vous avez fait ?!! Je plaisante mais vous savez ce qui ce passe ? Moi, j’ai pas osé demander. » ! Et moi, j’ai pas voulu m’attarder. Bon allé, pas de panique. Les policiers sont efficaces et préfèrent prévenir que guérir (grande nouveauté aussi).

PS: Ce n'est pas moi qui ai pris les photos. Vous vous en douterez.

Bon manger, c’est déjà fait. Si ! Si ! Rappelez vous, je vous ai fait goûter le sirop d’érable. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à faire du sport. Bon en ce qui me concerne, je suis pas mal niveau activités sportives. Faut dire qu’entre les escaliers à monter dans la maison, les heures de marche dans la ville, les abdos à la balançoire, l’escalade pour arriver en haut du toboggan sans passer par l’échelle et les altères lorsqu’il faut porter les gamines pour faire les « monkey bars », je n’ai même pas le temps de sentir mes courbatures !! Toujours est-il que les sportifs (les vrais) ne se reposent pas pour autant… et grâce à eux, j’ai gagné une occasion de me taire. Ce matin, à la radio, ils parlaient du TFC… Ah ! Les toulousains penseront tout de suite Toulouse Football Club !! Evidemment ! Mais ne soyez pas étonnés d’entendre parler du TFC à Toronto. C’est tout à fait normal ! Le TFC est connu ici… Il n’est pas déguisé en bonbon à la violette mais joue en rouge et noir (tiens, tiens pour les toulousains qui penseront aux couleurs du Stade…). Il s’agit de l’équipe de football de Toronto : le Toronto Football Club. Alors, allez savoir pourquoi ils disent football club pour Toronto mais que si vous parlez de football au Canada, les gens penseront à la version américaine. Pour notre football de « mauviette », ils emploient plus volontiers le terme de « soccer ». Toujours est-il que les initiales portent à confusion quand on vient de Toulouse. Et si je vous écris ça ce soir, c’est pour ne pas que vous ayez l’air malin en pensant qu’on parle du ToulouseFC de l’autre côté de l’atlantique alors qu’on n’en entend quasiment pas parler à Toulouse !

Eh oui ! Finies les vacances. Les fameux « school bus » sont dans la rue. Que ce soit avec le sourire ou à chaude larmes, tous les petits canadiens prennent le chemin de l’école pour faire le plein de savoirs. Remarque il n’y a pas d’âge pour apprendre et je profite de ce petit message pour faire un point culture canadienne. Ici, les uniformes ne sont pas toujours obligatoires. Certais établissements l'imposent alors que pour d'autres, la seule obligation est d’être habillé en bleu-marine et blanc. Une exception : les chaussures. Elles peuvent être de n’importe quelle couleur. Du coup, alors que le haut parait assez terne, le sol est multicolore ! Pour ce qui est de la journée typique d’un petit écolier canadien, disons qu’il commence sa journée à 8h30 en chantant l’hymne national. Puis, il travaille un peu, fait une pause pour manger sa  collation (« le goûter » n’existe pas !), travaille encore un peu, mange son lunch (mieux vaut ne pas oublier sa lunch-box à la maison car il n’y a pas de cantine), retravaille un peu et attends patiemment que la cloche de l’école sonne 3h00 (pm bien sûr soit 15h00). Et là, les parents regardent les chaussures pour trouver leur enfant dans la masse bleu marine qui sort en courant. Mais aujourd’hui, c’était un peu spécial. Alors non pas parce que c’était la rentrée des classes mais parce que la sortie s’est faite sous un déluge du tonnerre (orage et trombes d’eau). Que du bonheur !! Mon premier orage à Toronto est faut qu’il pète  juste pendant la demie heure où je sors (tout compte fait je ne sais pas si la malédiction alsacienne a vraiment été levée !). Le pire-meilleur moment dans tout ça ? Lorsqu’une voiture a démarré du mauvais côté et que j’ai décalé dans la marre de boue… Super les chaussures, encore mieux le pantalon… Et le petit bout de quatre ans devant moi qui se retourne et me dit « mais t’as rien compris. C’est dans les flaques où y’a de l’eau qui faut sauter. Les flaques de boue c'est pas assez propre»…

Ca y est, transformée en ouvrier du bâtiment le temps d’une après-midi ! Mais alors attention, pas n’importe quel bâtiment. La petite maison dans la prairie, c’était surement trop simple à faire. Me voilà embauchée pour construire la tour CN de Toronto. A première vue, rien de difficile : un grand bâton et une boule en haut. Mais quand il faut le faire en carton, bonjour le bazar. Ce qui est bien, c’est qu’il y avait un mode d’emploi. Ce qui est moins bien,  c’est qu’il a été écrit par IKEA… Du coup, système débrouille. Plier, imaginer, déplier, inventer, caler les pièces en trop, ajuster dans un sens ou dans l’autre… En bref innover. Au bout de deux heures, la tour tient debout. Victoire !! Et oui, la photo s’imposait pour garder une preuve parce que, non, je ne le referai pas un dixième de seconde fois ! 

Aujourd’hui, fête du travail général au Canada et journée du sirop d’érable localement à Etobicoke (quartier de Toronto) pour moi ! Commençons par le petit déjeuner : des petits gâteaux au sirop d’érable et (le must) en forme de feuille d’érable ! Si c'est pas la grande classe... Continuons la journée par un brunch (mélange entre breakfast et lunch). Et alors là, grande nouveauté (une de plus). Je n’ai jamais vu de « resto »/ « bar » aussi bruyant. Tous entassés les uns sur les autres, c’est à celui qui va gueuler le plus fort pour se faire entendre de son voisin !! Et les serveuses qui s’engueulent aussi devant tout le monde ! Une vraie foire. Autant dire qu’on n’attend pas après l’addition. On va la chercher à peine la dernière bouchée avalée. Et dehors, la rue, pourtant un des plus grands axes routiers de la ville, parait soudainement très silencieuse. Niveau de son désagréable mais alors le brunch… Un jus d’orange tout frais, deux pancakes géants avec des fruits (fraises, mangues, bananes, oranges) et du sirop d’érable à volonté. Ca fondait dans la bouche ! Et le sirop était juste succulent ! Rien à voir avec le nôtre.  Que celui qui n’aime pas le sirop d’érable vienne le gouter ici. J’en ai l’eau à la bouche rien que d’y penser ! Un pur régal. Et alors bonjour les proportions. Malgré l’appétit que j’ai et le délice que c’était, impossible de terminer mon assiette. En résumé, un seul mot : mmmmmmmmmmmmmmmmmmh !

Ca useuh, ça useuh. Un kilomètre à pied, ça useuh les souliers. Me voilà partie à l’aventure cette après-midi. Direction Humber bay park east trail (l’embouchure de la rivière Humber dont je vous ai déjà parlé). Sur la carte, la distance est petite. Cinq virages et deux longues rues. 4km à pied, ça useuh, ça useuh, 4km à pied, ça useuh les souliers. Le GPS est branché mais il est en français et avec son accent anglais ce n’est pas facile de savoir quelle route il faut suivre. Un petit exemple : la route se nomme « Humbervale blvd » et le GPS lit « mbavel boulevard ». Un autre : « Bloor St West » ça donne « blir strèt niest »… Ben ben ben ! Au feeling j’y suis allée ! 8km à pied, ça useuh, ça useuh. 8km à pied, ça useuh les souliers. Le parc est juste super. Un coin de nature juste aux pieds des buildings. Le calme, un peu de vent frais (31°c et humidité 100% cette après-midi), les couleurs de l’automne qui apparaissent, la vieille dame qui explique aux cormorans comment poser pour faire une belle photo, une vue sur le centre-ville de Toronto avec sa tour CN, et surtout, la mer. Ah ! Non ! C’est le lac Ontario. Une surface de 19 000km², le 14^ème plus grand lac du monde (s’y jettent la rivière du Niagara, les chutes du Niagara et le Saint-Laurent) et pourtant le plus petit des cinq Grands lacs d’Amérique du nord ! 12km à pied, ça useuh, ça useuh. 12km à pied, ça useuh les souliers. Mais ça n’use pas la langueuh, la langueuh. Mais ça n’use pas la langue d’Emilie ! Pfiou ! Retour à la maison après quatre heures de marche.

Et je savais que j’allais les voir ! Ce weekend a eu lieu le Canadian international air show (CIAS). Crée en 1946, il a eu pour but de montrer les prouesses de l’aviation (engins, technologie, vitesse, précision…).  Si ça se passe à Toronto, c’est pour la simple et bonne raison que la ville a développé son industrie aéronautique et ce dès le début du 20^ème siècle. Toujours est-il qu’aujourd’hui, les Snowbirds étaient de sortie ! Alors ces « oiseaux des neiges », c’est l’équipe de démonstration aérienne canadienne  qui est composée de membres actifs de l’Aviation Royale canadienne et des Forces canadiennes. Et cette année, ils fêtaient leurs 90 ans et le thème de la saison étaient « vers les étoiles, propulsée par notre héritage ». Bon, vous vous en douterez, ici, les photos ne sont pas de moi (sauf une… celles avec les fils électriques !!). Et je vous mets aussi la vidéo des répétitions d’hier.