Aujourd’hui, c’est la Saint Jean-Baptiste. En France, mis à part un jour comme un autre, c’est pas grand-chose. Ici, c’est différent puisqu’il s’agit de la fête nationale du Québec. Et là, je m’en excuse mais je vais vous décevoir comme j’ai été déçue. La fête nationale québécoise n’a rien à voir avec l’histoire du Québec… Nan, pas du tout ! Chez les païens, le solstice d’été tombait le 24 juin et était célébré par des feux de nuit. Sauf qu’en France, au Moyen-Age, les païens, on n’en veut pas. Il n’y a qu’un dieu et c’est celui des chrétiens. Et pour qu’on s’en souvienne, six mois pile après (et avant) la naissance du Christ, le début du triomphe de la lumière sur les ténèbres, on instaure la fête de la Saint Jean le Baptiste (le cousin de Jésus. Oui ! l’évangile selon Saint Jean, c’est lui !). Tout au long du Moyen-Age on implante des sanctuaires dédiés à Saint Jean Baptiste dont la fête doit venir remplacer le culte des divinités barbares et protéger le royaume contre les invasions barbares (Saxons, Vikings). Evidemment, le temps ayant fait son œuvre, la fête débarque en Amérique avec les premiers colons français et elle devient rapidement la fête des Canadiens français. La fête est reconnue jour férié par la province de Québec dans les années 1920 et le gouvernement souverainiste du Parti québécois la déclare « fête nationale du Québec » en 1977. Evidemment, cela ne fait pas le bonheur de tout le monde puisque certaines personnes au sein des communautés francophones du Canada regrettent que le Québec se soit « approprié » cette fête. D’un autre côté, certains québécois rejettent la faute sur Ottawa qui auraient volé les symboles nationaux historiques des Québécois en s’appropriant la feuille d’étable et le castor… Durant les fêtes associées à la Saint Jean, inutile de vous mettre à chanter en anglais. Afin d’assurer « la prédominance du français et du caractère francophone des activités », les chansons sont en français et rien qu’en français. Et ça c’est juste pour l’aspect culturel. Je vous laisse imaginer la majorité des discours politiques. Vive le Québec libre ! Du bleu, du blanc à perte de vue. Souveraineté québécoise à 100%. Des idées indépendantistes célébrées le jour d’une fête instaurée par des européens bien des siècles avant que l’arrivée de Jacques Cartier… Chapeau les mecs !
Mais bon que je vous explique des choses d’utiles. Par exemple, savez-vous d’où vient le nom Québec ? Je m’en doutais. Alors laissez-moi vous apprendre quelque chose. En algonquien, Kebec signifie « là où le fleuve se rétrécit »… pas étonnant puisque c’est à Québec, devant le cap Diamant que le Saint-Laurent devient le plus étroit. Eh ouais ! Une autre belle jambe québécoise ? C’est parti ! L’oiseau qui a été choisi comme emblème du Québec est le harfang des neiges (ouais, le même hibou que celui d’Harry Potter !). Sa blancheur rappelle l’hiver québécois et il symbolise également l’enracinement dans un milieu semi-nordique et l’extension sur un très vaste territoire. Et voilà !