L’hiver arrivant, ce serait dommage de rester enfermer à l’intérieur. J’aurai bien le temps pour ça quand le froid arrivera ! Mais bon, n’y pensons pas tout de suite. Profitons d’abord du soleil et d’une légère brise pour aller se reposer entre la voie ferrée aérienne et le fleuve (à marée basse). Calme et sérénité assuré (oui ! oui ! même avec le passage d’un train !). Une après-midi qui n’aurait pas été complètement parfaite sans un petit tour à Chocolats Favoris pour manger une molle (comprenez glace italienne) au chocolat enrobée au chocolat érable vanille !

Faut que je vous avoue quelque chose, je ne pourrai plus aller me balader ici et là pendant quelques temps. Repos forcé quasi obligatoire ! « Mais qu’est-ce que tu dois t’ennuyer… », me direz-vous. Ben en fait (presque) pas du tout ! Je découvre le Québec mais d’une autre façon en allant moins loin mais en regardant et en écoutant mieux. Et c’est comme ça que j’ai fait la connaissance d’un personnage légendaire de la Belle Province : le Bonhomme Sept-Heures. « Mais qu’est-ce que c’est que ce truc qu’elle va encore nous racontez ? » Ce truc, c’est la raison pour laquelle les enfants ne trainent pas les rues le soir ici. Que je vous explique. Autrefois, bien avant l’invention de l’électricité les parents souhaitant faire rentrer les enfants à la maison le soir n’avaient qu’à leur dire : « Dépêchez-vous ! Le Bonhomme Sept-Heures s’en vient ! ». Effrayés, les enfants obéissaient sur-le-champ.

Un jour, Carl Tramblay, huit ans, décida d’en avoir le cœur net. Il feignit de s’endormir, puis il sortit par la fenêtre pour affronter l’homme réputé féroce. Carl fit le brave mais il tremblait de tout son corps. Il avait entendu tellement d’histoires horribles concernant ce dévoreur d’enfants qu’il se demandait si sa dernière heure ne venait pas de sonner. Selon ceux qui l’avaient déjà aperçu à cette époque, le Bonhomme Sept-Heures était un être horrible et redoutable, qui sortait de son logis à la tombée de la nuit et parcourait la nuit à pied.  Lorsque l’horloge sonnait les sept coups, il s’approchait des maisons. Quand il rencontrait des enfants sur son chemin, il les saisissait et les mettait dans un grand sac. Parfois, il entrait dans les maisons et enlevait les enfants turbulents qui n’étaient pas encore au lit.

Carl entendit son cœur bondir hors de sa poitrine lorsqu’un homme, sac à l’épaule, s’approcha de chez lui, à la recherche de quelque chose. Carl se cache derrière la grange. L’homme se dirigea directement vers lui et lui déclara : « Carl ! Carl Tremblay, sors de ta cachette, je sais que tu es là ! ». Carl pris son courage à deux mains et décida d’affronter le bonhomme Sept-Heures.

« Allez-vous en ! » lui dit-il en exhibant un bâton de bois qu’il avait pris soin d’attraper dans la remise de son père.

« Tu ne dors donc pas ? Tu sais que le coup de sept heures a sonné ? »

« Et après ? J’ai huit ans et je ne fais de mal à personne. Je ne dors parfois qu’à huit heures et  je ne suis pas un mauvais garçon pour autant. Aujourd’hui, c’est la dernière fois que vous allez faire ce que vous faites, monsieur le monstre. Plus jamais vous n’enlèverez d’enfants. »

Carl se plaça en position de combat. A sa grande surprise, le bonhomme Sept-Heures, au lieu de lui sauter dessus, s’assit sur les marches.

« Carl, j’admire ta bravoure, personne n’a jamais osé me regarder en face. Je vais te révéler un secret, mais ne le partage avec personne. Je ne m’appelle pas vraiment le bonhomme Sept-Heures, et je n’enlève jamais les enfants. Je suis un Bonesetter. Ce sont des mots anglais qui veulent dire « réparateur d’os brisés ». Je me balade le soir et je répare les os, puisque je possède ce don. Je fais beaucoup de bien mais, quand j’agis, les gens crient parfois de douleur et cela effraie les enfants. Tous les parents se sont servis de moi pour que les enfants aillent se coucher à sept heures ». Carl et le Bonesetter devinrent amis. Plus tard, Carl prit même la relève et devint le meilleur Bonesetter, ou ramancheur (comme on l’appelle au Canada français), de la région. Mais jamais il n’a révélé son secret. Ce qui veut dire, et ça reste entre nous, que le bonhomme Sept-Heures n’existe pas mais, tant que cela demeurera secret, les enfants accepteront de se coucher plus tôt. Sur ce, bonne nuit et ne vous couchez pas trop tard sinon…

Eeeeeeeh…oui ! Maaaaaaaiiiis non ! Je dormais et n’ai rien vu !

Petit tour dans les champs, petit tour au moulin de La Chevrotière, crème glacée en ville, petit tour dans les bois et bien sûr petit tour au bord du fleuve.

Portneuf est une ville assez récente puisqu’elle a été constituée au début des années 2000s avec la fusion de deux municipalités (Portneuf et Notre-Dame-de-Portneuf).

Petit tour sur le quai de Portneuf qui s’allonge sur plus d’un kilomètre en eau profonde.

Toujours sur le Chemin du Roy, me voilà sur le Vieux Chemin à Cap Santé. Il s’agit d’une magnifique rue assez étroite et parsemée de maisons anciennes en bois. Selon le Globe & Mail de Toronto, il s’agit d’une des vingt plus belles rues pittoresques du Canada.

Premier stop au sud de Québec, la ville de Donnacona qui doit son nom à un chef iroquoien qui fut emmené de force en France par Jacques Cartier en 1536 où il mourut trois ans plus tard. Et si on en croit le Pantagruel de Rabelais, le chef Donnacona serait enterré sous les pavés du Vieux Paris… Pour moi, ce sera un petit arrêt dans le parc des berges… les berges de la rivière Jacques-Cartier… Juste pour bien enfoncer le clou !

Aujourd’hui, petit départ en campagne. Et pour ça, quoi de mieux que de prendre le Chemin du Roy. Et là, certains sentiront la leçon d’histoire et ils auront bien raison puisqu’il s’agit d’une route touristique de 280km qui let en avant le patrimoine et l’histoire de la Nouvelle-France ! Petit retour en arrière. Au 18^ème siècle, le réseau routier est quasiment inexistant sur le territoire de la Nouvelle-France et rien ne relie Québec et Montréal. Il faut remédier au problème et vite ! Une route est construite le long du fleuve (là où se trouvent les habitations). Pour certains, cette route qui relie pour la première fois plusieurs villes de la province, n’est ni plus ni moins que le frère terrestre du Saint-Laurent. Il y aurait un milliard d’autres choses à vous dire sur le Chemin du Roy mais rassurez-vous, je m’arrête ici ! Vous savez l’essentiel et c’est déjà ça !

Dimanche 24 juillet 2016, une belle journée fraichement chaude et ensoleillée. Quoi de mieux que d’aller se baigner et roupiller à la base de plein air de Sainte-Foy ? Apparemment rien. Et pourtant, aujourd’hui c’est Noël avant l’heure !! Oui ! Oui ! Noël à Québec en plein mois de juillet. Je vous avoue que, comme vous, j’ai été surprise quand on m’a parlé de Noël en juillet. Sur le coup, j’ai cru qu’on se moquait de moi. J’ai donc mené ma petite enquête... Et je vous souhaite un joyeux Noël !! Joyeux Noël de quoi ? Joyeux Noël des campeurs ! Je suis vraiment sérieuse pour de vrai !! C’est une tradition typiquement québécoise qui est célébrée le week-end tout juste avant ou après le 25 juillet.

Aussi fou que cela puisse paraître, le Noël des campeurs a pour but de recréer l’atmosphère d’une véritable fête de Noël dans plusieurs campings du Québec. Je vous avoue que pour moi qui ai du mal à imaginer un Noël sans neige (même trois flocons), Noël en plein mois de Juillet, au Québec (pays de neige par excellence), y’a fallu que je me renseigne sur la raison du pourquoi. En fait, il semblerait que l’idée remonte à une époque où les travailleurs québécois étaient majoritairement en vacances au même moment lors des deux dernières semaines de juillet. Ils n’avaient alors qu’une envie : se retrouver en famille et profiter de la chaude température offerte par l’été. Chose qui n’est pas forcément possible en plein hiver pour des raisons météorologiques évidentes ici. Et quel est l’endroit idéal pour ça : le camping ! Et quelle bonne occasion réunit toute la famille : Noël. Un plus un faisant deux, on en arrive au Noël des campeurs ! Et rien n’est délaissé. On retrouve le souper traditionnel avec sa dinde, les sapins illuminés, le défilé du Père Noël, les décorations et l’échange de cadeaux.

Pauvre Papa Noël, ils auraient au moins pu lui mettre un short et un teeshirt ! Il doit étouffer là-dessous...

Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, la chute Kabir Kouba se situe dans un canyon. Ce que vous ne pouvez pas savoir et que je vais vous apprendre c’est que les falaises ne mesurent pas moins de 42m de haut. Eh ouais ! Là vous allez mieux dormir, c’est sûr !