... Elle a le bleu de l'été. Je crois déjà voler", peut-on entendre en regardant Mary Poppins et penser en terminant sa journée à Ashbridge’s Bay Park. De l’herbe, de l’eau, du soleil, du calme… Y’a pas de mots pour décrire ce super moment. Faut le vivre ! Ah si ! Peut-être un conseil : faites gaffe si vous suivez les pistes cyclables parce qu’à un moment vous risqueriez de vous apercevoir que vous faites une boucle et ce pour la simple et bonne raison que vous êtes arrivés au bout de la presqu’ile !

Un des gros avantages d'être à Toronto, c'est qu'ici, le Père Noël redescend sur terre, en tous cas dans le quartier de la distillerie... On est loin de ces mauvais imitateurs qui demandent une fortune pour une photo et expédie l'enfant aussitôt que le flash est passé. Ici, le Père Noël lit le courrier que les enfants lui tendent (et tant pis si ça crée des bouchons), leur parle, les mets en confiance (pas un seul enfant n'a pleuré en plus d'une heure...), fait des blagues à ses elfes, plaisante avec tout le monde et mets donc tout le monde à l'aise. Le VRAI Père Noël quoi !

Se réveiller, ouvrir ses rideaux et se trouver devant une plage de sable fin avec pour seul horizon l'océan à perte de vue. Savoir que la journée se passera bien et que le soleil sera présent toute la journée... Rêver éveillé... Et puis finalement entendre son réveil, commencer à emmerger, sortir difficilement de sous la couette, se presser pour attraper et enfiler un gros pull et des grosses chaussettes, se diriger vers les rideaux, les ouvrir et... pschriiiiit... Se réveiller, aveuglé par le blanc du ciel refletant sur la neige et étonné de voir des morceaux de glace voler devant la fenêtre. La réalité tue le rêve : se réveiller, ouvrir les rideaux et se trouver devant le voisin envoyant la neige du driveway dans le jardin... avec pour seul horizon... euh... ouais okay. On oublie l'horizon parce que le train bouche le peu de vue qu'il vous reste ! Bonne nuit Whitehaven, Australia. Bonjour Toronto, Canada !.

Et dire qu'à Toulouse, quand on voit la fac dans cet état, on fait demi tour... Comment sans "quand on la voit dans cet état on fait demi-tour"...? On ne la voit jamais comme ça. Y'a jamais de bus pour y arriver. Donc pendant que les petits-gands canadiens se lèvent et se baladent avec leur thermos de café bien chaud dans les mains en se rendant en cours, les petits-grands toulousains ouvrent leurs volets et les referment aussitôt pour retourner se coucher se disant que ce n'est vraiment pas un temps à étudier... M'étonne pas que les petits-grands français soient moins qualifiés qu'ailleurs....

Je croyais que ma visite au ROM avait pris fin lorsque j'ai mis le pied dehors... mais j'ai encore eu quelques surprises ce soir en me dirigeant vers la station de métro. Dans une vitrine, une nouvelle oeuvre au concept aussi original que dégoutant : tu rentres dans le magasin, tu prends un chewing gum, tu le maches et tu le colles sur une tête géante. De l'art collectif.... Et comme vous pouvez le voir, ça a du succès ! Y'a même des dessins et des lettres !

Sur ce, le ROM vous dit "merci de votre visite, de vos commentaires et bonne nuit" !

Objectif de la journée : prendre une photo de la ville, de face, avec le lac gelé devant. Quelle meilleure idée que de se rendre sur les îles de Toronto alors ?! L’endroit parfait pour se les peler en plein hiver !! Sauf que… Surprise sans grande surprise : pas de traversée avant nouvel ordre étant donné l’épaisseur de la glace entre les deux morceaux de terre. Curieux de connaitre l'épaisseur ? Surprise sans grande surprise : entre 40 et 60 centimètres selon les journaux. Mais on n’a pas inventé l’expression « têtu comme une mule » pour les cochons ! Il me fallait la photo… Et hors de question de m’y prendre comme un canadien !

Alors, un petit tour à droite, un petit tout à gauche. L'eau est vraiment tout autour de l'île... Ok, les choses sont sérieuses. Deuxième étapes : faire aller ses méninges. Un petit tour à droite, un petit tour à gauche et hop ! Lumière à Polson street ! Direction les quais du port de Toronto ! Et y'a plus qu'à apprécier le calme, la vue et cliquer sur le bouton bien sûr !!

Le nom vous dit quelque chose ? Si oui, félicitations, non seulement vous prenez la peine de lire mes commentaires mais en plus vous vous en souvenez ! Si non, félicitations quand même, vous avez gagné une piqûre de rappel ! Le phare de Gibraltar Point (aujourd’hui Halan’s Point) n’est ni plus ni moins que le phare se situant sur les îles de Toronto. Bâti en 1808 (eh ! oui ! la date n’a pas changé depuis la dernière fois), il s’agit d’un des premiers phares construits sur les Grands Lacs et du plus vieil édifice torontois. C’est également le deuxième plus ancien phare canadien (le premier étant le phare de l’île Sambro en Nouvelle-Ecosse, construit en 1758).

Evidemment, lorsque j’ai appris qu’il était sur la liste des 155 édifices ouverts au public ce weekend, je n’ai pas pu m’empêcher de me rendre dans cet endroit hanté. Pas d’inquiétude de ce côté-là, les morts ne sortent que le 1^er novembre ! Toujours est-il que pour arriver au sommet du phare, il faut prendre son courage à deux mains et monter les 90 marches, toutes plus étroites les unes que les autres.

Une fois les dernières marches gravies (une échelle à vrai dire), on se retrouve face à une superbe lampe tournante pouvant éclairée jusqu’à 18 miles par temps clair. A l’origine, avant 1832 en fait, le phare était muni d’une lampe à huile de baleine.

Mais la lampe n’est pas le seul spectacle. Le panorama y est super : un tapis de verdure tout autour, la ville et ses gratte-ciels au nord, l’immensité du lac au sud…

Avec un peu d’imagination, on oublie que le vent et les tempêtes sont passés par là et on se retrouve projeté deux siècles plus tôt lorsque le phare n’était qu’à huit mètres du front de lac, surplombant le site fortifié de Gibraltar Point qui se devait de protéger le port de York (maintenant Toronto) pendant les premières années du 19^ème siècle.

Apparemment, rien d’impressionnant derrière cette façade. Mais les apparences sont souvent trompeuses. A l’intérieur se trouvent des miroirs aux bordures dorées, des colonnes de marbre, des ascenseurs des temps modernes, des décors en plâtre somptueux… Vous voilà entrés dans un Site Historique national, un théâtre comme on n’en fait plus. Construit en 1913 afin de promouvoir les spectacles de vaudeville au Canada, il s’agit du seul théâtre avec salles superposées. C’est également le seul au monde à encore être en activité.

 Encore une fois, me voilà dans un des plus anciens bâtiments torontois (1832). Je ne fais pas exprès mais c’est pour vous montrer qu’entre les tours de verre immenses se trouvent des trésors ! Osgoode hall abrite la Cour d’appel de l’Ontario et le Barreau du Haut-Canada. Je précise que ce Barreau, fondé en 1797, est une des plus vieilles organisations professionnelles en Amérique du Nord. Et avec plus de 47 000 avocates et avocats, et plus de 7000 parajuristes, il s’agit de l’ordre des juristes le plus important du Canada. L’édifice a été nommé en l’honneur de William Osgoode, le premier juge en chef de la province. Je précise aussi au cas où… A l’intérieur, ne cherchez pas le banc des accusés, ni celui des jurés… Il s’agit bien de la Cour d’Appel qui ne va statuer que sur les décisions prises par les cours inférieures. Soit elle infirme, soit elle confirme mais il n’y a pas de procès.

Et voilà l’atrium qui a été construit avec de la pierre de Caen (tout comme La Tour de Londres ceci-dit en passant).

Quelques images de la bibliothèque et quelques explications sur son importance. Ici, on est au Canada, pas en France. C’est avant tout le système anglo-saxon qui s’applique. La différence est simple mais les conséquences sont énormes. En France, on a le code et point. Tout est dit dans les textes. Juges administratifs mis à part, aucune interprétation n’est possible, tout au plus quelques précisions apportées. C’est ce qu’on appelle la tradition du droit civil. Tout le monde dans le même bateau : sécurité du droit et égalité devant la loi. Au Canada, seul le Québec dispose d’un code civil. Pour le reste des provinces, le régime qui s’applique repose sur le modèle importé par les anglais, celui de la « common law ». Et là, ça devient plus intéressant puisque c’est un droit qui ne s’écrit pas. Il s’agit avant tout d’un ensemble de règles fondées sur des précédents, c’est-à-dire des règles qui guident les juges appelés à prendre des décisions dans des causes semblables. On entend souvent ça dans les films et séries américaines, « il n’y a pas encore eu de précédent », « vous marqueriez l’histoire, Mr le Juge si vous créiez un tel précédent »… Ce qui explique pourquoi les positions de juge sont avant tout politiques mais passons là-dessus… Pour résumer grossièrement, la « loi », ce sont les décisions de justice rendues… D’où l’importance de la bibliothèque qui comprend toutes les jurisprudences depuis au moins 1795 (plus vieille date que j’ai vu sur les quelques livres que j’ai pu approcher). Bref ici, vous l’aurez compris, le bateau, c’est plus insécurité. Ce n’est pas parce qu’il y a un précédent que le juge l’appliquera à la lettre et personne ne peut donc être sûr de la décision finale… Maintenant, l’avantage c’est que le droit est beaucoup plus flexible. La règle s’adapte à l’évolution des circonstances. On ne parle plus d’égalité mais d’équité devant la justice.

« Dieu est mon droit », voilà la devise qu’il est possible de lire dans toutes les salles d’audience. Alors pourquoi du français ? Rien à voir avec la période de colonisation… Quoique… d’un certain point de vue, quelques siècles plus tôt… Bon allé, je vous épargne ça aussi. Mais souvenez-vous de vos leçons d’histoire (pour les plus anciens, parce que ça fait longtemps qu’on a arrêté d’apprendre des trucs intéressants à l’école). Si je vous dis, Robert le Magnifique… Vous vous en foutez parce que ce n’est pas de lui que je vais vous parler ! C’est plutôt de son fils, Guillaume le Bâtard… Guillaume II de Normandie (le plus puissant duché de France du 11^ème siècle)… Guillaume le Conquérant… Mais siiiiiiiiiii ! Guillaume I^er d’Angleterre, aussi appelé William I de l’autre côté de la Manche et William the Invader par certains… Je ne sais pas si c’est le premier mais en tous cas, c’est bien le dernier français à avoir réussi à conquérir l’Angleterre. Souvenez-vous c’était en 1066 ! Okay, j’avoue j’ai vérifié la date (j’avais retenu 1065 ! Presque !). Toujours est-il qu’après avoir réussi à s’emparer de la couronne d’Angleterre il a réussi à faire disparaître l’élite anglo-saxonne au profit des seigneurs normands, et à imposer le français comme langue parmi l’élite anglaise. Or qui dit « droit », dit « élite » (et pensez ce que vous voulez mais c’est encore vrai aujourd’hui). Et qui dit « élite » anglaise à cette époque, dit « langue française ». La preuve par neuf est faite, le « Dieu est mon droit » fait son bout de chemin et devient la devise de la monarchie britannique aux environs du 15^ème siècle. Pourquoi avoir attendu trois cents ans..? C’est parce que c’est le temps qu’il a fallu aux anglais pour comprendre que ces quatre mots faisaient référence au droit divin des rois ! Nan, en fait je n’en sais rien parce que même si Henri V (le roi qui a transformé la phrase en devise) parlait français et anglais, c’est aussi pendant son règne que l’usage de l’anglais est revenu en force… Peut-être qu’il avait pris conscience que la langue de Molière est cent fois plus jolie que celle de Shakespeare… Peut-être qu’il voulait faire son malin en parlant français… Peut-être qu’il n’aimait pas la version anglaise et ne savait pas le dire en latin… Peut-être qu’il voulait s’opposer et emmerder par la même occasion le roi français qui utilisait l’expression « mon droit divin »… Peut-être que s’il avait écrit en russe personne n’aurait compris… Peut-être que s’il avait écrit en anglais, je n’aurai pas su quoi vous raconter… Et peut-être que je pourrai vous laisser hypothiser aussi… Ouais bonne idée ça ! A vous !

Dernière longue marche en plein soleil de la journée. Perdus entre les branches, Felker’s Falls, 22m de haut. Un peu plus loin sur le chemin de randonnée, une vue imprenable sur le lac Ontario et, par temps clair, sur Toronto. Et encore un peu plus loin, un boa constrictor ontarien et une femme avec son chien qui vous dit qu’il y en a plein partout en ce moment. Finir la journée en pensant : « wahou, I’m a survivor » et rentrer à Toronto complètement épuisée !

Chacun sa méthode pour lutter contre la pauvreté et la faim dans le monde. Toronto a sa « Canstruction », jeu de mot entre « can », boîte de conserve, et construction. Il s’agit d’une compétition lancée tous les ans par une organisation à but non-lucrative. Plusieurs équipes de designers, architectes, ingénieurs – étudiants ou professionnels, s’affrontent et des dons sont reversés à la Daily Bread Food Bank, la plus importante banque alimentaire de Toronto. 

(We all scream for ice scream)

(Tap into beating hunger)

(Hunger for sport - Avec les couleurs et les images des futurs jeux panaméricains)

(On the front lines of hunger)

(TiCANic - Together we Can sink Hunger)

Les américains n’ont pas vraiment le temps de se reposer. A peine arrivés et établis dans leurs nouveaux quartiers généraux qu’ils subissent déjà une contre-attaque des britanniques. En effet, dans la nuit du 5 au 6 juin 1913, leur avancée est révélée aux anglais. Ces derniers décident d’attaquer à l’aube du 6 juin 1813. L’effet de surprise, le temps brumeux, l’expérience de l’armée britannique, autant d’éléments qui vont permettre aux anglais de prendre le dessus et ce malgré leur infériorité numérique.

Liberty Island, un « joyeux bordel à l’américaine »… Ellis Island, encore mieux ! Tout comme sa voisine, Ellis Island se situe dans les eaux du New Jersey. Ce que vous devez savoir, c’est qu’une très grande partie de l’île a été créée artificiellement. La portion naturelle de l’île se trouve sur le territoire de la ville de New York. Les 83% artificiels de l’île appartiennent à Jersey City. Un pont existe entre Ellis Island est Jersey City mais l’accès y est interdit du fait de l’opposition de New York. Guerre de territoire quand tu nous tiens… Dans tous les cas, l’île est gérée par le gouvernement fédéral.

Situé non loin de Liberty Island, Ellis Island a été l’entrée principale des immigrants qui arrivaient aux Etats-Unis entre 1892 et 1954 (ce qui équivaut plus ou moins à 12 000 000 d’immigrants !). Auparavant, les nouveaux immigrants arrivaient au sud de Manhattan ce qui n’était pas sans déplaire à la population new yorkaise qui leur imputait tous les maux de la société. Ceux qui présentaient des signes de maladies étaient renvoyés dans leur pays (cas extrême) ou mis en quarantaine sur l'île pour une très longue période. Par la suite, les immigrants se voyaient poser une série de questions incluant leur nom, leur métier et la quantité d'argent qu'ils avaient sur eux. Généralement, ces immigrants étaient acceptés immédiatement et ne passaient que 3 à 5 heures sur l'île. Cependant, plus de 3 000 immigrants moururent à l'hôpital. Certaines personnes furent également refoulées, car on considérait qu'elles risquaient de rester chômeurs. Environ 2 % des arrivants virent ainsi leur admission aux États-Unis rejetée et furent renvoyés dans leur pays d'origine pour diverses raisons telles que leur santé ou leur passé criminel. Ellis Island était souvent surnommée The Island of Tears (l'île des pleurs) ou Heartbreak Island (l'île des cœurs brisés) à cause de ces 2 % qui n'étaient pas admis après leur long voyage. Après 1924 et les lois réduisant considérablement les quotas d’immigration, le centre est devenu un lieu de détention et d'expulsion pour les étrangers indésirables. Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, Ellis Island servit de base d’entraînement aux Gardes côtes et de camp pour les prisonniers de guerre. Environ 7000 allemands, italiens et japonais furent détenus sur l’île. En 1950, la loi sur la sécurité interne interdit aux membres des organisations communistes et fascistes d’immigrer aux Etats-Unis. Plusieurs d'entre eux furent détenus à Ellis Island jusqu'en 1952. En novembre 1954, Ellis Island fut finalement fermée et inscrite au National Historic Landmarks.

Petit arrêt aux salins de Gruissan. Grâce à un système de canaux, les bassins ont été remplis d’eau de mer au printemps. Le soleil et la chaleur de l’été ont fait leur œuvre. L’eau s’est en grande partie évaporée. Le sel est prêt (on le voit à la couleur rosée des bassins). Tous à vos tracteurs, il est temps de récolter ! Au total, 25 000 tonnes de sel par an. Si une partie est vendue comme sel de cuisine, la très grosse majorité du sel (passé 90%) se retrouvera sur vos routes cet hiver.

« Prep'atterrissage ». Ce nom ne vous dit rien ? Sérieusement ? Il s’agit pourtant de la plus grande élite d’intervention internationale… Un milliard de fois plus puissant que les casques bleus. Eh oui ! Vous pouvez me croire ! « Prep'atterrissage » est le nom du groupe d'intervention stratégique composé de lutins dont le rôle est de préparer l'arrivée du Père Noël dans les foyers. Ils vérifient que les enfants, chiens ou autres dorment bien, s'il n'y a pas de monstres ou quelque autre danger qui pourrait nuire au Père Noël. Ce sont eux qui vérifient que les ampoules des illuminations des rues (l’équivalent de notre Google Maps pour le Père Noël) ne sont pas éteintes. Ils ont aussi pour mission de mettre en place une piste d'atterrissage composée de deux guirlandes lumineuses, pour faire atterrir le traîneau.. Mission accomplie avec brio à Toronto. Merci les p’tits les gars !

Il était une fois un Père Noël qui vivait au Pôle Nord (eh ouais ! pour aller en Australie, on a plus vite fait d’avoir un Père Noël au Pôle Sud). Puisque c’était Noël, ses lutins fabriquaient des milliers de cadeaux pour tous les enfants sages, dont Emilie faisait évidemment partie. Le soir, le Père Noël voulut distribuer un cadeau à Emilie mais avec tous ses va-et-vient ici et là, il ne savait plus où elle habitait. Il alla donc questionner les ours polaires qui lui répondirent: « Voilà... Pour aller chez Emilie, il faut prendre la route de Toronto, Canada...» (Si ça avait été Toronto, Australie, on aurait raconté l’histoire d’un Père Noël qui vivait au Pôle Sud). Et c’est comme ça que le Père Noël se rendit à Toronto, Canada. Il suivit toutes les instructions des ours et trouva la maison où vivait Emilie.

En habitant si près de Toulouse, ça aurait été bête de repartir sans vous en parler un peu ! C’est quand même une des plus grandes villes de France. Ca ne fait pas d’elle une ville accueillante et propre  mais bon, certains, pour des raisons qui leurs sont propres, l’aiment… C’est en déambulant à travers les rues que je vous fais un petit topo histoire (c’est bien la seule chose intéressante qu’on a en centre-ville…).

Je ne remonte pas aux temps préhistoriques mais sachez que la région a d’abord été habitée par une peuplade celte. Mais ici, on n’est pas en Bretagne. Pas de Panoramix et donc pas de potion magique pour résister à l’envahisseur romain. Aux 1^er et 2^ème siècles, Tolosa était une ville romaine très prospère. Des vestiges romains à Toulouse… Y’en a quasiment pas, la pierre étant trop rare dans la région.

Je fais un bon dans l’Histoire car c’est, à mon avis, qu’à partir du 9^ème siècle, avec les comtes de Toulouse, que l’histoire de la ville peut réellement s’écrire. La ville se développe autour du quartier St Sernin (encore une histoire de martyr). La ville se développe essentiellement à partir du 11^ème siècle, notamment grâce aux nombreux pèlerins qui se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle (eh ! oui ! Toulouse aussi à sa coquille Saint-Jacques !). A la fin du 12^ème siècle, le comte Raymond V accorde l’autonomie municipale à la ville. Là, je sais, vous vous en moquez royalement mais attendez un peu, vous allez voir que ça a son importance.

Evidemment, on ne peut pas parler de l’histoire de Toulouse sans parler de l’époque cathare. Là encore, l’histoire est complexe et je ne rentre pas dans les détails (qui n’en sont pas pour autant inintéressants). Au cours du Moyen-Age, les catholiques vont se rebeller contre les cathares (qui ont quelque peu dévié la doctrine catholique en affirmant, en autres, que Dieu n’est pas le créateur du monde, et en refusant, en autres, le culte à la Vierge). A Toulouse, les réactions ont été variables. Raymond V s’est montré intransigeant et à massacrer l’hérésie. Et puis Raymond VI s’est montré un peu plus tolérant… mais il a dû faire face à Simon de Montfort qui avait pour mission d’éradiquer l’hérésie. Et puis ça a été au tour de Raymond VII qui a signé un traité dont la principale clause était le rattachement définitif du Languedoc à la France. Conséquence de tout cela, l’Eglise catholique va trouver tous les moyens du monde pour justifier l’Inquisition. Le dogme catholique étant partout accepté (par choix, soumission ou contrainte), la paix est rétablie. Les bourgeois s’enrichissent, et la ville connait une relative. Au 15^ème siècle, Toulouse se dote du deuxième parlement de France (après Paris).

Le temps fait son œuvre. Jusqu’au 16^ème siècle, Toulouse connait son siècle d’or grâce au commerce du pastel. Des fortunes colossales se sont faites. Les hôtels particuliers se construisent (notamment après le grand incendie de la ville) Mais bon, c’est comme partout… Les ambitions personnelles des marchands pasteliers dépassaient le cadre économique. Ce qu’ils visaient c’était un poste de capitouls… Ajoutez à cela les pratiques douteuses (mélange de sable à la teinture), les guerres de Religion et l’arrivée de l’indigo des colonies, et vous comprendrez pourquoi le marché du pastel a cessé de fonctionner à Toulouse. Et puis le temps avançant, je dirais que Toulouse a complètement loupé sa révolution industrielle au 19^ème siècle. Mais bon, je ne vais pas fermer les yeux et être ingrate, avec Airbus, Toulouse a, à première vue, rattrapé son retard industriel.

Oups ! Décidemment, je ne m’y ferai pas… De passage à l’université Toulouse II – Jean Jaurès ! Eh ! Oui ! Pas facile de vouloir être une grosse fac quand on a un nom de ghetto toulousain… Mais pas de soucis ! A Toulouse, on renomme. S’appeler la fac du Mirail quand on est situé en plein cœur du quartier du Mirail et juste à côté de la station de métro « Mirail »… C’est trop facile et pas assez luxueux. Du coup, alors qu’on se plaint des budgets de plus en plus restreints, quoi de mieux que de se refaire la déco et les logos pour se faire appeler Jean Jaurès (et ça en fait de la paperasse à imprimer) ?! Et quoi de mieux pour embrouiller les futurs étudiants quand on sait que la station de métro Jean Jaurès se trouve une dizaine de stations de métro plus loin… Enfin bref, la décision a été prise. Les logos sont déjà imprimés et en service depuis l’année dernière. Les vieux bâtiments sont détruits au profit de bâtiments plus haut… mais pouvant accueillir moins d’étudiants ! Eh oui ! J’en ai pour preuve le nouveau bâtiment de langue qui peine tellement à accueillir tous les étudiants spécialistes en langue étrangère que les cours de langue optionnels se déroulent dans d’autres bâtiments (histoire, musique…). Toujours plus haut, toujours plus beau, toujours plus étudiants et toujours moins de places !

Les photos qui ont suivre ne datent pas d’aujourd’hui. Elles vont avoir deux ans cet hiver ! Je vous les mets tout de même car ce sont des collectors ! Il y a trois ans, des « graffeurs » sont venus nous décorer les murs extérieurs. L’idée était originale et les quinze minutes à pied pour traverser la fac un peu plus agréables que les anciens longs murs de brique rouge. Du street art en plein cœur de la fac ! C’était trop beau pour être vrai et, surtout, pour durer. Comme je vous l’ai dit, des travaux sont actuellement en cours et tous les vieux bâtiments sont détruits. Certaines de ces œuvres ont déjà été réduites en poussière… Mais bon, on en garde un très bon souvenir ! Pour nous distraire, on peut toujours compter sur nos amis étudiants en histoire médiévale qui n'hésite pas à déambuler fièrement dans les allées de la fac avec leur épée et leur bouclier !

Etant donné que la basilique se trouve sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, je vous en glisse quelques mots. Pour la petite histoire, la basilique a été construite en l’honneur d’un martyr… Je vous disais tout à l’heure que Toulouse, Tolosa, avait été une ville romaine. Vous devez très certainement savoir que si les romains avait réussir à bâtir un empire hautement civilisé, ils n’avaient pas pour autant complètement mis fin au barbarisme. Bien au contraire ! Les romains avaient une fâcheuse tendance à massacrer tous ceux qui prétendaient être chrétiens. A Tolosa, l’évêque Saturnin en vit l’amère expérience.

Que je vous raconte ! Entre la place du Capitole et la basilique, se troue la rue du Taur (qui tire d’ailleurs son nom des circonstances du martyre). Saint Saturnin, alors à la tête de la communauté chrétienne de Toulouse, est pris à parti par les prêtres païens (entendez les romains). Selon la légende, il est sommé de se prosterner devant les statues païennes. Refusant de se prosterner, il est attaché par les pieds à un taureau de sacrifice, sans aucune forme de procès. Devant les cris de la foule, le taureau furieux prend la fuite puis la corde rompt et le corps inerte reste sur ce qui était alors une route sortant de la ville (taureau/la rue du Taur…). Deux jeunes filles l'enterrent sur place. La basilique est construite à cet endroit pour abriter les reliques de Saint Saturnin. Au Moyen-Age, il s’agissait d’un des plus grands centres de pèlerinage d’Occident. Aujourd’hui, c’est encore la plus grande église romane conservée en Europe.

Puisque l’hiver peine à arriver, je pars me balader dans les bois. Pas de neige, on oublie les bottes à neige. Pas de températures négatives, on oublie les gros manteaux. Ne s’encombrer que du minimum indispensable. La matinée vient à peine de commencer, l’aventure peut commencer. Aujourd’hui, direction Rouge park, aujourd’hui simple parc naturel, demain premier parc urbain du Canada ! Pour cela, pas moins d’une heure de métro et trois interminables quarts d’heure de bus. La nature a un prix ! Encore quinze minutes de marche pour arriver aux croisements de tous les sentiers. Me voilà arrivée !  Ma petite rando peut enfin commencer. Dernière vérification avant de démarrer : analyse du parcours (check), mémorisation du parcours et de ses difficultés (check), matériel de survie de base (check), itinéraire laissé à un ami (check), victuailles emportées (check), bonnes chaussures de marche (check), vêtements adéquates (check)… Tout ça pour 6,8km ! Mais bon le terrain était à certain moment très étroit et encore plus glissant ; le tout juste au bord de falaises abruptes. Faut mieux être trop prudent que pas assez. Sans compter qu’à part des oies sauvages, un groupe d’asiatiques,  une poignée d’écureuil, un couple qui promenait son chien, une poignée d’écureuil, trois ados perdus, quelques rapaces, un coyote et une biche (ou un chevreuil…), je n’ai pas vu grand monde sur le parcours. Alors c’est parti pour 6.8km sur les sentiers Vista, Cedar et Orchard.

Aujourd’hui gros match pour les Blue Jays alors direction Nathan Philips Square où les matchs de baseball sont retransmis sur écran géant. Avant d’y aller, ne pas oublier son pull, son manteau et ses gants ! C’est pas qu’il fait déjà froid c’est juste que le vent n’est pas très chaud. Une fois sur place, se munir de 3259 chocolats chauds pour se réchauffer (c’est qu’il va m’en falloir des chocolats cet hiver ..!). Pour le reste, suivre la vague bleue ! Pas difficile… Tout le monde a son jersey aux couleurs des Blue Jays, la tour CN est illuminée en bleu ; il en va de même pour la mairie (mais là, comme ça, de mémoire, elle ne doit pas avoir trente-six couleurs non plus !). Quand la tour CN clignote et que tout le monde hurle en levant les bras, suivez le mouvement… même si vous n’avez pas compris ce qui s’est passé ! C’est le meilleur moyen de se fondre dans la foule. Si vous n’applaudissez pas ou ne hurlez pas et regardez l’écran avec un air hébété, il y a de fortes chances pour qu’une des personnes se situant au tour de vous se mette à vous expliquer les règles du jeu.

Résumé du match : Toronto win ! 6-3. A la fin de cette partie riche en émotions et en rebondissements, les Blue Jays se sont qualifiés pour la série de championnat de la Ligue américaine pour la première fois depuis 1993. A partir de la fin de semaine, ils affronteront les Royals de Kansas City.

Et voilà le pont qui relie Niagara Falls, Ontario, Canada à Niagara Falls, New York, USA ! Le Rainbow bridge n’est pas le premier pont situé à cet endroit. Avant lui se trouvait le Falls view bridge qui s’est effondré en janvier 1938 en raison d’une accumulation de glace. Le nouveau pont a été construit en 1940. Il mesure 290m de long et se trouve 62m au-dessus de la rivière. Petit fait historique, le roi George VI et la reine Elizabeth sont venus voir le site en 1939. Pour l’origine du nom, il y a deux versions : la première c’est parce que le pont a une forme d’arc parfait, la seconde, c’est parce qu’avec les remous des chutes canadiennes, on voit un arc-en-ciel apparaitre devant le pont.

Maintenant que je suis à Carcassonne, je vais pouvoir vous parler plus longuement de sa richissime histoire. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous étouffer tout de suite et d’un coup avec toute ces aventures. Non, aujourd’hui, je profite de ma petite promenade santé dans les lices de la Cité pour vous faire un bref résumé de cette ville clé dans la formation du territoire national. Carcassonne a longtemps été le centre du pouvoir des comtes de Carcassonne puis de la célèbre famille Trencavel au 12^e siècle. Pour ceux qui ne le savent pas, les membres Maison Trencavel ont été, pendant longtemps, les seigneurs méridionaux les plus puissants après le comte de Toulouse est le roi d’Aragon, autrement dit le comte de Barcelone. S’ensuit une longue période de guerre hérétique et de croisade contre les Albigeois. Une fois la Cité reprise par le pouvoir royal, Carcassonne a pour rôle de garantir la frontière entre la France et l’Aragon jusqu’au traité des Pyrénées de 1659. Au 19^e siècle, la ville est au bord de la démolition et sert de carrière de pierres. C’est Viollet-le-Duc qui va commencer à lui redonner son aspect médiéval (chantier qui a lieu de 1853 à 1911) : destruction des constructions parasites entre les deux enceintes, couverture en lauze grise des tours et restauration des décors.

Je ne vous en dis pas plus aujourd’hui de façon à vous laisser un peu de temps pour regarder cette petite vidéo parce qu’avec les images, c’est bien plus parlant !

Après une petite promenade au milieu des vignes et des champs du carcassonnais, me voilà arrivé à Pennautier, ville voisine de Villemoustaussou et de Carcassonne. Alors que dire sur ce petit village si ce n’est que son histoire remonte à la préhistoire. D’après ce que j’ai entendu, ce serait Clovis, premier roi des Francs et de la Gaule qui aurait attribué le nom de Pech-Auter (Pennautier) à la ville. La commune a connu un essor considérable avec la manufacture royale des draps. Maintenant que peut-on voir à Pennautier si ce n’est un charmant petit village ? J’ai entendu parler des sépultures mégalithiques du Bois de Moure (une allée couverte et un tumulus) et un château. Pour ce qui est des anecdotes de la ville, je n’en ai pas trouvé beaucoup si ce n’est qu’un certain Pierre Louis Reich de Pennautier, trésorier des Etats du Languedoc, a été compromis dans l’affaire des poisons, vous savez cette série de scandales impliquant des empoissonnements survenus sous le règne de Louis XIV qui secouèrent Paris et la Cour. Ces affaires avait installé un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et aux empoisonneuses.