Si je vous dis Carmichael, Harris, Jackson, Johnston, Lismer, MacDonnald et Varley, vous pensez quoi ? Si vous avez fait attention à l’intitulé du message, vous pensez sans hésitation au Groupe des Sept. Et si ce groupe ne vous dit rien, pas de soucis. J’en savais autant que vous avant d’aller m’ennuyer dans les cours d’histoire de l’art en anglais ! Alors sans vous faire de cours magistral mortellement ennuyant sur le sujet, voilà un bref topo de ce que vous devais savoir sur ce groupe. Si je vous en parle, vous devez tout de même vous douter que le groupe n’était pas russe mais canadien. Et si j’insiste dessus, ce n’est pas parce le groupe avait pris l’habitude de se réunir entre 1911 et 1913 dans le fin fond du Yukon mais bien à Toronto. Ceci dit en passant, le groupe n’est réellement formé qu’en 1920.

Au départ, ces artistes rejetaient la tradition européenne (aspect académique de la peinture). Pour eux, la nature sauvage du Canada demande d’être représentée dans un style plus audacieux et dans des couleurs beaucoup plus vives que la peinture paysagiste classique. Je ne sais pas pour vous mais je trouve que le mélange des couleurs vives et des formes simples donnent à ses tableaux un petit côté "plus impressionnant" et plus dynamique que n’importe quelle autre peinture "réaliste". On y trouve une sorte de "force spirituelle" qu’on ne retrouve pas ailleurs.

Petit statut ambigu pour le peintre Tom Thomson (peintures ci-dessous). Pour certains, il fait partie intégrante du Groupe des Sept. Pour d’autres, ce n’est pas le cas (et je suis aussi de cet avis). Tom Thomson a effectivement intégré le cercle des peintres amis au début du 20^ème siècle mais il meurt en 1917, soit trois ans avant la formation du Groupe. Par définition, et officiellement, il ne fait donc pas partie du Groupe des Sept. Pour autant, son amour pour la nature a largement influencé le groupe (c’est par exemple grâce à lui que les sept peintres ont eu l’idée d’aller peindre les paysages du nord de l’Ontario).

Comme toute grande ville qui se développe, Toronto a du développer ses transports en commun pour favoriser le commerce et tout autre échange. Voici (ci-dessous) une photo du premier chemin de fer passant au-dessus de la Don River. Il a été construit en 1856. Entre temps, le pont a été modifié mais pas l'endroit.

Que faire par temps de grosses averses ? Se faire tremper jusqu’aux os..? Déjà fait ! Dormir toute la journée..? Bonne idée mais naaaaaaaaaaan, pas trop mon truc. Aller au cinéma..? J’ai déjà vu tout ce que je voulais voir. Aller au musée alors..? En voilà une bonne idée ! Enfin !! Et ça tombe bien parce qu’à Toronto, ce n’est pas ce qui manque. Petit moment de réflexion et hop, me voilà partie en direction de l’AGO.

Fondée en 1900 par un groupe de citoyens comme le Musée d’art de Toronto, la Galerie d’art de l’Ontario est le huitième musée d’Amérique du Nord par la taille (45 000m² - Rien que ça !). Allé, avouez, rien que l’architecture (conçue par l’architecte torontois Frank Ghery) vous donne envie d’y aller !

La maison en bas, ce n'est ni plus ni moins que The Grange construite en 1817. Il s'agit de l'endroit où tout commença. A la mort des propriétaires, la maison devint la "résidence" du Musée d'art de Toronto (vers 1910).

Avec une collection permanente de plus de 36 000 œuvres représentant 1000 ans d’art en tout genre (européen, canadien, moderne, contemporain…), pas le temps de s’ennuyer ! Et c’est avec grand plaisir qu’on déambule entre les tableaux de Rembrandt, Poussin, Delacroix, Renoir, Picasso (pour ne citer qu’eux) et des sculptures de Rodin, Degas et Matisse.

Ce pavillon a été construit par John Colborne (d’où son nom vous l’aurez compris), le lieutenant-gouverneur du Haut Canada dans les années 1830s. Histoire de vous faire une belle jambe, cet anglais adorait peindre la ville de Toronto, mais ce qu’il aimait encore plus, c’était agrandir et embellir sa propriété. Tant est si bien que lorsqu’il offrit sa propriété à la ville de Toronto, son jardin ne faisait pas moins de 45 acres… Soit environ 19 000 hectares. Pas mal, hein !! Voilà la petite histoire de High park !

L'avantage de déambuler dans les sentiers de High park, c'est qu'on y voit toutes les beautés de la nature.

L'inconvénient, c'est qu'on s'y perd assez facilement. Mais pas de problèmes ! Quelques malins ont trouvé LA solution : ils ont mis des "pastilles" : "vous êtes ici" !!! Et quand on sait ça, on est heureux ! On n'est plus perdu ! On sait où on est ! Il ne reste alors plus qu'à trouvé comment on fait pour aller là-bas ! Un vrai jeu d'enfant !

Avec une population à l’étranger qui ne cesse de s’accroitre, le 14 juillet est aujourd’hui fêté dans les quatre coins du monde. A Toronto, la communauté française, et n’importe quelle personne passant par-là, se réunit pour la journée de la Bastille, officiellement appelée Bastille Day.

Le consul est de sortie. Certains sénateurs en voyage aussi. Les militaires qui se font rappeler de se mettre au garde à vous pendant la Marseillaise sont également de la partie. L'hymne national est entonné.

Les clichés y vont bon train. Outre le bleu, blanc, rouge accroché un peu partout, on retrouve, la baguette, les croissants, la moutarde de Dijon, la tour Eiffel, les macarons, l’accordéon, le vin, le bal populaire, la pétanque, le cidre, les éclairs au chocolat… Mais… Mais… Quand même ! Y’a du nouveau ! Et c’est pas rien ! Vous avez des invités africains qui vous remercient d’être venu fêter avec eux « l’indépendance de la France ». Si les premières images nous collent (un peu trop) à la peau, faut avouer que l’indépendance de la France, on ne la fête pas tous les ans ! Heureuse d’avoir eu ce privilège !

Bastille day, c’est aussi l’occasion de voir des mirages : tout ce dont j’ai été privé pendant un an !!!

Depuis Montréal, je longe le fleuve St Laurent. Il serait peut-être temps que je me mette à suivre la Route des navigateurs. Il s’agit d’une route touristique qui s’étend sur 470km de long ! Moi, je m’arrête juste en face de la ville de Québec. A Lévis pour être plus précise. C’est là que se trouve le lieu historique national du Canada di chantier A.C. Davie. Il s’agissait d’un chantier naval qui fut en activité entre 1829 et 1989.

Lorsqu’on se trouve sur la rive sud du St Laurent et que l’on désire se rendre sur la rive nord, il y a trois solutions :

1. Vous y allez à la nage. Mais entre le courant, la température de l’eau, les gros poissons et la navigation (du petit voilier au gros cargo), vous serez un miraculé si vous survivez !
2. Vous prenez le bateau.
3. Vous passez sur un pont. Et quelle chance parce qu’il y en a justement deux à Québec !

Positionnez l’un à côté de l’autre, difficile de choisir lequel emprunter. Allé, je vous donne un coup de main ! Tout dépend de votre vitesse de croisière en fait. Pour les plus pressés, prenez le pont Laporte. Vous vous trouverez sur une voie rapide et mettrez donc moins de temps pour traverser le fleuve. Le pont Laporte a été construit en 1970 afin de faire face à l’augmentation de la circulation entre Québec et Lévis à cet endroit. C’est le plus long pont suspendu du genre au Canada.

Pour ceux qui préfèrent rouler moins vite et qui aiment les imposants ponts d’acier alors aucun doute n’est permis. C’est le pont de Québec que vous devez emprunter. Ce pont s’est effondré deux fois pendant sa construction en 1907 à cause d’importantes erreurs de calcul (d’où la construction d’un nouveau pont, certains ouvriers ayant peur de retravailler sur un pont qui s’était déjà écroulé deux fois).  

Evidemment, lorsqu’on construit une ville, on a besoin de la protéger. Et c’est pour ça que la ville de Québec est entourée de fortifications. Les fortifications de la ville ont commencé à être érigées dès 1608. Pour autant, les constructions sont sommaires. Il faudra attendre 1690 et les premières attaques de la flotte britannique pour que les premières vraies fortifications soient construites. Aujourd’hui, les fortifications se composent de presque cinq kilomètres de remparts, de quatre portes, de la Citadelle et de trois tours Martello.

A priori, les français étaient protégés... A priori... Petit tour dans le Parc des Champs-de-Bataille qui regroupe les plaines d’Abraham (je vous avais dit que je vous en reparlerai) et le parc des Braves. Les Champs-de-Bataille sont le lieu où les Empires français et britannique se sont affrontés en 1759. Vous vous souvenez ? A Toronto, c’est le moment où les français ont laissé la place aux britanniques pour aller prêter main forte au français installés au Québec qui étaient en train de se faire attaquer par l’armée britannique commandée par Wolfe.

Là aussi, je vais être sympa avec vous et je vais vous épargnez le détail de la guerre de Sept ans à Québec. Les français étaient en charge de défendre la ville de Québec. Beaucoup d’entre eux étaient à l’est de la ville. Profitant de cet avantage, Wolfe décide d’attaquer. La ville est saccagée à coup de canon. Je ne rentre pas dans les détails, mais sur le terrain, c’est le vrai bazar dans les rangs français. Les miliciens sont mélangés aux soldats. C’est le chaos dans les rangs. Le temps que le restant de l’armée et des milices françaises arrivent, la bataille est terminée. Il aura fallu moins de vingt minutes pour que les britanniques l’emportent. Le nombre de mort varie selon les sources mais chez les français, c’est l’hécatombe ! Durant cette bataille, notez juste que les deux généraux, Wolfe du côté britannique et Montcalm du côté français, meurent. Peu de temps après la bataille, Québec capitule.

Aujourd’hui, les plaines d’Abraham est un grand parc urbain (100 hectares) où se déroulent les plus grands évènements culturels de Québec.

Si Simcoe s’est occupé de construire un fort, on ne peut pas dire qu’il se soit réellement inquiété des problèmes de défense. Etant donné que le fort est laissé à l’abandon pendant quelques temps, ça ne pose pas trop de problèmes. Mais en 1807, les relations anglo-américaines commencent à décliner. Les Etats-Unis, nouvellement indépendants, souhaitent agrandir leur territoire. Entre 1810 et 1815, le fort va vraiment prendre des allures de fort. Plusieurs baraquements datent de cette période.

En 1812, les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Empire britannique. Un an plus tard, ce ne sont pas moins de 2550 soldats américains qui attaquent York, gardé par 750 soldats britanniques. Après six heures de bataille, les américains ont perdu 320 soldats et les britanniques, 157. La garnison britannique et ses alliés ojibways battent en retraite. Les ojibways repartent dans les bois. Les britanniques se dirigent vers le fort de Kingston chargé de garder l’entrée du St Laurent. La ville de York est prise par les milices américaines qui la saccagent (notamment le Parlement et la maison du Gouvernement). La réponse ne se fera pas trop attendre puisqu’en 1814, les britanniques incendient Washington (notamment le Capitole et la Maison blanche). Et pour continuer dans le genre « gué-guerre de cours de récré mais avec de vraies armes», les américains répliquent en mettant le feu à  Fort York. Et là, rebataille entre les deux nations. Victoire des britanniques qui reconstruisent le fort et sont prêts à repousser une nouvelle tentative d’invasion américaine. Chose faite durant l’été 1814.

La paix entre les deux nations est signée en Belgique en décembre 1814. La nouvelle n’arrive à York qu’en février 1815. Bonne nouvelle : la paix revient à York (qui sera rebaptisé Toronto en 1834) et l’invasion américaine a été repoussée avec succès.

Par contre, c’est mon premier 14 juillet sans pétards ! Mais bon, je ne vais pas me plaindre, il y en a un toutes les semaines ici !! Et puis, voir la tour CN arborer les couleurs de la France, c’est pas mal non plus !

Bon okay, j’avoue ! J’ai triché ! Les photos ont été prises le 4 juillet lors de la fête nationale américaine ! Mais ce soir, hasard ou coincidence, la tour a également fait défiler nos couleurs. J'étais justre trop loin pour les prendre en photo. On ne peut pas être partout. En tous cas, ce qui est sur, c'est que l’avantage de ces trois couleurs c’est que chacun les voit à sa façon ! Moi, je les vois comme elles sont et je vous souhaite un très bon 14 juillet !

Avec le lieutenant-gouverneur du Québec (le responsable en dessous du gouverneur général), l’Assemblée nationale du Québec forme le Parlement du Québec. Et je vais vous faire une belle jambe : le Québec est l’une des démocraties qui pratique le parlementarisme depuis le plus longtemps au monde (depuis 1792) ! Comme toute bonne assemblée législative, l’Assemblée nationale adopte des projets de loi dans les matières relevant des compétences du Parlement du Québec (qui sont attribuées par la Constitution du Canada). Le gouvernement du Québec est responsable devant l’Assemblée. Une autre des fonctions de l’Assemblée nationale du Québec est de maintenir un important réseau de relations avec les parlements étrangers. Le but est de mieux faire connaitre la culture et les institutions québécoises, à promouvoir les intérêts du Québec sur la scène internationale et à accroître le rayonnement du Québec à l’étranger.

L’Hôtel du Parlement du Québec a été construit à la fin du 19^ème siècle. La façade du bâtiment est une leçon d’histoire en lui-même !

La fontaine de l’entrée principale fait référence aux Amérindiens.  

La tour du Parlement est dédiée à Jacques Cartier, découvreur du Canada en 1534. Au-dessus de l’entrée principale, vous pouvez voir les armoiries du Québec et les statues de Wolfe et Montcalm, les deux chefs militaires mortellement blessés durant la bataille des plaines d’Abraham.

Toutes les autres statues de bronze représentent des personnages de l’histoire du Québec. Je ne suis pas capable de vous en citer mais je suis sure que si cela vous intéresse, vous pouvez trouver ça sur internet !

L’arbre de Noël de Toronto brille de mille feux. Les festivités hivernales sont lancées ! Et on commence avec cinq concerts et un feu d’artifice !

Alors si vous vous demandez si j’ai l’intention d’aller à la 50^ème Cavalcade of lights, à l’heure d’aujourd’hui, la réponse est « NON » ! Trois heures à se les peler sur place, dix minutes d’animation pyrotechnique et quarante-cinq minutes pour descendre un escalier qui se trouvait à moins de dix mètres de moi ! Je crois même qu’à un moment, j’étais tellement compressée que j’avançais sans même toucher le sol ! Et comme je ne suis pas réputée très grande, je ne savais même pas où j’allais ! Mais bon, il faut prendre son mal en patience alors on chante comme une môme « Je revois la ville en fête et en délire, Suffoquant sous le soleil et sous la joie, Et j'entends dans la musique les cris, les rires, Qui éclatent et rebondissent autour de moi […] Emportés par la foule qui nous traîne, Nous entraîne, Écrasés l'un contre l'autre, Nous ne formons qu'un seul corps » la la la la la la la la la…

Le Black Friday, c’est aujourd’hui ! Et ça se pousse, et ça se bouscule, et c’est content de dire « je repars pas si j’ai pas rempli tous mes sacs » sans penser une seule seconde « est-ce que j’ai vraiment besoin de ce truc ou est-ce que ça va juste servir à encombrer ma maison ? » Un truc de fou !! Et je ne parle même pas des « soldes pour pigeons ». Sérieux, l’appareil photo que je me suis acheté il y a quelques temps était plus cher soldé aujourd’hui !! Et dire qu’il ne me fallait que des cartes de vœux ! Quand vous lirez votre carte de vœux canadienne, vous penserez au cauchemar que j’ai vécu rien que pour vous ! On se serait cru en plein match de rugby… ou de hockey pour faire plus local !

Iiiou… Iiiou… Iiiou… Iiiou… Iiiou… Alerte lancée. Deux rennes du Père Noël, dont le fameux Rudolph, se sont fait la malle la semaine dernière.

Tout de suite, le vieux bonhomme s’est lancé à leur poursuite. Sauf que vous imaginez bien que les années ont eu raison de ses jambes d’athlète. Son souffle n’est plus le même non plus. Résultat, il s’est vite fait distancer…

Mais ne vous inquiétez pas, ses lutins ont pris le relais. Ils ont été vus pour la dernière fois, ce dimanche, à Toronto, Canada. Il n’y a plus qu’à espérer que tout le monde sera rentré à temps au Pôle nord pour le 25 décembre… et que le Père noêl aura repris un peu de bide !

 Lorsque Darwin affirmait qu’après de multiples mutations quelques organismes ont évolué vers des êtres plus complexes, les animaux,  il incluait les hommes parmi les animaux. Manque de bol pour lui (impossible de prendre son petit déjeuner), il n’a pas réussi à compléter la lignée des hominidés. Gros séisme scientico-religieux. Certains entendent une vache braire, ne savent pas dans quelle étable mais en peuvent pourtant pas s’empêcher de ramener leur fraise en affirmant haut et fort que « l’Homme ne descend pas du singe. Blasphémateur ! On t’a jamais parlé du petit Jésus et de sa famille étendue ? » Personne n’avait prétendu le contraire mais maintenant que l’idée a été lancée, et en attendant les dernières trouvailles scientifiques sur un possible ancêtre commun, on peut légitimement se poser la question. Et puisqu’on en est là, pourquoi ne pas aller encore plus loin et se demander si seul le chimpanzé ou le gorille serait lié à notre ancêtre. Parce qu’on a quand même pas mal de similitudes avec d’autres singes… Prenez le babouin par exemple : lorsqu’il est tranquillement dans son abri, il ne fait pas grand-chose. Par contre, si vous le mettez avec d’autres babouins, et encore mieux devant un public (le zoo par exemple), vous le verrez exhiber ses fesses. Maintenant, prenez un groupe d’humains, mettez-le devant un public (le métro, zoo humain par excellence), vous verrez des paires de fesses apparaitre pour le « no pants ride ». La différence entre le babouin et l’Homme, c’est que le babouin montre ses fesses dans un but précis. L’Homme est plutôt dans l'optique « singe qui voit, singe qui fait »…

Si une grande partie d’entre vous a mangé des crêpes aujourd’hui (si vous ne l’avez pas fait, c’est que vous avez manqué la chandeleur), l’autre petite partie (dont moi) a regardé la marmotte sortir de son terrier. Nan ! Nan ! On n’avait pas que ça à faire. Mais en Amérique du Nord, le jour de la marmotte (Groundhog Day), c’est du sérieux ! Selon la tradition, ce jour-là, on doit observer l’entrée du terrier d’une marmotte. Si elle émerge et ne voit pas son ombre parce que le temps est nuageux, l’hiver finira bientôt. Par contre, si elle voit son ombre parce que le temps est lumineux et clair, elle sera effrayée et se réfugiera de nouveau dans son trou, et l’hiver continuera pendant six semaines supplémentaires.

Je résume, s’il fait un temps pourri, c’est que le printemps arrive. S’il fait beau, c’est que l’hiver continue ! Un peu tordu comme principe pour une coutume nord-américaine mais tout à fait normal pour une tradition d’origine européenne. Sans déconner, c’est nous qui avons amené ce principe outre-Atlantique. Par exemple, en Irlande, on regardait le hérisson sortir de son trou. En France, parce qu’on est un peu plus téméraire ou un peu plus cinglé, on se fiait à d’autres animaux. Dans les Pyrénées, on regardait l’ours sortir de sa grotte et dans le Limousin, c’est le loup qui faisait la météo. Lorsque tous ces immigrants européens sont arrivés en Amérique du Nord, ils se sont attachés à la marmotte qui était l’animal hibernant le plus commun. Et bien faux ! En fait l’idée est partie d’une colonie allemande basée en Pennsylvanie parce qu’en Allemagne, celle qui, en plus de mettre le chocolat dans le papier d’alu, faisait la météo le 2 février, c’était la marmotte ! Eh ouais, tout s’explique.

Aux Etats-Unis, il n’y a qu’une seule « marmotte météo » et il y a des chances pour que vous la connaissiez puisqu’elle a joué dans le film « Le jour sans fin » (elle se fait enlevé mais je sais plus pour quoi ni par qui). Il s’agit de Phil de Pennsylvanie (quasi sans surprise vu ce que je viens de vous écrire). Le truc c’est qu’au Canada, il y a plusieurs marmottes. Par exemple, en Ontario, c’est Willie (photo qui suit). Alors qu’en Nouvelle-Ecosse, la marmotte se prénomme Sam et qu’au Québec, c’est Fred. Du coup, c’est temps pourri ou super beau temps sur tout le Canada, ou alors prévisions météorologique version Evelyne Dhéliat, « p’têt’ bien que ce sera encore l’hiver, p’têt’ bien qu’on sera déjà le printemps ».

Phil n’a pas vu son ombre. Le printemps étatsuniens est en route. Au Canada, c’est un peu l’bazar… Sam n’a pas vu son ombre alors que Fred et Willie sont repartis se planquer dans leur terrier. Résultat : les teeshirts et les pulls sont de sortis. Verra bien qui aura raison. En attendant, une chose est sure :

Et parce que les idées tordues m’arrivent toujours par paquet, j’ai décidé d’aller chez le coiffeur dans cette ville dortoir ! Et c’est là que l’aventure a commencé ! Après avoir demandé ma route, on me conseille le centre commercial de la ville. Sur le coup, je me suis dit : « chouette, ça va aller plus vite que ce que je ne pensais ». Quand je suis arrivée au centre commercial, j’ai pensé : « ah mince, ça risque d’être plus rigolo que prévu ». Sérieusement, je n’ai jamais vu un centre commercial aussi vide de ma vie ! Un weekend qui plus est. Avec moi, y’avait même pas deux pelés et un tondu ! Du coup, j’ai repris le bus direction un autre centre commercial et alors là… Je descends du bus. Des champs à droite, des champs à gauche. Je marche dix minutes. Des champs à droite, des champs à gauche. Je marche dix minutes de plus. Des champs à droite, des maisons en construction à gauche. Je marche encore cinq minutes. Des champs à droite, des champs à gauche. Encore cinq minutes de marche. Et là… des champs à droite et un énooooooooooooorme centre commercial à gauche. L’oasis au milieu du désert !

Intéressant quand même… On ne construit plus des centres commerciaux pour alimenter les habitants d’une ville, mais on construit des habitations pour faire vivre un centre commercial. Ou alors… Ou alors, c’est tout à fait prévu pour les personnes imprévisibles qui , alors qu’elles sont paumées dans les champs, décident d’aller chez le coiffeur soixante kilomètres plus loin de l’endroit où elles vivent. Du coup, société capitaliste ou société pratique ? La question peut se poser.

Réponse trouvée grâce à ce service-au-volant pour une compagnie bancaire ! A chacun son interprétation.

Aujourd’hui marque la fin du festival du film francophone jeunesse, Cinéfranco jeunessse 2016 ; Festival pour lequel j’ai eu la chance d’être bénévole pendant trois semaines. Rien que ça ! Un script qui s’est ajusté au fil des jours. De belles rencontres, des rires, des coups de main, des larmes, des anniversaires et même des coups de gueule (et je vous assure qu’en québécois on en perdrait son latin !). Bref encore une famille multiculturelle de pros improvisés !

Mais que je vous explique, malgré les problèmes de financement, Cinéfranco est le plus important Festival international de films francophones du Canada anglophone. Il a été fondé en 1997 par Marcelle Lean et est vite devenu un rendez-vous printanier incontournable pour les cinéphiles et amoureux des films francophones (on met de côté les puritains anglosaxons). Le programme jeunesse du festival est exclusivement dédié aux élèves et à leurs enseignants. Il offre aux élèves la possibilité de vivre le français en dehors de la classe, dans un cadre à la fois ludique et pédagogique. Trois petites semaines, huit films, treize projections, des milliers d’élèves.

Cette année, l’équipe des bénévoles pour le programme jeunesse, ce n’était pas moins de trente joyeux fanfarons ! Le rôle de chacun a été définit dès la première réunion il y a trois semaines. J’ai eu le poste de « group leader ». Ma mission était d’accompagner les groupes scolaires jusqu’à leur auditorium et de veiller à leur confort et leur sécurité. Et c’est là que la mission est devenue quasi impossible : imaginez-vous deux cents ados d’1,80m affamés voulant à tout prix manger du popcorn (ou plutôt « maïs soufflé ») à 10h00 du matin ressortir de leur auditorium et se diriger vers les stands de popcorn où quatre cents autres étudiants attendent déjà ! Je ne mentionne pas les trois cents autres élèves qui, au même moment, se bousculent pour entrer dans le cinéma… Equipe de choc francophone. L’expression « impossible n’est pas français » est appliquée avec brio. La mission est remplie mais très vite on s’improvise fanfaron polyvalent : crieur, agent de circulation, videur, agent de sécurité, madame pipi et même… berger !! Sérieux, demandez à un groupe de trois cents élèves de vous suivre. Passez par une des trois portes ouvertes (parce que techniquement vous ne pouvez pas vous détripler pour passer par les trois portes en même temps) et vous verrez que les trois cents élèves se bousculeront pour passer par la même porte que vous ! Bêêêêêêêêh ! Ça ne leur vient pas machinalement à l’esprit d’utiliser les deux autres portes ! Et même si vous leur dites de passer par les autres portes, ils ralentiront et hésiteront à le faire… Bêêêêêêêêêêêêêêêh !!

Voilà donc mon quotidien de ces trois dernières semaines. Aventure fatigante mais superbe expérience. Le générique se termine. Les lumières se rallument. Le cinéma se vide. C’était la dernière séance… Et le rideau sur l’écran est tombé. Voilà ! Fallait la faire, c’est fait !

Si un jour vous venez à Lévis et que vous souhaitez prendre le bateau pour aller à Québec, ne demandez pas la route pour aller au ferrry… Au mieux, on vous rira au nez en vous répondant « T’veux-tu prendre le train ? C’est à Québec qui faut aller ! ». Mais bon, après avoir discuté sur le choix du vocabulaire avec votre interlocuteur, il vous indiquera bien gentiment la route pour aller au traversier (ben oui ! banane ! on « traverse » le Saint-Laurent). C’est pas la première fois que je traverse le fleuve mais sa largeur m’impressionne toujours autant. Et chrono en main, on met deux minutes de plus pour traverser le St Laurent entre Lévis et Québec que pour passer aller du centre-ville aux îles de Toronto (et non, j’ai pas calculé la vitesse du bateau pour avoir une comparaison parfaite).

Les températures commençant à s’adoucir, la neige fond et la sève de l’érable monte. Résultat, du sirop d’érable à gogo… Mais apparemment, pas besoin d’aller à la cabane à sucre ou dans les magasins pour en trouver. Les particuliers vendent leurs bouteilles au bord de la route ! Ca change des melons et du raisin du sud de la France !

Le truc avec la plage de la Jacques Cartier, c’est que je n’ai trouvé que deux moyens d’en sortir. Faire demi-tour ou aller de l’avant. Toutes les personnes me connaissant ne serait-ce qu’un peu penseront que je suis allée de l’avant. Et quand je leur dirai que faire demi-tour signifiait se retaper je ne sais pas combien de marches et une pente à 15%, ils en seront surs à 100%. Je ne les contredirai pas ! Je suis allée de l’avant ! Si j’avais su que j’allais me prendre 14km dans les jambes en fin d'après-midi et après avoir piétiné dans les centres commerciaux toute la matinée… Ouais, j’aurai choisi la pente à 15% ! Parce que soyons francs, si on descend, faut remonter peu importe l’endroit. Bah je vous assure que pour monter et descendre, j’ai monté et descendu. Sur ce coin de sentier, je me suis même retrouvée aux pieds d’escaliers dont je ne voyais même pas la dernière marche !! Après deux escaliers de la sorte, c’est le temps de se dire : « s’il y en a un autre comme ça, je fais demi-tour à la deux centième marche » (pour vous donner un peu une idée de ma motivation et des escaliers que j’avais déjà montés pour mieux les redescendre quelque pas plus loin). Voilà l’escalier suivant. Le moment du grand test est arrivé : 199 marches ! Je continue !

Quoi de mieux qu’une journée enneigée pour aller se balader ?! Une journée ensoleillée..? Pas faux… Mais faudra faire avec la neige. Alors hop hop hop, on enfile les bottes à neige et on se dirige vers le parc Chauveau (qui se situe juste à côté de chez moi). J’en avais assez de passer devant ce parc de plus de 120 hectares sans y entrer ! Bon c’est trop la saison, mais à coup sûr, je reviendrai pique-niquer cet été. Déconnexion totale avec le quotidien trépident de la ville.